Benjamin Netanyahu a élaboré un projet ambitieux pour Gaza, inspiré par la vision de Donald Trump, visant à transformer la région en un espace prospère. Le plan, nommé ‘Gaza 2035’, prévoit plusieurs phases, incluant l’élimination du Hamas, la création d’une Autorité de Réhabilitation et la gestion par des pays arabes. Malgré des réactions mitigées, ce projet s’inspire d’initiatives historiques comme le Plan Marshall, et pourrait offrir une nouvelle approche à long terme pour la région.
La Vision de Netanyahu pour Gaza
Benjamin Netanyahu a présenté une vision ambitieuse pour Gaza, quelques mois avant que Donald Trump ne dévoile ses propres propositions controversées pour la région. Accompagné de visuels en images de synthèse, le Premier ministre israélien a proposé une transformation de Gaza en un espace urbain et rural idyllique. Ce projet résonne avec la vision de Trump de faire de Gaza ‘la Riviera du Moyen-Orient’, une idée qu’il a partagée lors d’une récente conférence de presse avec Netanyahu. On pense que Trump a pu être exposé à ce plan, ainsi qu’à un rapport élaboré par Joseph Pelzman, professeur à l’Université George Washington, qui a été transmis aux conseillers présidentiels l’année précédente.
Les Étapes du Plan de Reconstruction
Nadav Shtrauchler, un ancien conseiller de Netanyahu, a déclaré qu’il est probable que Trump ait pris connaissance de ce plan par certaines voies, probablement israéliennes. Le projet, intitulé ‘Gaza 2035’, imagine une bande transformée par des gratte-ciels futuristes et un réseau ferroviaire de 132 miles vers NEOM, une ville saoudienne en projet. L’idée est de transformer Gaza, dévastée par la guerre, d’un foyer de terrorisme en un véritable joyau du Moyen-Orient. Ce plan promettait une ‘domination américaine’ et la possibilité de sortir Gaza ‘de la crise à la prospérité’ en reconstruisant l’enclave ‘à partir de zéro’.
Le plan se déploie en plusieurs phases. Dans la première, Israël travaillerait pendant un an pour éliminer la présence du Hamas, établissant ainsi une ‘zone de sécurité’ qui s’étendrait du nord au sud de Gaza. Des pays arabes, tels que l’Arabie Saoudite, l’Égypte et les Émirats Arabes Unis, seraient chargés de superviser l’aide humanitaire, gérée par des Palestiniens. La deuxième phase, qui pourrait s’étendre sur cinq à dix ans, impliquerait la formation d’une Autorité de Réhabilitation de Gaza, composée de représentants de ces nations pour superviser les efforts de reconstruction et gérer les finances. Ce processus s’inspirerait du ‘Plan Marshall’, qui a aidé à la reconstruction de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale. Enfin, dans la dernière phase, les Palestiniens seraient appelés à gouverner Gaza de manière indépendante, après avoir signé les Accords d’Abraham.
Netanyahu a gardé le silence sur l’avenir de Gaza pendant plusieurs mois, mais a reçu cette proposition fin 2023, élaborée par un groupe d’hommes d’affaires israéliens proches de lui. En mai 2024, après un examen par son cercle gouvernemental, Netanyahu a diffusé la proposition, signalant qu’il travaille activement sur une vision pour Gaza. Lors d’une récente visite à Washington, Trump a suggéré que les États-Unis pourraient prendre le contrôle de Gaza, affirmant que les deux millions de Palestiniens résidant sur place devraient être relogés. Il a qualifié la région de ‘site de démolition’, tout en évoquant son potentiel en tant que ‘Riviera du Moyen-Orient’ sous contrôle américain.
Les réactions à l’annonce de Trump ont été mitigées, certains pays qualifiant le plan de ‘dangereux’, car il remet en question des décennies de politique étrangère américaine qui prônent une solution à deux États. Malgré cela, Trump a défendu sa vision, la qualifiant de ‘beau plan immobilier’ pour l’avenir. Netanyahu a également salué l’initiative, la décrivant comme une ‘idée originale’ pour résoudre un problème qui a persisté trop longtemps. Il a exprimé sa conviction que cette proposition pourrait offrir une solution viable, alors que rien d’autre n’a fonctionné jusqu’à présent.
Il est possible que la proposition de Trump ait été influencée par un rapport de 49 pages rédigé par Joseph Pelzman, intitulé ‘Un Plan Économique pour la Reconstruction de Gaza : Une Approche BOT’. Pelzman, cofondateur du Centre d’Excellence pour l’Étude Économique du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, a partagé son analyse avec l’équipe de Trump l’été dernier, suggérant que la guerre actuelle pourrait ouvrir la voie à une nouvelle approche pour résoudre ce vieux problème.