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Le meurtre du professeur de français Samuel Paty par un jeune radicalisé de 18 ans a choqué le pays. Aujourd’hui, six adolescents sont jugés à Paris pour leur rôle présumé.
Six adolescents seront jugés lundi à Paris pour leur rôle présumé dans la décapitation de Samuel Paty, un professeur de français qui a montré des caricatures du prophète de l’Islam à sa classe.
Ce meurtre a horrifié la France et a incité les autorités à réaffirmer le droit précieux du pays à la liberté d’expression et à la laïcité.
Paty, professeur d’histoire et de géographie, a été tué le 16 octobre près de son école à Conflans-Sainte-Honorine, en banlieue parisienne, par un réfugié radicalisé de 18 ans d’origine tchétchène, Abdoullakh Anzorov. L’agresseur a été abattu par la police.
Le nom de Paty a été répandu sur les réseaux sociaux après un débat de classe sur la liberté d’expression au cours duquel il a montré des caricatures publiées par le journal satirique Charlie Hebdo, qui a déclenché un massacre dans ses locaux par des extrémistes en janvier 2015.
L’enseignant avait utilisé le magazine dans le cadre d’un cours d’éthique sur la liberté d’expression en France. Le blasphème est légal dans le pays et il existe une longue histoire de caricatures se moquant des personnalités religieuses.
Paty a été assassiné moins d’un mois après que le magazine ait republié les caricatures.
En attendant Paty
Toutes les audiences du tribunal pour enfants de Paris doivent se dérouler sans la présence des médias, conformément à la loi française sur les mineurs.
Parmi les personnes jugées se trouve une jeune fille de 13 ans accusée d’avoir porté de fausses accusations en affirmant que Paty avait demandé aux élèves musulmans de lever la main et de quitter la classe avant de montrer les caricatures.
La vérité était que la jeune fille n’avait jamais été dans la classe de Paty.
Un débat houleux a éclaté sur les réseaux sociaux à propos de ses fausses accusations. Son père, Brahim Chnina, et le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui ont posté des vidéos dénonçant le professeur de français et le nommant.
L’adolescente a déclaré plus tard aux enquêteurs qu’elle avait menti. Elle a admis qu’elle n’était pas en classe ce jour-là et Paty n’a fait aucune demande en ce sens.
Cinq autres élèves de l’école Paty, alors âgés de 14 et 15 ans, sont accusés d’association de malfaiteurs en vue de préparer la commission de coups et blessures graves.
L’enquête a révélé que l’agresseur connaissait le nom de l’enseignant et l’adresse de son école, mais n’avait pas les moyens de l’identifier.
C’est pourquoi Anzorov a promis de verser 300 à 350 € à ces enfants en échange d’attendre Paty pendant plusieurs heures jusqu’à ce qu’il quitte l’école et de l’identifier.
Selon l’enquête, l’un des garçons ne voulait pas le faire seul, alors il a convaincu les autres.
Le Monde rapporte que pendant qu’ils attendaient, Anzorov a demandé à l’un des garçons d’appeler l’adolescente qui avait d’abord accusé Paty, et elle a répété son mensonge. Elle a ensuite déclaré aux enquêteurs qu’elle ne savait pas que l’agresseur écoutait.
Les six adolescents risquent tous deux 1/2 ans de prison. Le procès doit se terminer le 8 décembre.
Huit autres adultes doivent être jugés ultérieurement. Parmi eux, le père de l’adolescente qui a été accusé de fausses allégations. A l’époque, il avait posté sur les réseaux sociaux des vidéos appelant à la mobilisation contre l’enseignant.
Un militant islamiste radical qui l’a aidé à diffuser des messages virulents portant le nom de Paty a également été inculpé.