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Un an après sa réélection, Emmanuel Macron fait face à une résistance publique sans précédent à sa réforme des retraites, qui fait passer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans.
Dans une interview à l’occasion de sa réélection pour un an à l’Élysée, il répond aux questions des lecteurs de Le Parisien-Aujourd’hui en France journal, et tente de justifier certaines de ses décisions politiques les plus controversées.
Tout d’abord, Macron a concédé qu’il aurait dû être plus « impliqué » pour défendre la réforme des retraites, et a annoncé qu’il allait désormais « se réengager dans le débat public ».
« Peut-être que l’erreur a été de ne pas être assez présent pour donner de la cohérence et porter moi-même cette réforme », a déclaré le président français, qui affirme cependant que sa Première ministre Elisabeth Borne a sa « confiance ».
Cent jours pour relancer son mandat
Alors qu’il entame la deuxième année de son second mandat à la présidence de la France, Macron se donne encore 100 jours pour démarrer sa présidence.
« Je dois réengager le débat public parce que certaines choses ne sont pas claires. Alors je le fais partout », a déclaré Emmanuel Macron, qui s’est donné cent jours pour relancer un mandat au point mort et a commencé à repartir en réunion. électeurs français ordinaires pour dire pourquoi ils sont mécontents.
Récemment, Macron a été hué lors d’un bain de foule dans l’est de l’Alsace, suivi partout où il se rendait par des manifestants frappant leurs casseroles et poêles, mais il a rejeté les accusations d' »outrage » et a déclaré qu’il acceptait la manifestation.
Mais il a aussi ajouté qu’il voulait « lutter contre la violence et les incivilités », appelant à la « sanction » de ceux qui avaient coupé l’alimentation électrique sur les lieux où il se déplaçait.
« Ça va être dur jusqu’à la fin de l’été ».
Macron a prédit que les Français auraient encore du mal sur le front de l’inflation, sans annoncer de mesures immédiates pour y faire face. Au cours de l’année écoulée, les prix des denrées alimentaires ont continué d’augmenter, en hausse de 15,9 % en glissement annuel en mars.
« Je vais être honnête, les prix alimentaires vont être durs jusqu’à la fin de l’été », a prévenu le président. Selon lui, « l’essentiel est que le travail paie mieux », mais cela dépendra « des employeurs et du dialogue social ».
« Je n’ai rien entendu sur l’écologie »
« Lundi soir, vous avez parlé pendant plus de 13 minutes, je n’ai rien entendu sur l’écologie… », a déploré Jean-Michel, un « lecteur-intervieweur » qui a eu l’occasion de poser des questions lors de cet entretien avec Le Parisien, évoquant son allocution télévisée.
« Ah oui, j’ai parlé d’écologie ! » le président s’est alors défendu, seulement pour que les lecteurs l’interviewant dans la salle lui répondent que cela n’a duré que « 30 secondes ».
« On accélère sur l’éolien offshore, sur le nucléaire, sur la décarbonation de notre industrie », promet Emmanuel Macron. « Nous investissons massivement dans le ferroviaire : 100 milliards d’euros, c’est historique !
Le président envisage également de lancer un « grand chantier de restauration écologique » des écoles pour lutter contre la mauvaise isolation.
Ces promesses sonnent creux pour certains qui se souviennent encore de « l’échec » de la Convention citoyenne pour le climat qui avait été créée pour identifier 150 mesures afin d’atteindre au moins 40 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Emmanuel Macron a annoncé que 146 des 150 propositions seraient mises en œuvre.
En réalité, seulement 22% des propositions ont été reprises dans leur intégralité. Les autres, la grande majorité des propositions, ont été « tronquées ou édulcorées. Leur portée a été réduite ou leurs délais allongés », selon Vrai ou Fake de FranceInfo unité de vérification.
« Ceux qui ne sont rien »
Emmanuel Macron a dit regretter sa phrase « Une gare, c’est un endroit où l’on rencontre des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien ». « C’était incompréhensible comme je l’ai dit. Une vraie erreur », reconnaît le président.
Cependant, il a de nouveau supposé qu’il fallait « traverser la rue pour trouver un emploi », considérant cette affirmation toujours valable.
« Quand je dis à un jeune qui est horticulteur, avec qui je parle une dizaine de minutes et qui me dit qu’il est prêt à chercher un travail dans la restauration, qu’on traverse la rue pour trouver un travail, c’est vrai « , a-t-il expliqué au Parisien.
Il avait déjà réitéré cette phrase lors d’une interview télévisée le 14 juillet 2022 « C’est encore plus vrai aujourd’hui », avait-il déclaré à l’époque.
« Marine Le Pen sur les marches de l’Elysée ? »
Emmanuel Macron estime que « Marine Le Pen » – issue de l’extrême droite du Rassemblement National – « viendra [to power] si nous ne savons pas répondre aux défis du pays et si nous installons l’habitude de mentir ou de nier la réalité. »
Le chef de l’Etat assure n’avoir « aucune leçon à recevoir » à ce sujet car il l’a « battue deux fois ». Il a soutenu que « nous ne gagnerons jamais » face à l’extrême droite « au jeu des plus populistes et démagogiques », mais grâce au « travail sur la réindustrialisation, l’écologie, l’ordre et la lutte pour nos services publics, nous aurons des gens qui retournera sur le terrain républicain. »