L’année prochaine marquera un tournant démographique en Europe, avec une population atteignant 453,3 millions en 2026 avant de diminuer à 419,5 millions d’ici 2100. Cette baisse, due à un taux de natalité faible et à un vieillissement, affectera la main-d’œuvre et l’économie. Les pays devront s’adapter à cette réalité en encourageant la participation au marché du travail et en attirant des migrants. Les efforts pour accroître la natalité ont montré des résultats limités jusqu’à présent.
La prochaine année marquera un tournant, car la population européenne devrait atteindre son dernier chiffre croissant avant de commencer à décliner à partir de 2026. Les statisticiens prévoient qu’à cette date, seulement une personne sur 25 habitera l’Union européenne d’ici la fin du siècle.
Prévisions démographiques pour l’Europe
Selon Eurostat, l’agence statistique de l’Union européenne, la population européenne continuera de croître, bien que lentement, jusqu’en 2026, moment où elle atteindra un maximum de 453,3 millions. Par la suite, il est anticipé que ce chiffre tombe à 419,5 millions d’ici 2100. Cette tendance souligne une diminution significative, avec l’UE ne représentant plus que 4,1 % de la population mondiale, contre 10 % en 1974 et 5,6 % en 2023.
Cette situation s’explique principalement par un nombre de décès dépassant celui des naissances au sein de la région. Dans les pays développés, un taux de 2,1 naissances vivantes par femme est nécessaire pour maintenir la population, mais en Europe, ce chiffre est seulement de 1,52 enfant par femme. Bien que la migration ait contribué à une croissance de 1,7 % entre 2013 et 2023, elle ne pourra pas compenser ce déclin démographique.
Impact sur la main-d’œuvre et l’économie
Avec le vieillissement de la population européenne, le nombre de travailleurs disponibles est en diminution, ce qui pourrait avoir des répercussions sur l’économie. Moins de travailleurs signifie également moins de revenus fiscaux pour soutenir les systèmes de retraite et de santé. Le phénomène du « fardeau démographique » est ainsi mis en lumière par Population Europe, un réseau dédié à la recherche démographique.
Ce réseau souligne que cette situation peut nuire au niveau de vie, tel qu’évalué par le PIB par habitant. Pour remédier à cela, des politiques visant à accroître la participation des femmes et des seniors sur le marché du travail sont essentielles. Des stratégies telles que l’éducation accrue, l’augmentation de l’âge de la retraite et la formation continue sont proposées pour améliorer le taux d’emploi.
Bien que l’immigration ait historiquement atténué le déclin démographique, elle ne suffit plus aujourd’hui à compenser la baisse de la population, selon les experts. Les pays d’Europe de l’Est, touchés par une forte émigration, constatent une réduction significative de leur population, tandis que d’autres nations comme l’Allemagne, qui attirent davantage de migrants, réussissent à maintenir un niveau de population plus stable.
Vers une adaptation nécessaire
Il reste incertain si l’Europe pourra inverser cette tendance démographique. Les experts s’accordent à dire que les efforts pour augmenter la natalité ont jusqu’à présent eu des résultats limités. La migration peut offrir une solution temporaire, mais pour être efficace à long terme, un pays doit accueillir un flux constant de nouveaux arrivants.
Au fil des décennies, il est probable que les gouvernements européens devront s’adapter à cette nouvelle réalité démographique. Comme l’affirme Goujon, l’histoire humaine a été marquée par des cycles de croissance et de déclin. Ainsi, l’avenir pourrait nous ramener vers des périodes de croissance lente alternées avec des périodes de déclin progressif.