Customize this title in frenchMacron fait face à des réactions négatives suite à son revirement sur la définition juridique du viol

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Dans une vidéo vue par AFP Mercredi 13 mars, le président français Emmanuel Macron s’est déclaré favorable à l’inclusion de la notion de consentement dans la définition pénale du viol – un revirement important, étant donné que la France s’est opposée à cette idée dans une directive européenne en février.

Lisez l’article original en français ici.

Le 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, Macron a rencontré les membres de l’association féministe Choisir la cause des femmesfondée par Gisèle Halimi, militante pour l’accès à l’avortement en France.

Interrogé par la présidente de l’association Violaine Lucas sur la notion de consentement en cas de viol, le chef de l’Etat a répondu : « Je vais l’inscrire dans la loi française. »

« Je suis entièrement d’accord pour que cela soit inscrit dans le droit français, que le consentement soit inscrit », a-t-il ajouté dans la vidéo authentifiée par AFP.

Actuellement, en France, le viol est considéré comme un acte sexuel commis sur une personne sous menace, contrainte, surprise et/ou violence. Macron souhaite modifier la loi française pour inclure explicitement la notion de consentement – ​​comme c’est déjà le cas dans plusieurs autres pays de l’UE comme l’Espagne et la Belgique.

« La lutte contre les violences sexuelles est l’un des grands échecs de la politique pénale française », a déclaré à Euractiv la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH).

« Une évolution du droit pénal permettra de faire évoluer les pratiques judiciaires pour mieux accueillir la souffrance des victimes et augmenter le nombre de condamnations pour viol », ajoute la CNCDH.

Mais les propos du président ont fait grand bruit car ils sont en totale contradiction avec la position française sur la directive européenne visant à lutter contre les violences faites aux femmes.

Adopté en février dernier, le texte initial, proposé par la Commission européenne et adopté par le Parlement, comportait une définition du viol basée sur la notion de consentement.

Mais la France s’est battue, aux côtés de la Hongrie, de l’Allemagne, de la Pologne et des Pays-Bas, pour supprimer la définition du viol de la directive, et a gagné.

Ajouter la notion de consentement risquerait de « contractualiser les relations sexuelles », a expliqué le ministre français de la Justice, Eric Dupond-Moretti, lors d’une audition au Sénat en février.

« Le seul responsable est le violeur. Le risque majeur est de faire peser la charge de la preuve du consentement sur la victime », a-t-il ajouté.

« Instrumentalisation » et « cynisme »

Après avoir lutté avec tant de force pour exclure cette définition, le revirement de Macron un mois plus tard a été critiqué.

« Nous nous sommes battus pendant deux ans pour convaincre la France de l’importance d’adopter cette définition européenne du viol » selon laquelle un acte sexuel sans consentement est un viol, a déclaré à Euractiv l’eurodéputée Nathalie Colin-Oesterlé (PPE), rapporteure de son groupe sur la directive.

«Depuis des mois, Eric Dupond-Moretti nous explique […] qu’intégrer la notion de consentement dans le Code criminel serait absolument contre-productif et dangereux pour les femmes victimes, puisque cela leur imposerait la charge de la preuve », a-t-elle écrit dans un communiqué. communiqué de presse.

« Quelle instrumentalisation de la cause des femmes à quelques semaines des élections européennes ! conclut-elle.

De son côté, Raphaël Glucksmann (S&D) je me suis demandé sur X : « Alors pourquoi s’est-il opposé à la définition européenne de la directive sur la violence à l’égard des femmes ? C’est fou de changer de cap si souvent… ».

La sénatrice Verte Mélanie Vogel a dénoncé le « cynisme » de Macron. Après avoir bloqué la définition dans la directive européenne, « tout d’un coup, le 8 mars, le président se sent obligé de faire cette déclaration », écrit-elle sur son site Internet. Compte X.

La CNCDH a déclaré que la France avait perdu sa crédibilité auprès de ses partenaires européens en s’opposant à la notion de consentement dans la directive, pour ensuite « faire volte-face » quelques mois plus tard.

« Mais trop tard ! Tout cela laisse un goût amer car cela ne sera pas sans conséquences sur l’image de la France », conclut le groupe.

[Edited by Nathalie Weatherald]

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