Customize this title in frenchL’Europe doit travailler ensemble et développer la technologie spatiale pour sa défense

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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne représentent en aucun cas la position éditoriale d’Euronews.

Les dépenses européennes dans le domaine spatial sont en retard par rapport à celles des États-Unis et de la Chine. S’il veut devenir un acteur majeur dans le domaine spatial, et même simplement disposer de la technologie nécessaire pour se protéger, une approche plus vaste, à l’échelle du continent, est nécessaire, écrit Jean-François Morizur.

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Josef Aschbacher, directeur général de l’Agence spatiale européenne (ESA), a récemment déclaré que l’Europe avait besoin d’une coopération plus approfondie dans l’espace si elle voulait contrer ses rivaux, notamment la Russie et la Chine.

Dans une interview accordée à un grand média international, il a souligné que dans de nombreux secteurs spatiaux, l’Europe est très compétente, voire leader mondial. Mais dans les domaines de la sécurité et de la défense, en particulier, il lui manquait une « capacité unifiée ».

Dans l’histoire récente, les gouvernements européens ont résisté à la mise en commun des ressources pour la production d’armes en raison de leur inquiétude quant au contrôle souverain.

C’est compréhensible. L’Europe est un continent, pas un pays, et un pays avec une histoire de conflits internes encore fraîche dans les mémoires.

Mais la réalité est que cette politique a freiné l’efficacité et l’ampleur de la production sur tout le continent, ce qui s’est fait au détriment de tous les pays qui la composent.

Le déficit de financement

En matière de financement des technologies de défense, l’Europe est à la traîne par rapport à ses rivaux. Les dépenses européennes consacrées à l’espace, tant par les gouvernements nationaux que par le secteur privé, sont en retard par rapport à celles des États-Unis et de la Chine, les principales superpuissances spatiales mondiales.

Le budget de l’ESA, qui regroupe 22 pays, s’élève cette année à 7,8 milliards d’euros, soit moins d’un tiers des 27,2 milliards de dollars de la NASA (25,2 milliards d’euros).

Il va sans dire que la technologie de défense ne se crée pas d’elle-même. Les entreprises ont besoin d’argent pour développer la technologie, mais plus important encore, elles ont besoin d’argent pour évoluer.

Le secteur des technologies climatiques constitue ici un parallèle utile. Comme le souligne un récent rapport de McKinsey, nous disposons de la technologie (en grande partie spatiale) nécessaire pour résoudre le défi climatique ; le problème est de faire évoluer les technologies émergentes, ce qui coûte de l’argent. En défense, la situation est similaire.

La technologie existe. Les pays européens sont leaders dans d’innombrables domaines, de l’observation de la Terre à la photonique. Mais l’argent manque.

Les critères ESG obsolètes sont en cause

Mais pourquoi manque-t-il ? L’une des raisons est que pour attirer les investissements privés, les entreprises de technologie de défense doivent satisfaire à des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

Mais ces critères ont été mis en place à une époque de paix relative. Les gouvernements de tous bords cherchaient à réduire les dépenses de défense, pas à les augmenter, et les investissements dans la défense, en général, semblaient presque comme une relique du passé, devant être progressivement supprimés plutôt qu’augmentés dans le but de consolider la souveraineté nationale et de protéger la démocratie. .

Les entreprises de technologie de défense en Europe se trouvent désormais dans une impasse. En raison simplement de la nature de leurs activités, nombre d’entre eux ne peuvent pas répondre aux critères ESG des investisseurs, quoi qu’ils fassent, et ne sont donc pas éligibles à l’investissement.

En effet, l’environnement d’investissement est si restrictif que même des entreprises de défense respectées comme 4GD, créée par d’anciens Royal Marines, ont dû se tourner vers les marchés de capitaux américains pour investir.

Le principe du retour géographique

Un autre obstacle, sans doute plus difficile à surmonter, se présente au niveau supranational.

L’ESA, qui comprend certains États non membres de l’Union européenne, dont la Norvège, la Suisse et le Royaume-Uni, agit en tant qu’agence de développement et d’approvisionnement pour les projets de l’UE, tels que le programme de surveillance de la Terre Copernicus et le système de navigation par satellite Galileo.

Mais elle fonctionne selon le principe du « retour géographique », selon lequel l’ESA doit restituer une somme d’argent similaire à celle qui lui a été investie par un pays donné sous forme de contrats industriels. En d’autres termes, si le Royaume-Uni donne 1 £ à l’ESA, il recevra 1 £ en contacts industriels.

Cela nuit à la concurrence. Plutôt que de permettre aux entreprises des 22 pays de rivaliser pour décrocher des contrats lucratifs, l’ESA gèle de fait les entreprises qui ne sont pas basées dans les bons territoires, même si ces entreprises sont les meilleures candidates pour produire un certain produit – qui pourrait être vital pour l’économie. la défense du continent.

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La concurrence est un élément essentiel du bon fonctionnement d’un marché. Cela fait baisser les prix et augmente la qualité. Les entreprises éliminent les inefficacités dans leur volonté de réussir.

La bonne nouvelle est que l’ESA a montré sa volonté d’assouplir la politique de retour géographique. L’année dernière, Aschbacher a proposé « un concours entre entreprises européennes innovantes » pour construire un navire qui transporterait du fret vers la Station spatiale internationale d’ici 2028, puis le ramènerait sur Terre.

Ses commentaires sont une preuve supplémentaire que l’agence spatiale du continent comprend la nécessité d’une réforme.

Mais si l’Europe veut devenir un acteur majeur dans le domaine spatial, et même simplement disposer de la technologie nécessaire pour se protéger, une approche plus vaste, à l’échelle du continent, est nécessaire.

Les conflits en cours dans le monde nous rappellent la nécessité d’une offre militaire forte et de haute technologie. En mettant en commun ses ressources et ses talents, l’Europe peut s’assurer que c’est ce dont elle dispose.

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Jean-François Morizur est Fondateur et PDG de Cailabs.

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