Customize this title in frenchPosséder un animal de compagnie est plus difficile et les coûts augmentent, déclare le vice-président de la fédération vétérinaire

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Les coûts croissants de la nourriture et des soins de santé pour animaux de compagnie rendent plus difficile la possession d’animaux de compagnie, déclare Ann Criel, vice-présidente de la Fédération européenne des associations vétérinaires d’animaux de compagnie (FECAVA). Christoph Schwaiger d’Euractiv s’est entretenu en profondeur avec Criel lors du sommet des parties prenantes de l’UE sur les animaux de compagnie.

Tout en réaffirmant la myriade d’avantages que peut apporter la possession d’un animal de compagnie, Criel a souligné les réalités de la possession d’animaux de compagnie d’aujourd’hui, y compris les idées fausses véhiculées dans les médias ; elle a lancé un appel à l’action pour que ses collègues vétérinaires améliorent le statu quo tout en louant l’expertise des vétérinaires dans la communication et la gestion des scénarios de pandémie.

CH : Nous nous éloignons encore d’une pandémie. Il y a une guerre sur notre continent. Les familles connaissent une crise du coût de la vie dans différents pays européens. Pourquoi est-ce le bon moment pour commencer à prendre soin des animaux ?

CRIEL : C’est parce qu’ils peuvent vous réconforter et vous tenir compagnie sans rien demander en retour. Je pense qu’il est très important qu’en période de crise, vous ayez quelqu’un à qui parler. Et on peut vraiment parler à un chien ou à un chat, croyez-moi.

CH : Est-il de plus en plus facile ou plus difficile de garder un animal de compagnie en 2024 ?

CRIEL : Je pense que ce n’est pas plus facile. Ce qui est peut-être plus simple, c’est d’acquérir un animal de compagnie, car aujourd’hui, vous trouverez plusieurs canaux pour le faire. Soit vous vous adressez à un bon éleveur, mais vous avez également le commerce illégal qui continue. Ouvrez simplement votre ordinateur portable et choisissez la race que vous souhaitez acheter.

Il y a aussi les refuges, mais là-bas, ce n’est pas si facile d’avoir un animal de compagnie. Je ne pense pas que j’achèterais un animal dans un refuge belge parce que je n’ai pas assez de temps. Mais si les gens ne parviennent pas à obtenir un animal de compagnie dans un refuge, ils iront sur Internet et le chien sera à leur porte dans quelques jours.

Donc, [though] avoir un animal de compagnie n’est plus si difficile. Les prix sont parfois un problème. On entend parler des prix des chiens de marque, qui ne correspondent généralement pas à une race définie, mais sont un bâtard, pour environ 3 000 €. Pour beaucoup de gens, cela représente un mois de salaire. Ensuite, les gens oublient parfois qu’il y aura des frais supplémentaires en plus car le chien doit être vacciné régulièrement, doit suivre un traitement antiparasitaire et les chiens doivent aussi manger.

La nourriture pour animaux de compagnie peut représenter un coût important […] et surtout, cet animal peut tomber malade de façon inattendue et devoir consulter un vétérinaire.

CH : Que peut faire l’UE en termes pratiques pour rendre cela un peu plus facile ?

CRIEL : Il peut regarder de plus près les médias. Par exemple, des publicités pour des aliments pour animaux de compagnie sont diffusées à la télévision pratiquement tous les jours dans tous les pays. Il faudrait insister davantage sur le fait que l’achat d’un animal de compagnie est un engagement à vie. Les sujets sur la propriété responsable devraient être mis en avant dans les médias. Les autorités ont ici beaucoup d’influence. Au lieu de publicités sur la nourriture pour chiens, nous devrions parler davantage des responsabilités des chiens.

CH : Et au niveau national ? Y a-t-il des pays de l’UE qui font des choses que nous devrions essayer d’imiter ou d’approfondir ?

CRIEL : Les Pays-Bas sont un très bon exemple où les vétérinaires et les organisations de protection des animaux n’ont pas peur de s’exprimer. Aux Pays-Bas, par exemple, les campagnes de sensibilisation contre les chiens à face plate sont omniprésentes.

En tant que FECAVA, nous essayons de faire passer le message dans le reste de l’Europe. Mais aux Pays-Bas, par exemple, il est interdit d’élever des Cavalier King Charles Spaniels. Faire un si grand pas demande beaucoup de courage.

CH : Vous êtes vétérinaire donc je dois évidemment vous poser des questions sur la santé animale. Nous entendons beaucoup parler des soins de santé humaine, surtout pendant la pandémie. Y a-t-il suffisamment d’initiatives prises en faveur de l’amélioration des soins de santé animale ?

CRIEL : En tant que vétérinaires, nous étions tout à fait préparés à ce que nous avons vu pendant la pandémie de coronavirus. Nous y sommes habitués en raison des grandes épidémies de maladies auxquelles nous sommes confrontés chez le bétail, les grands troupeaux, les écuries, etc. Mon mari, par exemple, est vétérinaire pour les grands animaux. Il a récemment rendu visite à un veau qui toussait et celui-ci a été isolé dès le premier jour.

