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Berlin (AFP) – Pékin a convoqué l’ambassadeur d’Allemagne en Chine après que la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock a qualifié le président Xi Jinping de « dictateur », a déclaré lundi Berlin, dans le cadre de la dernière flambée de tensions entre les deux pays.
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Bien qu’ils soient des partenaires commerciaux majeurs, les liens entre Berlin et Pékin se détériorent alors que certains membres du gouvernement allemand adoptent une ligne plus dure sur des questions allant des droits de l’homme à Taiwan.
Baerbock, qui prône une ligne plus belliciste, a fait ces remarques dans une interview accordée à Fox News le 14 septembre lors d’une visite aux États-Unis.
En parlant de la guerre en Ukraine, elle a déclaré : « Si Poutine gagnait cette guerre, quel signe cela serait-il pour d’autres dictateurs dans le monde, comme Xi, comme le président chinois ? L’Ukraine doit donc gagner cette guerre. »
Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Berlin a confirmé à l’AFP que l’ambassadeur d’Allemagne « a été convoqué au ministère chinois des Affaires étrangères (dimanche) » à la suite de ces propos.
La confirmation que la Chine a convoqué l’ambassadrice Patricia Flor est intervenue après que la Chine a déclaré lundi qu’elle était « fortement insatisfaite » des remarques de Baerbock.
« (Ces commentaires) sont extrêmement absurdes et constituent une grave atteinte à la dignité politique de la Chine et une provocation politique ouverte », a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning, lors d’une conférence de presse quotidienne.
Interrogée sur les protestations de la Chine suite à ses propos lors d’une visite à New York, Baerbock a seulement répondu qu’elle en avait « pris note ».
Un porte-parole du gouvernement a refusé de commenter l’opinion du chancelier Olaf Scholz sur ces propos.
Mais le porte-parole a ajouté qu’il était clair « que la Chine est gouvernée par un régime communiste à parti unique, et il est également clair que cela ne correspond pas à notre idée d’une démocratie ».
Ligne plus dure
Dimanche, c’était la troisième fois récemment que la Chine convoquait l’ambassadeur d’Allemagne.
Pékin l’a également fait après la visite du ministre allemand de l’Éducation à Taiwan en mars, la première visite allemande d’un gouvernement sur l’île en 26 ans.
Pékin revendique Taïwan comme son propre territoire dont il pourra s’emparer un jour et a intensifié la pression sur cette île démocratique et autonome.
En outre, l’envoyé allemand a été appelé à la suite d’une déclaration des ministres des Affaires étrangères du G7 sur Taïwan en août 2022, alors que l’Allemagne assurait la présidence du groupe.
L’Allemagne adopte une ligne plus dure à l’égard de la Chine et a publié en juillet une nouvelle politique contre une Chine plus « affirmée » après des mois de querelles au sein du gouvernement sur sa stratégie.
Il marque un équilibre délicat entre les deux positions divergentes de son gouvernement de coalition, qualifiant Pékin de « partenaire, concurrent, rival systémique ».
Baerbock, du parti Vert, a appelé à une position plus dure et à mettre davantage l’accent sur les droits de l’homme, tandis que Scholz, un social-démocrate, a soutenu une position plus favorable au commerce.
Il existe également des inquiétudes croissantes à Berlin concernant les investissements chinois potentiellement risqués dans le pays et la forte dépendance des entreprises allemandes à l’égard de leurs activités en Chine.
Plus tôt cette semaine, une source a confirmé que l’Allemagne avait bloqué le rachat complet par la Chine d’une startup de satellites visant à rivaliser avec Starlink pour des raisons de sécurité nationale.
L’année dernière, le gouvernement a bloqué la vente de deux fabricants de puces à des investisseurs chinois pour des raisons de sécurité.
Le projet de vente d’une participation dans le port de Hambourg à une entreprise chinoise a déclenché une furieuse querelle politique, mais Scholz a finalement approuvé l’acquisition d’une participation, quoique d’une taille réduite.
© 2023 AFP