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Un accord de dernière minute à Berlin a ouvert la voie à l’approbation de l’objectif européen de réduction de 90 % des émissions des poids lourds d’ici 2040, en échange d’une clause dédiée aux véhicules fonctionnant aux carburants électroniques.
À partir de 2035, l’Europe interdira la vente de voitures neuves équipées de moteurs essence et diesel traditionnels. Des règles similaires pour les véhicules lourds, prévoyant une réduction de 90 % des émissions d’ici 2040, ont été approuvées par le Parlement européen et les pays de l’UE lors de négociations informelles en janvier.
L’approbation officielle est généralement une formalité et était attendue le 7 février lors d’une réunion des ambassadeurs. Un blocus de dernière seconde à Berlin, déclenché par le parti libéral FDP, insatisfait de l’accord de janvier, aurait contraint l’Allemagne à s’abstenir – mettant la loi en danger en raison de préoccupations similaires dans des pays comme l’Italie et la Tchéquie.
Finalement, le vote a été reporté à vendredi après-midi. Après un accord de dernière minute, l’Allemagne votera oui, selon des sources au sein du gouvernement allemand. Le ministère des Transports a confirmé l’accord à Euractiv. En échange, le FDP bénéficie d’une clause d’exception spéciale, ouvrant la voie aux véhicules lourds fonctionnant aux carburants synthétiques – mieux connus sous le nom de carburants électroniques.
Même si les carburants électroniques, qui peuvent être neutres pour le climat lorsqu’ils sont constitués d’hydrogène vert et de CO2 capturé, sont plus respectueux du climat que les combustibles fossiles, les émissions d’échappement – qui constituent la donnée importante pour Bruxelles – ne changent pas. La clause d’exception spéciale corrige cette « lacune » et figurera dans un considérant non contraignant.
Cette saga n’est pas sans rappeler un hold-up similaire en 2023, lorsque le ministre libéral allemand des Transports, Volker Wissing, avait mis un terme à l’interdiction convenue des moteurs à essence et diesel d’ici 2035. Il a finalement obtenu une clause dédiée aux « e-carburants » pour les véhicules de tourisme en échange de la levée de son blocus.
Les coalitions gouvernementales allemandes s’abstiennent traditionnellement des votes de l’UE lorsqu’une position gouvernementale commune ne peut être atteinte – ce qui permet même au plus petit partenaire de forcer le plus grand pays du bloc à s’abstenir.
En raison des règles de vote de l’UE – un vote en faveur doit représenter à la fois 55 % des pays et 65 % de la population du bloc – lorsqu’un poids lourd de la population comme l’Allemagne s’abstient, il devient moins difficile de renverser les lois.
Si l’Allemagne est éliminée par abstention, cela ouvre la possibilité à d’autres pays de l’UE qui ne sont pas satisfaits d’une loi donnée – mais qui ne tiennent pas compte du poids politique ni de la taille de la population – d’apporter des changements significatifs.
D’autres grands pays ont tendance à s’en emparer lorsque l’occasion se présente. Dans le cas des voitures et des camions, c’est l’Italie – qui abrite certains constructeurs – qui a menacé de s’appuyer sur l’abstention potentielle de l’Allemagne pour « tuer » la loi.