Eckhart Schmidt, un cinéaste innovant et intrépide, est décédé le 25 octobre à Munich, quelques jours avant son 86e anniversaire. Réputé pour son thriller psychologique « The Fan », il a marqué le cinéma d’horreur avec une histoire choc. En plus de ses films, il a également réalisé plus de 80 documentaires et a soutenu de jeunes talents dans l’industrie. Son héritage perdure à travers ses œuvres et les nombreuses personnes qu’il a influencées.
Eckhart Schmidt, un réalisateur européen audacieux et innovant, est décédé paisiblement chez lui à Munich le 25 octobre, juste avant de célébrer son 86e anniversaire.
Son film le plus emblématique, « The Fan », un thriller psychologique horrifique, avait provoqué un choc à sa sortie en 1982. Ce récit poignant d’une fanatique cannibale a marqué une génération de réalisateurs d’horreur, bien que le film n’ait pas rencontré un franc succès commercial lors de sa première sortie.
Interdit dans plusieurs pays en raison de sa représentation choquante d’une adolescente obsédée par les stars du rock, « The Fan » a connu une résurgence d’intérêt au cours de la dernière décennie. Des projections à guichets fermés dans des festivals de cinéma, comme celui de Thessalonique en 2019, témoignent de cette nouvelle appréciation, tandis qu’une vague d’engouement sur les réseaux sociaux a suscité un intérêt comparable à celui de son héroïne, sans pour autant faire écho à sa brutalité.
Avant de se consacrer au cinéma, Schmidt a été critique de film pour le journal Süddeutsche Zeitung, le magazine Film, ainsi que pour la chaîne Bayerischer Rundfunk. Il a également évolué dans le domaine du journalisme.
Dans les années 70, il a fondé et dirigé le magazine punk S!A!U!, où il a collaboré avec des figures emblématiques telles que Rainer Werner Fassbinder, Werner Schroeter, et Patti Smith.
À partir de la fin des années 60, avec « Jet Generation » (1968), qui peut être considéré comme la version allemande moderne de « La Dolce Vita », Schmidt a réalisé une dizaine de longs métrages au cours des trois décennies suivantes.
En 1994, son adaptation de la fable fantastique d’E.T.A. Hoffmann, « Le marchand de sable », a été nominée pour le Globe de cristal au Festival du film de Karlovy Vary, attirant les éloges d’un critique qui l’a décrit comme un « conte de fées pour adultes » sur la quête troublante d’un jeune homme à la recherche de ses racines.
Schmidt a également été un réalisateur prolifique, ayant à son actif plus de 80 documentaires, généralement centrés sur des cinéastes, qu’ils soient créateurs ou stars d’Hollywood.
Parmi ses contributions, il a produit et réalisé plus de 20 documentaires sur l’opéra, y compris la première production HDTV majeure de « L’Anneau du Nibelung » de Wagner en 1989.
Martin Moszkowicz, producteur exécutif de « September 5 » et ami de longue date de Schmidt, l’a décrit comme un scénariste et réalisateur visionnaire, un mentor inestimable pour de nombreux jeunes talents. Il a souligné l’impact immense de Schmidt sur l’industrie cinématographique et son amitié chaleureuse et loyale. Son héritage perdurera à travers les récits qu’il a façonnés et les vies qu’il a touchées.
La terrible maladie de Schmidt a mis un frein à sa créativité prolifique en 2024, alors même qu’il continuait à travailler sur une vaste gamme de films numériques, de poèmes, et de photographies.
Le profil IMDb de Schmidt révèle une dernière décennie riche en œuvres poétiques, souvent tournées en Italie, ainsi que des montages d’anciennes interviews avec des figures notables du cinéma.
Pour honorer sa carrière, la chaîne ARD 1 diffusera son documentaire de 1996, « Sunset Boulevard : 27 Miles of America », à partir du 3 octobre, accessible jusqu’au 25 janvier.
Schmidt laisse dans le deuil sa femme, Gorana Dragas, et sa fille, Judith Schmidt, toutes deux résidentes de Munich.