[ad_1]
Avec des rapports d’incidents racistes en augmentation en France et ailleurs en Europe depuis 2018, une délégation ministérielle française s’apprête à publier un nouveau Plan national contre le racisme et l’antisémitisme.
Lisez l’histoire française originale ici.
En France en 2021, quelque 12 500 infractions à « caractère raciste, xénophobe ou antireligieux » ont été officiellement recensées, selon les derniers chiffres du ministère français de l’Intérieur. Soit une augmentation de 13% des crimes et délits, et de 26% des amendes par rapport à 2019.
Selon le ministère, seulement 25% des victimes de menaces racistes et de violences physiques et 5% des victimes de violences verbales ont porté plainte entre 2013 et 2018. Globalement, on estime que plus de 1,2 million de personnes ont effectivement subi des actes de violences raciales ou violence chaque année durant cette période.
La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a qualifié la situation d' »alarmante ». Alors que la société française apparaît de plus en plus tolérante, selon les données historiques de la CNCDH, « certains préjugés racistes, antisémites et xénophobes restent forts et surtout leur manifestation se renouvelle, se diversifie, voire s’intensifie ».
L’assassinat violent de trois Kurdes en plein cœur de Paris le 23 décembre, dont le mobile raciste a été avéré – bien que d’autres interrogations subsistent quant à la nature politique de l’acte – rappelle l’urgence de l’affaire et que des mesures fortes sont attendus.
Un nouveau plan national
« Ce qui est signalé sur le terrain, c’est l’exacerbation de comportements effrontés », a déclaré Sophie Elizéon, cheffe de la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH).
Bien que la société française évolue vers plus d’égalité et de respect, certaines personnes – principalement des hommes blancs dans la cinquantaine, selon les données – deviennent de plus en plus sur la défensive face à cette nouvelle réalité et recourent à la violence, a-t-elle déclaré à EURACTIV.
Alors que le racisme sévit sur les réseaux sociaux, alimenté par quelques politiciens, il gagne également du terrain dans la « vraie » vie, a-t-elle ajouté.
Pour faire face à la crise, la délégation DILCRAH mise sur l’éducation et le soutien financier aux ONG de terrain – avec plus de 900 d’entre elles dans tout le pays.
Lundi 30 janvier, la Première ministre française Elisabeth Borne devrait présenter un nouveau plan d’action de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, mené par la DILCRAH.
Le plan s’articulera autour de trois volets principaux : aider à mettre des mots sur le problème, mesurer l’ampleur du problème et mieux éduquer et former pour contrer les stéréotypes, selon Elizéon.
Le plan devrait étendre la formation sur ces questions à l’ensemble de la fonction publique afin de mieux reconnaître et combattre la discrimination fondée sur l’ethnicité, ainsi que le sentiment anti-rom. De nouvelles sanctions devraient également être introduites, en collaboration avec les ministères de l’Intérieur et de la Justice.
Le précédent Plan national (2018-2020) identifiait déjà les enjeux des contenus haineux en ligne, la formation des personnels éducatifs et une meilleure prise en compte des victimes comme des priorités essentielles.
Les crises sociales et économiques renforcent l’extrême droite
La réponse politique de la France ces dernières années a été globalement prometteuse, malgré quelques « inquiétudes sérieuses », selon la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI), un organe indépendant du Conseil de l’Europe.
Dans son rapport publié en septembre 2022, l’ECRI s’est inquiétée de la « banalisation des discours de haine » en France, « notamment dans la sphère politique, ainsi que dans les médias audiovisuels et sur les réseaux sociaux ».
« La montée de la crise sociale, couplée à une crise économique, renforce le discours de l’extrême droite. Les discours intolérants se normalisent et les plus convaincus ont plus de facilité à agir », a déclaré Marie-Christine Vergiat, ancienne députée européenne et vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme (LDH).
Pendant ce temps, les stéréotypes restent les mêmes au fil du temps, l’association entre étrangers et criminels persistant toujours, selon Vergiat, qui a dénoncé que cette association « trompeuse » est devenue monnaie courante dans la sphère politique française, reprochant à l’ancien président Nicolas Sarkozy de s’être emparé de ces » idées d’extrême droite » lors de sa campagne électorale de 2007.
La question du racisme est également présente au niveau européen. En 2021, l’Agence des droits fondamentaux de l’UE a estimé que 90 % des crimes de haine ne sont pas signalés, soit par crainte de représailles, soit par manque de soutien psychologique et administratif.
[Edited by Nathalie Weatherald]
[ad_2]
Source link -42