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Les autorités françaises insistent sur le fait qu’elles n’envisagent pas de déplacer l’événement et que des mesures de sécurité seront mises en place suite à l’attaque meurtrière de samedi près de la Tour Eiffel.
Des questions sur la sécurité à Paris avant l’organisation des Jeux olympiques de l’année prochaine se posent à la suite de l’attentat de samedi près de la Tour Eiffel qui a coûté la vie à un touriste germano-philippin.
Les attaques ont eu lieu à l’intérieur du futur périmètre de sécurité qui couvrira les deux rives de la Seine lors de l’ouverture des Jeux, le 26 juillet.
Le spectacle et le défilé des 10 500 athlètes se dérouleront le long de la voie navigable qui traverse la capitale française et devraient attirer 15 millions de spectateurs en région parisienne.
L’ampleur et l’ampleur de l’événement en font un défi de taille pour la sécurité publique dans une ville qui a été frappée à plusieurs reprises par des attaques extrémistes.
Mi-octobre, un attentat à Arras, dans le Pas-de-Calais, a coûté la vie à un enseignant et a conduit à relever Vigipirate – le système d’alerte de sécurité nationale – au niveau maximum « attaque d’urgence ».
Suite à l’attaque, l’ancien ministre français des Sports David Douillet a exprimé des réserves :
« Si la veille, les voyants sont au rouge carmin concernant les risques d’attentat, il faudra un plan B pour la cérémonie d’ouverture », a-t-il déclaré à La Tribune Dimanche.
Pas de plan B
La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a insisté lundi sur le fait que la France était capable de sécuriser les festivités d’ouverture.
Ce seront les premiers Jeux olympiques organisés en dehors d’un stade, plus facile à sécuriser. Il n’est pas prévu de déplacer l’événement ailleurs, mais l’ampleur du spectacle et le nombre de spectateurs pourraient être modifiés, si nécessaire, a indiqué le ministre.
« Nous n’avons pas de plan B. Il existe un plan A au sein duquel il y a plusieurs sous-plans », a déclaré Oudéa-Castéra sur France Inter.
Tant le comité d’organisation que le président français Emmanuel Macron sont fortement attachés au principe de la cérémonie d’ouverture et son déplacement est « une hypothèse » qui n’est pas envisagée pour l’instant.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré qu’à Bir-Hakeim, près du lieu de l’attaque : « il y aura un cordon qui empêchera les gens de rentrer s’ils n’ont pas présenté de documents ».
« Nous avons mis en place des périmètres de sécurité à Paris et dans toutes les grandes villes accueillant les JO pour que ce genre de chose n’arrive pas et pour contrôler l’identité des personnes », a-t-il assuré.
Les organisateurs des Jeux ont rappelé que depuis que la France a sécurisé les Jeux, deux ans après les attentats de Paris en 2015 : « toutes les menaces, y compris les menaces terroristes, ont été prises en compte par l’Etat ».
En moyenne, 30 000 policiers seront mobilisés chaque jour et les spectateurs ne pourront pas circuler librement dans la zone des six kilomètres, qui sera divisée en une dizaine de sections.
Enquêtes sur la santé mentale du suspect
Le gouvernement craint cependant l’importation sur le sol français du conflit au Moyen-Orient entre Israël et le Hamas.
La police française enquêtait lundi sur l’état de santé mentale de l’agresseur présumé, qui avait prêté allégeance au groupe État islamique avant de perpétrer l’attaque.
Le ressortissant français placé en garde à vue, Armand Rajabpour-Miyandoab, a des antécédents de maladie mentale et de radicalisation islamique, ont indiqué des responsables.
« Il s’agit d’une affaire qui lie indéniablement l’islam radical et la maladie mentale. Je dois dire la vérité aux Français, il existe de nombreux cas de ce genre », a déclaré lundi le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ajoutant qu’environ un tiers des radicaux suspectés sous surveillance ont des problèmes psychiatriques.
Le suspect de l’attaque de samedi a déjà passé plus de trois ans et demi en prison pour terrorisme.
Il figurait sur une liste de la police des radicaux redoutés, était surveillé par l’agence française de surveillance antiterroriste et a reçu des soins psychiatriques obligatoires jusqu’en avril de cette année, ont indiqué des responsables.
Pouvoir d’imposer un traitement psychiatrique
S’adressant à la chaîne de télévision BFMTV, le ministre de l’Intérieur a déclaré que les autorités devraient disposer de plus de pouvoirs pour imposer un traitement psychiatrique aux personnes dans de tels cas.
« Il semble y avoir eu un échec psychiatrique parce que les médecins ont décidé à plusieurs reprises qu’il allait mieux, qu’il était plus normal et qu’il pouvait vivre librement », a déclaré Darmanin.
Quelques semaines avant l’attaque, la mère du suspect avait déclaré à la police que son fils avait arrêté de prendre ses médicaments, mais elle avait trop peur de lui pour demander qu’il soit hospitalisé, a indiqué le ministre.
« Elle ne voulait pas, apparemment parce qu’elle avait peur de son enfant, ce qui est compréhensible », a-t-il déclaré. « Elle est revenue quelques jours plus tard pour dire qu’il semblait aller mieux. »