En Belgique, l’un des principaux porte-parole des médias pendant la pandémie était un vétérinaire. Je pense que les vétérinaires sont mieux placés que les médecins pour lutter contre les pandémies, car ces derniers ne voient que des individus. Nous sommes beaucoup plus habitués à voir un plus grand nombre d’animaux atteints de maladies infectieuses. Nous serions donc les premiers candidats à la question de savoir quel type de mesures devraient être prises.

CH : Comment pouvons-nous encourager les jeunes à réfléchir davantage aux métiers potentiels liés aux animaux ? Les parents hésitent peut-être à ce que leurs enfants deviennent agriculteurs, mais je suis sûr qu’il existe de nombreux emplois et professions importants.

CRIEL : Comme vous l’avez dit à propos des agriculteurs, je pense que les jeunes agriculteurs traversent une période vraiment difficile. Il y a tellement de législation et de paperasse. Je pense que nous devons tout diminuer.

Les éleveurs de chiens ont en revanche vu leurs revenus augmenter pendant la pandémie. Il n’y avait aucune réglementation. Comme je l’ai mentionné précédemment, certaines étaient vendues plus de 3 000 €. Je ne comprends pas pourquoi un chien devrait coûter si cher. Personne n’a dit que ce n’était pas bien. C’est quelque chose que nous devrions examiner et déterminer combien devrait coûter un chien. Devons-nous rester au niveau du marché libre et considérer les chiens comme un bien de consommation ?

CH : Est-il possible d’améliorer les relations vétérinaire-propriétaire d’animaux ? Peut-être encourageriez-vous les gens à parler à un vétérinaire avant même d’avoir un vétérinaire pour se renseigner sur toutes ces questions ?

CRIEL : Oui. En Belgique, nous avons depuis longtemps l’initiative « pup4life ». Il s’agit d’un questionnaire que l’on trouve dans chaque cabinet vétérinaire et destiné aux personnes souhaitant un nouvel animal de compagnie. Il demande combien d’heures par semaine pouvez-vous vous permettre de faire des promenades ? Quelle est la taille de votre jardin ? Des choses comme ça.

Alors, vous remplissez le questionnaire et vous revenez chez le vétérinaire. Sans vous facturer, nous examinons vos réponses et vous expliquons quel type de chat ou de chien vous conviendra le mieux.

À ce moment-là, quelqu’un pourrait me dire qu’il veut un bouledogue français, mais je lui explique ensuite que cela lui coûtera beaucoup d’argent à cause de tous ses problèmes de santé. C’est donc une conversation que nous devrions avoir avant et non après lorsqu’ils sont assis dans votre salle d’attente avec leur bouledogue français.

Parfois je leur donne une carte pour 10 consultations avec la 11e gratuitement. Ils me disent qu’il faudra beaucoup de temps avant qu’il soit rempli. Avant qu’ils ne s’en rendent compte, la carte est pleine.

Les gens doivent être informés de ces questions bien plus tôt. Nous pouvons déjà commencer dans les écoles. Nous pourrions enseigner très tôt aux enfants la responsabilité qu’implique un animal de compagnie. Apprenez-leur que les chiens ne sont pas des jouets. Nous pouvons leur apprendre à communiquer avec les chiens. Comment savoir quand ils sont nerveux, comme lorsqu’ils commencent à se lécher les lèvres et à cligner des yeux. Tout cela est très important mais malheureusement, il n’y a rien de tel dans les écoles en ce moment.

CH : L’Europe a une population vieillissante. Est-ce qu’avoir des chiens dans des maisons de retraite est quelque chose à considérer ou est-ce plutôt un risque pour la santé avec des chiens qui lèchent des objets et ont de la fourrure partout ?

CRIEL : C’est une question délicate car, comme nous l’avons entendu lors de la conférence de Zoetis, les chiens peuvent être porteurs de bactéries multirésistantes et de maladies zoonotiques. Ce n’est donc pas si noir ou blanc. Il pourrait également exister des options permettant de créer des salles spéciales dans les maisons de retraite pour interagir avec les chiens. Certains hôpitaux disposent déjà d’installations similaires.

Mais il faut aussi penser à la vie du chien. Je pourrais imaginer que les chiens de thérapie ont également besoin de jours de repos, car il peut être stressant de travailler dans de tels endroits toute la journée. Comme l’a demandé le président de la FECAVA, le Dr Danny Holmes : « Les chiens de travail peuvent-ils également prendre leur retraite ?

CH : Lorsque vous parliez sur scène, vous évoquiez le manque de médiatisation sur certains sujets. Eh bien, maintenant vous discutez avec Euractiv ! Alors, quel message souhaiteriez-vous mettre en avant ?

CRIEL : Je pense que davantage de vétérinaires figurent dans des parties moins attrayantes du débat en raison de nos prix. Il y a aussi un manque de vétérinaires. Cela signifie donc moins de visites en dehors des heures normales. En Belgique, il faut parfois appeler cinq ou six vétérinaires avant que quelqu’un ne décroche et puisse les aider.

En tant que vétérinaires, nous devons être plus fiers de ce que nous faisons et de ce que nous savons. Et nous devons sortir plus souvent dans le monde. Ensuite le reste suivra.

L’interview a été éditée par souci de clarté et de concision.

[By Christoph Schwaiger I Edited by Brian Maguire | Euractiv’s Advocacy Lab ]

Cet article fait partie de notre dossier spécial sur Le lien homme-animal en Europe, un rapport spécial sur les animaux de compagnie de l’UE.

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