Customize this title in frenchL’Iran poursuit le Canada devant un tribunal de l’ONU pour des dommages-intérêts civils

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Téhéran accuse Ottawa de violer les obligations internationales de faire respecter le « principe de l’immunité souveraine ».

L’Iran a déposé une plainte contre le Canada devant le plus haut tribunal des Nations Unies, accusant le pays nord-américain de violer ses «obligations internationales» en permettant aux gens de demander des dommages-intérêts civils contre Téhéran.

La Cour internationale de justice – connue sous le nom de Cour mondiale – a annoncé l’affaire mercredi, affirmant que l’Iran affirmait une violation de son immunité souveraine, qui protège généralement les États des poursuites civiles devant des juridictions étrangères.

L’Iran « demande à la Cour de dire et juger qu' »en ne respectant pas les immunités de l’Iran et de ses biens, le Canada a violé ses obligations internationales » », a déclaré la CIJ.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau célèbre le troisième anniversaire de la destruction du vol PS752 d’Ukraine International Airlines, une attaque qui a déclenché des poursuites civiles contre l’Iran [File: Carlos Osorio/Reuters]

Des millions de dommages-intérêts accordés

L’année dernière, un tribunal canadien a accordé 107 millions de dollars canadiens (84 millions de dollars) aux familles de six victimes qui ont été tuées lorsque les forces iraniennes ont abattu un vol d’Ukraine International Airlines près de Téhéran en janvier 2020.

Le même juge – le juge Edward Belobaba de la Cour supérieure de l’Ontario – avait qualifié l’incident d' »acte de terrorisme » des mois plus tôt, une décision que l’Iran avait rejetée comme « honteuse ».

Les responsables iraniens ont déclaré que le tir de l’avion était un accident causé par une « erreur humaine » dans l’exploitation d’un système de défense sol-air.

Les forces iraniennes étaient en alerte maximale le jour de la destruction de l’avion. Ils avaient tiré des missiles sur des bases abritant des troupes américaines en Irak en représailles au meurtre du général Qassem Soleimani.

Les 176 personnes à bord de l’avion ont été tuées. Plus de 100 des victimes iraniennes avaient la citoyenneté ou la résidence canadienne.

Fin 2020, le gouvernement iranien a annoncé qu’il donnerait 150 000 dollars à chacune des familles des victimes.

La loi sur le « terrorisme » ouvre la voie à des affaires

Les gouvernements sont généralement protégés contre les poursuites civiles dans d’autres pays, mais une loi canadienne de 2012 a limité l’immunité juridique des pays figurant sur sa liste des « États étrangers partisans du terrorisme », y compris l’Iran et la Syrie.

« L’Iran, en tant qu’État souverain, a droit à des immunités souveraines de juridiction et d’exécution en vertu du droit international coutumier », lit-on dans la plainte de l’Iran devant la CIJ.

« Le principe de l’immunité souveraine, qui découle du principe fondamental de l’égalité souveraine, interdit aux particuliers de poursuivre un autre Etat devant les juridictions de l’Etat du for et de saisir ses biens.

Le ministère des Affaires étrangères du Canada n’était pas immédiatement disponible pour répondre à la demande de commentaires d’Al Jazeera.

L’affaire de l’Iran devant la CIJ, basée à La Haye aux Pays-Bas, devrait prendre des années. Les décisions du tribunal sont définitives et juridiquement contraignantes.

Proche allié des États-Unis, le Canada a imposé de nombreuses sanctions à l’Iran pour violation des droits humains. Plus tôt ce mois-ci, les sanctions canadiennes visaient des juges iraniens qu’Ottawa accusait de « violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme ».

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