Customize this title in frenchMongolie : Emmanuel Macron soutient l’exploitation controversée de l’uranium lors d’une visite officielle

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Le président français tente de promouvoir un projet qui pourrait renforcer l’indépendance énergétique nationale, mais qui est considéré comme controversé par certains dans la nation asiatique.

Emmanuel Macron est le premier président français en exercice à fouler le sol mongol depuis l’établissement des relations diplomatiques en 1965 entre les deux pays.

Le président mongol Ukhnaagiin Khürelsükh a accueilli Macron lors d’une grande cérémonie, dans un pays presque trois fois plus grand que la France mais avec une population de seulement 3,3 millions d’habitants.

Ce n’est pas un hasard si Macron s’est arrêté à Oulan-Bator, la capitale. Il met tout en œuvre pour tendre la main aux pays qui n’ont pas clairement condamné la guerre de la Russie en Ukraine. Macron pourrait y voir une opportunité de consolider les relations avec les pays limitrophes de la Russie, comme il l’a fait récemment en accueillant à Paris les présidents ouzbek et kazakh.

Paris a annoncé vouloir « desserrer la contrainte sur les voisins de la Russie et leur donner le choix des options ». La Mongolie est enclavée entre la Russie et la Chine et reste dépendante en termes d’exportations, dont 86% finissent en Chine.

Depuis la guerre en Ukraine, la France a cherché à se détacher de la Russie pour s’approvisionner en uranium en diversifiant ses importations entre plusieurs pays, comme le Kazakhstan, le Niger et l’Australie.

La Mongolie est le prochain fournisseur de la France.

Un sol riche en uranium

Le groupe nucléaire français Orano (anciennement Areva) opère en Mongolie depuis 1997 avec plusieurs projets d’extraction d’uranium naturel. Les exportations d’uranium vers la France sont encore insignifiantes, mais Orano est très présent en Mongolie, où il travaille avec des entreprises publiques pour exploiter des gisements dans le désert de Gobi, dans le sud-est du pays.

Les deux chefs d’Etat se sont engagés à accélérer le développement de deux gisements d’uranium : Dulaan Uul et Zoovch Ovoo, dont les ressources sont estimées à 64 000 tonnes. La France consomme environ 7 000 tonnes d’uranium naturel par an pour produire 40 % de son énergie.

On estime que les mines mongoles seraient en activité pendant les trois prochaines décennies, employant 800 travailleurs locaux.

Le problème est que les populations locales n’approuvent pas ce projet qui « apporte beaucoup d’amertume », estime Khishig-Erdene Gonchig, docteur en sciences juridiques et promoteur de projets culturels et éducatifs en Mongolie.

Elle se souvient de la visite de Laurent Fabius en Mongolie en 2013 quand Areva (aujourd’hui Orano) a signé un accord d’association avec l’entreprise publique mongole Mon-Atom pour développer ces deux mines d’uranium dans le désert de Gobi. Même alors, « ce n’était pas exactement applaudi », dit-elle ironiquement.

Les Mongols respectent la « mère terre », qu’ils considèrent comme sacrée, dit Gonchig, et voient d’un mauvais œil l’implantation des industriels, comme ils l’ont fait lorsque le géant anglo-australien Rio Tinto a démarré sa mine de cuivre en mars.

En 2018, Orano avait été visée par une information judiciaire du Parquet national financier (PNF) français pour des soupçons de « corruption d’agent public étranger » en Mongolie. Eurotradia International, la société de conseil qui a joué un rôle décisif dans l’autorisation de l’exploitation de l’uranium dans le désert de Gobi, est soupçonnée de corruption par le PNF. Orano a depuis annoncé qu’il « résilie les contrats avec Eurotradia ».

La gestion des ressources pétrolières et minières du pays est en proie à une corruption endémique depuis des années. En décembre 2022, des milliers de personnes ont défilé dans la capitale accusant députés et dirigeants d’entreprises de détournement de fonds après la révélation qu’un million de tonnes de charbon avaient été détournées en neuf ans.

Plainte déposée contre le projet d’Orano

La visite d’Emmanuel Macron a apporté « quelque chose de très joyeux mais marqué par un état d’esprit commercial », a déclaré à Euronews Chimegmaa Orsoo, docteur en sciences politiques et militant antinucléaire basé en France. Elle a enregistré de graves incidents de santé parmi les populations locales vivant autour des sites d’exploitation minière en Mongolie.

Avec un groupe de citoyens mongols, elle a porté plainte en 2018 contre Badrakh Energy, la filiale d’Orano en Mongolie. Les plaignants prétendent que l’exploitation minière a causé, entre autres, des malformations chez le bétail, des cancers et des fausses couches. Orano insiste sur le fait que sa méthode d’extraction par « lixiviation in situ » (LIS) est « sans danger pour l’homme et l’environnement ».

Le français Sortir du Nucléaire Un réseau d’associations a critiqué cette méthode d’extraction, qui injecte « d’énormes quantités d’acide sulfurique dans le sol, des centaines de tonnes pour extraire une tonne d’uranium ». Ils disent que cela pourrait contaminer les puits utilisés dans cette région désertique par la population.

Euronews a eu accès aux documents de la procédure judiciaire qui semblent indiquer que des puits proches des installations d’Orano ont été contaminés par du strontium et de l’arsenic. Orano a répondu à Euronews dans un e-mail disant que les eaux souterraines de la région « sont impropres à la consommation humaine […] en raison de sa composition chimique naturelle ».

« La mauvaise qualité de l’eau a été constatée dans la zone pilote bien avant le début des premières opérations de Badrakh Energy », ajoute Orano.

Orano explique également avoir mandaté l’organisme international indépendant Stantec de mener une étude, qui a conclu que « le projet de mine d’uranium n’a pas d’impact négatif sur l’environnement, la santé humaine et animale ».

Les plaignants sollicitent maintenant une expertise indépendante qui prouvera ou non, au procès, le lien entre les mines d’uranium et les problèmes de santé observés dans leur voisinage.

L’ambassade de Mongolie à Paris n’a pas été en mesure de répondre aux demandes d’interview d’Euronews.

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