Customize this title in frenchSuivre le marathon budgétaire en 5 étapes

Make this article seo compatible,Let there be subheadings for the article, be in french, create at least 700 words

Les discussions sur le projet de loi de finances 2024 (PLF pour les experts) démarrent ce mardi en commission à l’Assemblée nationale.

Sans budget, impossible de payer les fonctionnaires, faire tourner les services publics ou investir dans « la-France-de-demain ». Grâce au vote du PLF, l’État reçoit l’autorisation de lever l’impôt, de percevoir taxes et redevances, et de dépenser tout ça, avant de recommencer l’année suivante.

Parce que l’enjeu est aussi crucial que la technique à suivre, POLITICO vous donne ses bons tuyaux pour vous initier à ce sport un peu particulier, sans risquer l’allongement. Top chrono.

1) Le calendrier serré, tu surveilleas

Le nombre de jours de débat est strictement encadré par la Constitution. Cette année, la future loi de finances 2024 devra être entérinée, au plus tard, vendredi 22 décembre à minuit, juste à temps pour acheter les cadeaux.

L’examen du budget est souvent comparé à un marathon, car il s’étire en longueur du début de l’automne jusqu’à la fin de l’année. En réalité, ce rituel immuable s’apparente davantage à une succession de 110 millions de haies, pour les parlementaires spécialistes des deniers publics comme pour les ministres concernés.

2) Taxer avant de flamber, tu sauras

Le budget se court en réalité en deux temps : un volet recettes et un volet dépenses. En toute logique, les députés doivent d’abord se prononcer sur les premières (les pépettes que va toucher l’Etat) avant de s’attaquer aux secondes (tournée générale !).

Chaque volet fait l’objet d’un passage en commission puis en séance, soit quatre passages au total lors de la première lecture du PLF à l’Assemblée.

Puis, tout recommencer pour une nouvelle lecture, quand le Sénat a repassé le relais — et essentiellement revu la copie. Vous comprenez désormais pourquoi le calendrier parlementaire sanctuarise autant de temps pour les comptes de la Nation. Reprenez votre souffle, continuez.

3) Le nom des rapporteurs, tu connaîtras

Outre les grosses têtes de Bercy, le rapporteur général du budget (RGB pour les intimes) est la personne la plus importante et donc la mieux informée sur les sujets budgétaires. Depuis l’année dernière, Jean-René Cazeneuve (Renaissance) a récupéré le maillot au Palais Bourbon. Il sera de toutes les séances pour donner son avis sur une pluie d’amendements, du taux d’imposition marginal des ménages à la niche fiscale pour investir en Martinique.

Heureusement, une armée de rapporteurs spéciaux l’assiste pour ausculter les trente-deux missions budgétaires qui retracent de manière thématique (quoique pas toujours très lisible) le budget de l’Etat. Ces missions recoupent plus ou moins les limites de chaque ministère. Chaque rapporteur spécial a des pouvoirs d’enquête et mène ses propres auditions, en plus de celles des commissions des Finances du Parlement.

4) Ton code couleur, tu reverras

Culture, défense, économie… chaque mission dispose de son annexe ou « bleu », comme la couleur de sa couverture l’indique. Ce document épais définition ladite mission en différents programmes, eux-mêmes subdivisés en actions, pour tirer le fil de la dépense publique jusqu’à son utilité réelle. Comptez 400 pages pour le PLF, le quintuple avec tous les bleus ! En plus d’être endurant, le spécialiste des finances publiques se doit d’être rompu à l’art du Ctrl+F.

Pour compléter le tableau, les « jaunes » budgétaires sont des rapports produits par le gouvernement à la demande des parlementaires, pour fournir un focus sur un thème spécifique — par exemple, le recours aux cabinets de conseil. Quant aux « oranges » (oui oui), il s’agit d’un état des lieux d’une politique transversale à plusieurs ministères, comme l’égalité entre les femmes et les hommes.

5) Un peu de compte, tu apprendras

Vous êtes toujours là ? Si vous avez la curiosité d’ouvrir un bleu, vous découvrirez que chaque ligne de dépenses se décompose en crédits de paiement d’un côté et en autorisations d’engagement de l’autre. Pour faire simple, les crédits de paiement (ou CP dans le jargon) sont la somme que dépensera l’Etat dès l’année prochaine, et les autorisations d’engagement (AE) représentent un montant sur lequel la puissance publique s’engage pour les années à venir.

Bien entraînés ou non, les députés et sénateurs n’ont qu’un pouvoir limité pour faire bouger les lignes. Ils ne peuvent diminuer les impôts qu’au prix de contorsions juridiques, car l’article 40 de la Constitution, qui a pimenté la réforme des retraites, interdit théoriquement aux parlementaires de diminuer les ressources de l’Etat. Surtout, ils n’ont aucune possibilité d’augmenter ses dépenses, mais seulement de piquer des sous à un programme pour les refiler à un autre !

Par essence, le parlementaire est donc soupçonné de démagogie. Le gouvernement garde la main sur le cordon de la bourse — bien qu’aucun exécutif n’ait présenté un budget à l’équilibre depuis 1975.

Et à la fin, c’est le 49-3 qui gagne

Comme l’année dernière, le cru 2024 ne sera pas formellement voté puisque le gouvernement devrait engager, à plusieurs reprises, sa responsabilité devant l’Assemblée, faute de majorité ferme. La manip’ lui permet aussi de choisir les amendements de son choix… et de laver son texte de tous ceux qui ont été adoptés jusque-là.

L’exécutif qui redoute la motion de censure gardera, de-ci de-là, quelques idées bien choisies. Au hasard, celles des Républicains, qui peuvent à tout moment le faire tomber. A vos marques ?



Source link -57