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Bagdad (AFP) – Les marais légendaires du sud de l’Irak subissent la pire vague de chaleur de ces 40 dernières années, ont averti lundi les Nations Unies, faisant état d’une baisse drastique des niveaux d’eau.
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L’Irak, largement aride, est classé par l’ONU parmi les cinq pays du monde les plus touchés par certains effets du changement climatique, et les autorités affirment que le pays traverse sa quatrième année consécutive de sécheresse.
L’Irak subit une chaleur estivale torride et de fréquentes tempêtes de poussière, et la baisse des précipitations ainsi que les barrages en amont ont réduit le débit des fleuves Tigre et Euphrate.
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déclaré dans un communiqué qu’elle était « profondément préoccupée par les graves conséquences du changement climatique et de la rareté de l’eau sur les marais et les éleveurs de buffles du sud de l’Irak ».
L’agence onusienne a cité des « rapports de terrain alarmants » de son personnel opérant aux côtés du personnel du ministère irakien de l’agriculture.
Selon le communiqué de la FAO, des rapports « indiquent que les marais connaissent la vague de chaleur la plus sévère des 40 dernières années, accompagnée d’une soudaine pénurie d’eau dans l’Euphrate ».
« La situation désastreuse a un impact dévastateur sur le système des marais, les éleveurs de buffles, les agriculteurs et les pêcheurs, forçant nombre d’entre eux » à quitter la région, a-t-il ajouté.
La FAO a indiqué qu’à Chibayish, situé dans la province de Dhi Qar, « le niveau d’eau de l’Euphrate n’est que de 56 centimètres (22 pouces), et dans les marais de zéro à 30 centimètres ».
Il a noté des niveaux de salinité élevés dépassant 6 000 parties par million qui ont suscité des inquiétudes parmi les agriculteurs, en particulier les éleveurs de buffles et les pêcheurs.
Le communiqué cite des chiffres officiels montrant que « près de 70 % des marais sont dépourvus d’eau ».
Illustration frappante du problème, un journaliste de l’AFP a vu au début du mois des milliers de poissons échoués sur les rives de la rivière Amshan à Majar al-Kabir, dans la province de Maysan à la frontière iranienne.
Cette région est célèbre pour ses marais alimentés par le fleuve Tigre.
Le militant écologiste Ahmed Saleh Neema a déclaré qu' »une augmentation des températures » entraînant une augmentation de l’évaporation, associée à une réduction du débit d’eau, a contribué à « un manque d’oxygène et une salinité élevée » dans la rivière.
© 2023 AFP