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Mpondwe (Ouganda) (AFP) – Des familles en deuil se sont préparées à enterrer leurs morts dans l’ouest de l’Ouganda dimanche tandis que d’autres cherchaient désespérément des êtres chers toujours portés disparus après que des militants aient tué des dizaines d’élèves lors d’une attaque contre une école.
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Selon des responsables, au moins 41 personnes, pour la plupart des étudiants, ont été massacrées vendredi lors de la pire attaque de ce type en Ouganda depuis 2010.
Les victimes ont été piratées, abattues et brûlées lors du raid nocturne sur l’école secondaire Lhubiriha à Mpondwe, qui se trouve à moins de deux kilomètres (1,2 miles) de la frontière avec la République démocratique du Congo.
Le pape François a offert dimanche une prière pour « les jeunes étudiants victimes de l’attaque brutale » qui a choqué l’Ouganda et suscité la condamnation du monde entier.
Les autorités ougandaises ont accusé les Forces démocratiques alliées (ADF), une milice basée en RD Congo, et poursuivent les assaillants qui ont fui vers la frontière avec six personnes enlevées en captivité.
Quinze autres membres de la communauté, dont cinq filles, sont toujours portés disparus, a déclaré Eriphaz Muhindi, président du district de Kasese, qui partage une longue frontière boisée avec la RD Congo.
Dix-sept victimes ont été brûlées au-delà de toute reconnaissance lorsque les assaillants ont incendié un dortoir verrouillé, frustrant les efforts pour identifier les morts et rendre compte des disparus.
‘Grande douleur’
Muhindi a déclaré qu’ils avaient été emmenés pour des tests ADN, un processus qui pourrait prendre un certain temps.
« C’est une grande douleur pour leurs familles », a-t-il déclaré à l’AFP.
Des familles désespérées d’avoir des nouvelles ont attendu toute la nuit dans le froid devant une morgue à Bwera, une ville proche du lieu de l’attaque.
Ceux qui ont pu identifier leurs proches à l’intérieur de la morgue se sont embrassés et ont pleuré en recevant les corps et les ont emmenés dans des cercueils pour l’enterrement.
D’autres s’agitaient anxieusement, toujours sans aucune information sur leurs proches.
Le gouvernement a déclaré dimanche qu’il aiderait à organiser les funérailles et à soutenir les blessés.
Trente-sept étudiants sont morts dans l’attaque, a déclaré la première dame ougandaise et ministre de l’Éducation, Janet Museveni.
Les corps gravement brûlés de 17 étudiants masculins ont été retrouvés dans leur dortoir qui a été totalement détruit par un incendie.
Des témoins ont déclaré avoir verrouillé la porte lorsqu’ils ont entendu des coups de feu.
Vingt étudiantes ont tenté de fuir mais ont été tuées à coups de machette.
Les enquêteurs ont déclaré qu’un agent de sécurité à la porte de l’école avait été abattu alors que les assaillants pénétraient de force, tandis que trois membres du public avaient également été tués.
« Ils paieront »
L’Union africaine, la France et les États-Unis, proches alliés de l’Ouganda, ont présenté leurs condoléances et condamné l’effusion de sang.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré : « Les responsables de cet acte épouvantable doivent être traduits en justice ».
Museveni a déclaré que l’armée traquerait « ces personnes perverses et qu’elles paieraient pour ce qu’elles ont fait ».
Mais des questions ont été soulevées sur la façon dont les assaillants ont réussi à échapper à la détection dans une région frontalière avec une forte présence militaire.
L’Ouganda et la RD Congo ont lancé une offensive conjointe en 2021 pour chasser les ADF de leurs bastions congolais, mais les mesures n’ont pas réussi à atténuer la violence du groupe.
Initialement insurgés en Ouganda, les ADF ont pris pied dans l’est de la RDC dans les années 1990 et sont depuis accusés d’avoir tué des milliers de civils.
Le groupe État islamique a revendiqué l’ADF comme sa filiale centrafricaine.
Les attaques en Ouganda sont rares mais en juin 1998, 80 étudiants ont été brûlés vifs dans leurs dortoirs lors d’un raid des ADF sur l’Institut technique de Kichwamba près de la frontière avec la RD Congo.
Plus de 100 étudiants ont été enlevés.
L’attaque de vendredi est la plus meurtrière en Ouganda depuis 2010, lorsque 76 personnes ont été tuées dans un double attentat à la bombe dans la capitale Kampala par le groupe Al-Shabaab basé en Somalie.
© 2023 AFP