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Les négociations, au point mort, visant à obtenir un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hamas devraient reprendre sérieusement au Qatar dès dimanche, selon des responsables égyptiens.
Ces pourparlers marqueraient la première fois que des responsables israéliens et des dirigeants du Hamas se joindraient aux négociations indirectes depuis le début du mois sacré musulman du Ramadan.
Les médiateurs internationaux espéraient obtenir une trêve de six semaines avant le début du Ramadan en début de semaine, mais le Hamas a refusé tout accord qui ne conduirait pas à un cessez-le-feu permanent à Gaza, une demande rejetée par Israël.
Ces derniers jours, cependant, les deux parties ont pris des mesures visant à remettre sur les rails les pourparlers, qui n’ont jamais complètement été interrompus.
Le Hamas a présenté aux médiateurs une nouvelle proposition pour un plan en trois étapes qui mettrait fin aux combats, selon deux responsables égyptiens, l’un impliqué dans les pourparlers et l’autre qui en a été informé.
Les responsables ont parlé sous couvert d’anonymat car ils n’étaient pas autorisés à révéler le contenu des discussions sensibles.
La première étape serait un cessez-le-feu de six semaines qui comprendrait la libération de 35 otages – des femmes, des malades et des personnes âgées – détenus par des militants à Gaza en échange de 350 prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Le Hamas libérerait également au moins cinq femmes soldats en échange de 50 prisonniers, dont certains purgeant de longues peines pour terrorisme, pour chaque soldat.
Les forces israéliennes se retireraient de deux routes principales de Gaza, laisseraient les Palestiniens déplacés retourner dans le nord de Gaza, qui a été dévasté par les combats, et permettraient la libre circulation de l’aide vers la région, ont indiqué les responsables.
Près d’un enfant de moins de deux ans sur trois dans ce nord isolé souffre de malnutrition aiguë, a rapporté vendredi l’UNICEF, l’agence des Nations Unies pour l’enfance.
Dans la deuxième phase, les deux parties déclareraient un cessez-le-feu permanent et le Hamas libérerait les soldats israéliens restants retenus en otages en échange de davantage de prisonniers, ont indiqué les responsables.
Dans la troisième phase, le Hamas remettrait les corps qu’il détient en échange de la levée par Israël du blocus de Gaza et du démarrage de la reconstruction, ont indiqué les responsables.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a qualifié cette proposition d' »irréaliste ». Il a toutefois accepté d’envoyer des négociateurs israéliens au Qatar pour poursuivre les négociations.
Ces pourparlers devraient reprendre dimanche après-midi, mais ils pourraient être repoussés à lundi, ont indiqué les responsables égyptiens.
Le gouvernement de Netanyahu a rejeté les appels à un cessez-le-feu permanent, insistant sur le fait qu’il doit d’abord atteindre son objectif déclaré d’« anéantir le Hamas ».
Le bureau de Netanyahu a également déclaré vendredi qu’il approuvait les plans militaires visant à attaquer Rafah, la ville la plus au sud de Gaza où se réfugient quelque 1,4 million de Palestiniens déplacés.
Les États-Unis et d’autres pays ont averti qu’une telle opération pourrait être désastreuse, mais Israël affirme qu’il envisage d’aller de l’avant pour détruire les bataillons du Hamas qui y sont stationnés.
De nombreux Palestiniens ont fui vers Rafah lorsqu’Israël a commencé à attaquer Gaza, suite à l’attaque du Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre, qui a tué 1 200 personnes et laissé 250 autres otages à Gaza.
Le bureau de Netanyahu a déclaré que l’opération à Rafah impliquerait l’évacuation de la population civile, mais n’a donné aucun détail ni calendrier. L’armée a annoncé mercredi qu’elle prévoyait de diriger les civils vers des « îles humanitaires » dans le centre de Gaza.
En images : Destruction à Gaza
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré vendredi : « Nous devons voir un plan clair et réalisable » pour protéger les innocents de Rafah contre une incursion israélienne.
« Nous n’avons pas vu un tel plan », a-t-il déclaré.
Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré samedi qu’au moins 31 553 Palestiniens avaient été tués dans la guerre. Le ministère ne fait pas de différence entre civils et combattants dans son décompte, mais affirme que les femmes et les enfants représentent les deux tiers des morts.
L’offensive israélienne a chassé de chez eux la plupart des 2,3 millions d’habitants de Gaza. Un quart de la population de Gaza meurt de faim, selon les Nations Unies.