Dans un mouvement de tit-for-tat, l’Iran riposte aux sanctions de l’UE au milieu des protestations


Dans une mesure du tac au tac, l’Iran a mis sur liste noire mercredi 25 octobre plusieurs individus et médias de l’UE en représailles aux mesures punitives du bloc contre la police suite à la répression des manifestations de Mahsa Amini.

Cette décision intervient après que l’UE a imposé la semaine dernière de nouvelles sanctions en matière de droits de l’homme contre la police des mœurs et 11 responsables, dont le ministre iranien des télécommunications, les accusant d’être impliqués dans la répression des manifestations.

Parmi les personnes sanctionnées figuraient également le ministre iranien de l’Information, la division cyber des Gardiens de la révolution et une branche en uniforme de la police nationale.

La violence de rue secoue le pays depuis la mort d’Amini le 16 septembre, trois jours après son arrestation par la police des mœurs pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire strict de la république islamique pour les femmes.

Des dizaines de personnes, principalement des manifestants mais aussi des membres des forces de sécurité, ont été tuées lors des troubles. Des centaines d’autres, dont des femmes, ont été arrêtées.

Dans un communiqué publié mercredi, le ministère iranien des Affaires étrangères a annoncé des sanctions contre huit institutions et 12 personnes basées dans l’UE pour « soutien à des groupes terroristes », « incitation à la violence » et « provocation à des émeutes, à la violence et à des actes terroristes » dans la république islamique.

Les mesures iraniennes marquent la première fois que Téhéran sanctionne officiellement des fonctionnaires et des institutions de l’UE.

« Si l’Europe croit qu’en imposant des sanctions contre l’Iran, elle peut obtenir des avantages dans les pourparlers, cela indique qu’elle n’a aucune connaissance de l’Iran », a déclaré Abolfazl Amouei, porte-parole du Comité de sécurité nationale de l’Assemblée iranienne, cité par Irna state news. agence.

Amouei a qualifié les mesures de « proportionnel« réponse à la demande de l’UE »hostile gestes ».

Les entités ciblées comprennent les Amis de l’Iran libre et le Comité international en quête de justice, deux groupes informels du Parlement européen.

Bien que la liste noire iranienne comprenne des politiciens européens et français, tels que des parlementaires européens ou d’anciens parlementaires principalement de centre-droit à d’extrême droite, elle ne cible pas les hauts fonctionnaires de l’UE.

Elle comprend sept organisations et entités basées en France et en Allemagne : la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, deux personnes du tabloïd allemand Image ainsi que les versions persanes du radiodiffuseur allemand Deutsche Welle et Radio France Internationale pour ce que Téhéran considère comme faisant la promotion du « terrorisme » sur le sol iranien.

En outre, les sociétés Karl Kolb et Rhein Bayern Fahrzeugbau ont été mises sur liste noire pour avoir « livré des gaz chimiques et des armes » à l’ancien dirigeant irakien Saddam Hussein, qui les aurait utilisées contre la République islamique dans les années 1980.

Les sanctions iraniennes comprennent une interdiction de visa et la « saisie de leurs biens et avoirs sur le territoire sous la juridiction de l’Iran », indique le communiqué du ministère.

Plus tôt cette semaine, Téhéran a déjà annoncé des mesures contre plusieurs individus et entités britanniques.

Séparément, les États membres de l’UE ont également convenu la semaine dernière de sanctions contre trois personnes et une entité pour avoir fourni des drones iraniens qui ont été utilisés par la Russie pour bombarder l’Ukraine ces dernières semaines.

[Edited by Nathalie Weatherald]





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