Des agents des douanes à Cologne montrent des articles saisis provenant de l’étranger, incluant des contrefaçons et des produits illégaux. Face à l’essor du commerce en ligne, de nombreux consommateurs ignorent l’origine de leurs achats. Une enquête révèle que 48 % des acheteurs ont commandé involontairement des produits internationaux. Depuis juillet 2021, de nouvelles règles imposent des taxes sur la majorité des importations, rendant certains achats moins attractifs. Les acheteurs sont avertis de vérifier l’origine des vendeurs pour éviter des frais supplémentaires.
Créé avec des matériaux provenant d’agences.
Des montres de marque contrefaites, des baskets imitant le célèbre designer Alexander McQueen, de véritables bottes en cuir de python, ainsi qu’une boîte d’anabolisants prohibés : Jens Ahland, agent au bureau des douanes de Cologne, a exposé une collection d’articles saisis dans des colis en provenance de l’étranger.
« Je peux souvent identifier des chaussures contrefaites simplement par leur odeur », déclare l’agent des douanes. « La colle de mauvaise qualité a une odeur désagréable, comme si les chaussures avaient été portées pendant un an. » Les douaniers à Cologne, tout comme dans d’autres régions, sont constamment sur le qui-vive.
Effectivement, l’explosion du commerce en ligne, accentuée par la pandémie de COVID-19, pousse de plus en plus de consommateurs à commander des produits directement depuis la Chine ou les États-Unis d’un simple clic. Selon une étude de l’Institut de recherche commerciale (IFH) de Cologne, les vendeurs en ligne étrangers ont généré un chiffre d’affaires d’environ 7,1 milliards d’euros en Allemagne en 2020.
La méconnaissance des commandes internationales
Dans les semaines à venir, une nouvelle vague de colis va inonder les bureaux de douane à travers le pays : des bonnes affaires du Black Friday et des cadeaux de Noël commandés par des consommateurs du monde entier. Cependant, beaucoup ne réalisent pas toujours d’où proviennent leurs commandes.
D’après l’enquête de l’IFH, près de la moitié des répondants (48 %) admettent avoir commandé involontairement des produits à l’étranger. La valeur de ces importations inattendues s’élevait à 4,1 milliards d’euros, tandis que celle des articles commandés de manière consciente à l’étranger ne s’élevait qu’à 3 milliards d’euros.
Les acheteurs inexpérimentés peuvent facilement être trompés en tombant sur des sites en langue allemande proposant des offres alléchantes, sans prêter attention à la localisation du fournisseur.
Ces erreurs peuvent être frustrantes et onéreuses. En effet, les douanes ne se contentent pas de rechercher des contrefaçons ou des violations de la convention sur le commerce des espèces menacées, mais elles sont également responsables de la taxation des produits importés. « Beaucoup de gens commandent depuis la Chine, puis sont surpris de devoir traiter avec les douanes et de payer la TVA ou même des droits de douane », explique Ahland.
Renforcement des règles en juillet 2021
Les règles concernant les importations ont été durcies durant l’été. Jusqu’à fin juin, les envois d’une valeur inférieure à 22 euros bénéficiaient d’un seuil de franchise douanière. Depuis juillet, cette exemption n’existe plus pour les envois en provenance de pays non membres de l’UE. Ainsi, presque toutes ces commandes sont désormais soumises à la TVA à l’importation et à des taxes sur les produits tels que l’alcool ou le tabac.
Pour les biens d’une valeur supérieure à 150 euros, des droits de douane s’appliquent également. De nombreux services de livraison facturent des frais de traitement pour les colis soumis à taxation par les autorités douanières, comme La Poste allemande qui impose actuellement des frais de six euros.
La centrale des consommateurs de Rhénanie-du-Nord-Westphalie a analysé les implications de la réglementation actuelle lors de l’achat d’une coque de téléphone bon marché à 7 euros chez un vendeur en Chine ou aux États-Unis, ainsi que dans d’autres pays hors de l’UE comme le Royaume-Uni. En ajoutant 1,33 euro de TVA à l’importation, et souvent des frais de service, le prix total grimpe à 14,33 euros.
Coûts supplémentaires au-delà de 150 euros
Pour les achats de produits valant plus de 150 euros, des droits de douane sont également à prévoir. Les défenseurs des consommateurs estiment qu’il faut compter une majoration de 12 % pour les vêtements et jusqu’à 14 % pour les moniteurs. De ce fait, certaines bonnes affaires perdent leur attrait.
Il n’est donc pas surprenant que de nombreux acheteurs en ligne hésitent à commander à l’étranger. Lors d’une enquête menée par l’institut de recherche commerciale ECC Cologne, 55 % des répondants ont déclaré qu’ils annuleraient leur achat s’ils découvraient que le vendeur était basé à l’étranger. Le défi est souvent de le découvrir, bien qu’un coup d’œil dans les mentions légales du commerçant puisse parfois aider.
L’agent des douanes Ahland a également donné une règle simple pour éviter de tels pièges : « Si le délai de livraison est supérieur à quelques jours, je deviens méfiant. » Cela peut souvent indiquer que le commerçant est situé loin à l’étranger.