Des médicaments « contaminés » tuent au moins 10 enfants au Yémen


Des enfants âgés de 3 à 15 ans atteints de leucémie sont morts après avoir reçu des doses de contrebande au Yémen déchiré par la guerre.

Au moins 10 enfants et adolescents traités pour une leucémie sont décédés après avoir reçu des doses périmées de traitement contre le cancer à Sanaa, la capitale des rebelles houthis du Yémen, ont déclaré des responsables médicaux et des travailleurs.

« Dix enfants atteints de leucémie sont morts » à l’hôpital du Koweït, a annoncé vendredi le ministère de la Santé des rebelles houthis, ajoutant qu’ils faisaient partie d’un groupe de 19 patients âgés de 3 à 15 ans.

Il a déclaré qu’une « contamination bactérienne » avait été détectée dans les injections administrées aux enfants, ajoutant que les médicaments avaient été introduits en contrebande dans le pays.

Un autre enfant était dans un « état très critique », a-t-il ajouté.

Les responsables n’ont pas précisé quand les 10 décès sont survenus.

Le médicament avait dépassé sa date de péremption, a indiqué une source médicale à Sanaa à l’agence de presse AFP, demandant à ne pas être identifiée pour des raisons de sécurité.

Selon une demi-douzaine de responsables et de travailleurs de la santé qui se sont entretenus avec l’agence de presse Associated Press, une cinquantaine d’enfants et d’adolescents ont reçu un traitement de chimiothérapie de contrebande connu sous le nom de méthotrexate, fabriqué à l’origine en Inde.

Ils ont dit qu’un total de 19 enfants et adolescents étaient morts des suites du traitement expiré. Les responsables et les travailleurs ont parlé sous couvert d’anonymat car ils n’ont pas été informés pour parler aux médias.

Depuis que la guerre au Yémen a éclaté en 2014, il y a eu un manque d’accès aux ressources de base, y compris la nourriture et les médicaments. Il a créé de vastes réseaux de contrebande entre les Houthis tenus par les rebelles et les zones dirigées par la coalition saoudienne.

Plusieurs médecins de Sanaa ont déclaré que les responsables houthis travaillaient secrètement en partenariat avec des passeurs de médicaments qui vendent des traitements souvent périmés à des cliniques privées depuis des entrepôts à travers le pays. Ce faisant, ils ont déclaré que les Houthis limitaient la disponibilité de traitements sûrs.

Le ministère de la Santé des Houthis a imputé la mort aux forces de la coalition saoudienne pour avoir causé un manque de médicaments disponibles dans les zones contrôlées par les Houthis. Il a également déclaré avoir ouvert une enquête sur les décès.

La mère de l’un des enfants décédés, qui a requis l’anonymat, a déclaré à l’AFP que son fils « avait diverses douleurs, alors un médecin lui a prescrit des sédatifs, mais sa douleur n’a fait qu’empirer et il a perdu connaissance ».

En raison de la guerre entre la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et le groupe armé Houthi, le secteur de la santé du pays a souffert et est maintenant considéré comme l’une des pires crises humanitaires au monde, ayant tué plus de 150 000 personnes.

Début octobre, une trêve nationale n’a pas été prolongée, ce qui menace désormais de relancer les combats. Les Houthis ont imputé l’impasse des négociations aux Nations Unies, qui ont facilité les pourparlers de cessez-le-feu, tandis que l’envoyé américain au Yémen a accusé le groupe rebelle d’avoir détourné les pourparlers de paix par des demandes de dernière minute.



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