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Après les inondations annulées la première nuit du week-end madrilène de Primavera Sound, une soirée de grands groupes dont Depeche Mode, Skrillex et Christine & the Queens relance le bal.
Après avoir annulé le premier jour, il y avait des doutes quant à savoir si la décision de Primavera Sound d’ajouter un emplacement à Madrid au festival était la bonne décision. La salle Ciudad del Rock, bien en dehors de la ville, serait-elle en mesure de répondre aux besoins de l’un des plus grands festivals de musique d’Espagne ?
Bien que je m’attende aux graves nuits tardives qui accompagnent Primavera, en raison des fermetures soudaines liées aux conditions météorologiques et du concert singulier de Blur hier soir, je me suis réveillé tôt. Se sentir très rafraîchi dans mon hôtel – réservé via Omio, l’appli de voyage qui m’a sauvé la veille de mon voyage en train — j’étais prêt à arpenter les rues de Madrid. Vous pouvez lire sur les mésaventures et les célébrations de Primavera Jour 1 ici.
Avec une journée entière devant moi avant que la musique ne commence, je suis allé me promener dans le quartier de Chueca pour trouver mon restaurant préféré, Restaurante Morgana, pour un déjeuner tardif pour me tenir en haleine toute la soirée.
Avant longtemps, il était temps pour le festival. Après l’arrêt des pluies torrentielles la première nuit, il y avait un doute quant à savoir si Primavera aurait la logistique dans ce nouvel emplacement. La réputation de Primavera en matière de logistique a été entravée l’année dernière lorsque l’édition de Barcelone a été en proie à la surpopulation, à de longues files d’attente et à un accès limité à l’eau.
Heureusement, se rendre à Ciudad del Rock, à 40 km de la ville, était un jeu d’enfant. Les navettes ont transporté les gens à un rythme constant et une fois à l’intérieur, le travail effectué pour faire face aux problèmes d’inondation de jeudi était clair. D’énormes quantités de gravier et de gazon artificiel avaient été déposées pour couvrir la boue trempée. Dans certaines régions, le gazon avait un rebond élastique en raison de l’engorgement en dessous.
L’arène elle-même est bien placée pour servir le nombre de fans de musique attendus par Primavera. Les 12 scènes en plein air sont toutes énormes, même les plus petites éclipsant les scènes de deuxième et troisième niveaux de nombreux autres festivals.
Actes d’ouverture
En ouverture du festival, l’auteure-compositrice-interprète australienne Julia Jacklin apporte sa marque particulière de sad-girl indie. Malgré l’ampleur des artistes apparemment dans le même genre, Jacklin a un feu bienvenu et insuffle de la personnalité à l’ensemble de son ensemble. ‘Je ne sais pas comment continuer à t’aimer’ est un point culminant car potentiellement le meilleure chanson de rupture de la dernière décennie.
Japanese Breakfast a présenté le premier grand spectacle de la soirée, avec la chanteuse Michelle Zauner commandant le public sur les airs pop rêveurs du groupe. Sur l’une des plus petites scènes, le groupe de hardcore américain Soul Glo donne un set bouleversant et réconfortant qui est aussi sympathique queer qu’obsédé par les moshpit.
Plus de hard rock s’accompagne d’une dose de polyrythmies grâce au toujours complexe The Mars Volta, tandis que le groupe de soul gospel américano-britannique Gabriels étourdit sur une scène d’en face. L’un des moments forts de la journée, le leader de Gabriels, Jacob Lusk, s’est fait connaître pour la première fois en tant que finaliste du top 13 sur American Idol. Chez Primavera, il a mis sa voix indéniablement soul au premier plan d’un groupe choral funky qui est le premier à faire danser correctement la foule.
Têtes d’affiche
Arrivant sur scène avec près de 40 minutes de retard, les titans britanniques du rock synthétique Depeche Mode sont un peu un pétard humide. Alors que le chanteur sexagénaire Dave Gahan peut encore fouetter la scène, leur set d’une heure et demie s’affaisse avec des airs moins connus. Malgré leur retard, ils ne taillent pas leur set, et la foule est tellement impatiente de suivre la tête d’affiche Kendrick Lamarque même ‘Jésus personnel’, qui plait à la foule, est insuffisant.
Quelques secondes à peine après que Depeche Mode ait quitté la scène, Lamar arrive avec toute la fanfare que le public attend désormais. Existe-t-il un artiste contemporain aussi attractif que Lamar ? Alors qu’il se lance dans l’ouverture du plateau ‘N95’, des feux d’artifice explosent au rythme, un tableau coloré tombe à des mètres du bord de la scène et Lamar est isolé, en parfaite maîtrise.
En parcourant une version modifiée de la setlist du festival et de la tournée qu’il avait jouée en 2022, Lamar a le public entièrement ravi. Sautant au bon moment, la foule est si clairement la sienne, ils chantent même en même temps que le deepcut comparatif ‘ADHD’ de son premier album ‘Section.80’.
Tout au long, Lamar est accompagné de peintures plus colorées de la taille d’une scène et d’une troupe de danseurs identikit parcourant des formes abstraites. Il clôt le set dans un trio désormais typique. Tout d’abord, Lamar amène son cousin en tête d’affiche Baby Keem pour « Family Ties », puis est l’invariablement populaire « Alright » avant de terminer sur l’énoncé de mission actuel de Lamar « Savior ».
Cours finaux
Ailleurs, Christine & the Queens propose un set électrisant. L’artiste française Héloïse Letissier ne porte qu’un pantalon taille haute et des autocollants étoiles sur ses mamelons alors qu’il parcourt les chansons du nouvel album « Paranoia, Angels, True Love ». L’album accablé de chagrin atteint des proportions messianiques lorsque Letissier enfile une paire d’ailes d’ange pour les dernières chansons.
Le chaos règne lorsque le groupe d’accompagnement serré d’Yves Tumor travaille sur un set de son rock expérimental malgré les meilleures tentatives de Tumor pour faire dérailler la performance. Se vantant autour de la scène, il bouscule les caméras, crie « Dieu n’est pas réel » et se tortille pour donner l’une des performances les plus mémorables de la nuit.
Enfin, le trio de DJ itinérants Four Tet, Fred Again… et Skrillex divertissent les parieurs jusque tard dans la soirée avec des sets d’euphorie bachique.