Customize this title in frenchOù en Europe la liberté des médias est-elle la plus mauvaise ?

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Même si le nombre de menaces graves a légèrement diminué par rapport à l’année précédente, des journalistes ont continué d’être intimidés, surveillés, attaqués et détenus en Europe en 2023.

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L’inquiétude grandit quant à la sécurité et à la liberté des journalistes à travers l’Europe.

Dans des pays comme la Biélorussie et la Russie en particulier, des membres des médias ont été illégalement espionnés, victimes de poursuites judiciaires abusives et détenus, même si des problèmes se posent également en Occident.

C’est ce que révèle le rapport annuel du Conseil de l’Europe publié mardi.

Malgré une baisse significative du nombre de journalistes tués en Europe en 2023 par rapport à l’année précédente, les menaces auxquelles sont confrontés les médias dans les 46 États membres du Conseil de l’Europe se diversifient, ce qui les rend plus difficiles à gérer pour les journalistes.

Le rapport, intitulé « Liberté de la presse en Europe : il est temps d’inverser la tendance », évalue les principaux problèmes qui portent atteinte à la liberté de la presse en Europe.

Il s’agit notamment de menaces : intimidation, détention, législation restrictive, poursuites abusives et attaques contre les médias de service public, entre autres.

Il a été constaté que sur un total de 285 alertes concernant des menaces et des atteintes graves à la liberté des médias sur le continent, près de 15 % provenaient de la seule Russie. Le pays continue de persécuter les journalistes qui critiquent la ligne du Kremlin, y compris ceux qui ont fui à l’étranger.

Selon les auteurs du rapport, la menace d’une violence de type mafieux « plane actuellement comme des nuages ​​noirs au-dessus des journalistes spécialisés dans la criminalité », en particulier ceux qui étudient le trafic de drogue.

Menaces en Europe : les chiffres

Les menaces auxquelles sont confrontés les journalistes dans toute l’Europe vont des agressions physiques, à la mort, à la détention, à la surveillance illégale, aux dénigrements des médias par les hommes politiques et aux muselières efficaces imposées par le gouvernement.

L’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie a constitué une menace majeure pour la sécurité physique des journalistes en 2023. L’année dernière, deux journalistes – Bohdan Bitik et Arman Soldin – ont été tués alors qu’ils couvraient la guerre en Ukraine, tandis que plusieurs autres ont été blessés. Tous deux sont morts lors des frappes russes.

Un autre membre des médias, l’agent de sécurité Pal Kola, a été tué en 2023 lors d’une attaque contre la chaîne de télévision Top Channel en Albanie. Celui de Kola est le seul cas où un professionnel des médias a été tué en dehors d’une zone de guerre.

Il y a eu au total 41 alertes dénonçant des atteintes à la sécurité physique et à l’intégrité des journalistes en 2023 : 11 provenaient des territoires ukrainiens occupés par la Russie ; quatre de France ; quatre de Turquie ; trois d’Italie ; et trois de Serbie.

La détention reste une sanction courante pour les journalistes critiques à l’égard des dirigeants de leur pays, notamment en Russie et en Biélorussie.

Fin 2023, 59 journalistes étaient emprisonnés dans des pays d’Europe, y compris dans les territoires ukrainiens occupés par la Russie. 65 personnes ont été arrêtées en Russie et en Biélorussie.

Au moins 18 journalistes ont été arrêtés l’année dernière en Turquie, tandis que la Pologne et le Royaume-Uni en ont arrêté un chacun (respectivement Pablo Gonzales et Julian Assange).

Voici les pays qui ont signalé des alertes de menaces contre des journalistes en 2023 : Biélorussie (42) ; Fédération de Russie (39) ; Turquie (27) ; Ukraine (24) ; France (19) ; Italie (16) ; Pologne (12) ; Serbie (11) ; Azerbaïdjan (10) ; Grèce (9) ; Albanie (6); Espagne (6) ; Royaume-Uni (5); République slovaque (5); Géorgie (5) ; Bosnie-Herzégovine (5); Bulgarie (5) ; Arménie (4); Croatie (4); Allemagne (4) ; Pays-Bas (4) ; République de Moldavie (4) ; Belgique (3); Tchéquie (3); Finlande (3); Autriche (2); Hongrie (2); Danemark (1); Irlande (1); Lettonie (1); Malte (1); Portugal (1); Roumanie (1).

Depuis le début de l’année, 27 alertes ont déjà été enregistrées concernant des menaces contre des journalistes en Europe, dont la plupart en Ukraine (7), en Turquie (6), en Fédération de Russie (4) et au Portugal (3).

Impunité pour les meurtres de journalistes

Le rapport du Conseil de l’Europe souligne également qu’à la fin de l’année 2023, il existait encore 30 cas d’impunité pour les meurtres de 49 journalistes et professionnels des médias.

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Les dossiers restent ouverts à ce jour, bien que les assassinats aient eu lieu bien avant.

Selon le rapport du Conseil de l’Europe, l’impunité pour les meurtres de journalistes – pour lesquels les enquêteurs et les procureurs n’ont pas réussi à trouver les coupables ni à obtenir une condamnation – reste la norme.

En novembre 2023, un ancien policier russe purgeant une peine de 20 ans de prison pour son rôle dans le meurtre en 2006 de la journaliste Anna Politkovskaïa, critique de Vladimir Poutine, a été gracié par décret présidentiel après avoir terminé un contrat militaire de six mois en combattant en Ukraine. .

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