Deux membres démocrates de la Chambre des représentants soutiennent une législation interdisant aux filles transgenres de participer aux compétitions sportives féminines, un sujet délicat à l’approche des élections de 2024. Alors que des sondages révèlent une opposition croissante à cette participation, des démocrates modérés expriment leurs réserves face aux préoccupations de santé mentale des adolescents transgenres. La loi, déjà votée l’année précédente sans soutien démocrate, doit maintenant passer au Sénat, où des discussions sur son adoption se poursuivent.
Deux membres démocrates de la Chambre des représentants ont exprimé leur soutien mardi à une nouvelle législation visant à interdire aux filles transgenres de participer aux compétitions sportives féminines.
L’importance de la législation
Les républicains mettent en avant la question de l’inclusion des transgenres dans le sport à l’approche des élections de 2024, plaçant ainsi les démocrates, traditionnellement alliés des droits LGBTQ+, dans une position délicate.
Les opinions des Américains sur les questions de genre et d’orientation sexuelle sont souvent nuancées. Bien que de nombreux sondages indiquent une augmentation générale de l’acceptation des droits LGBTQ+ au cours des deux dernières décennies, une majorité d’Américains semble moins favorable à la participation des filles et des femmes transgenres dans les sports féminins. Un sondage réalisé par Gallup en mai 2023 a révélé que 69 % des Américains estiment que les athlètes transgenres devraient concourir dans des équipes correspondant à leur sexe assigné à la naissance.
Le vote de mardi a poussé les démocrates, notamment ceux représentant des circonscriptions conservatrices, à se positionner sur la question de la participation des femmes et des filles transgenres dans les sports, un sujet qui pourrait redevenir central pour les républicains lors des élections de mi-mandat de 2026.
Informations essentielles sur la législation
La loi proposée vise à interdire aux établissements scolaires recevant des fonds fédéraux de permettre aux filles et aux femmes transgenres de participer à des équipes sportives féminines, ce qui pourrait les exclure de la plupart des activités sportives au sein des institutions.
Les représentants démocrates Henry Cuellar et Vicente Gonzalez, tous deux du Texas, se sont opposés à cette législation, tandis que le représentant Don Davis, de Caroline du Nord, a choisi de s’abstenir.
Cuellar et Gonzalez représentent des districts du sud du Texas qui, historiquement, ont voté démocrate, mais qui ont récemment soutenu Trump lors des élections de 2024, reflétant un glissement vers la droite parmi l’électorat hispanique. Ces sièges pourraient devenir des cibles pour les républicains lors des élections de mi-mandat de 2026.
En tant que modérés de la coalition centriste Blue Dog, Cuellar et Gonzalez ont exprimé leurs réserves concernant l’approche du Parti démocrate sur les questions liées aux transgenres.
Gonzalez a déclaré précédemment qu’il avait des préoccupations concernant la manière dont le Parti démocrate aborde les questions liées aux personnes transgenres, insistant sur la nécessité de protéger toutes les communautés tout en reconnaissant qu’il existe des points de désaccord, notamment sur le sujet des compétitions sportives.
Lors d’un débat d’une heure avant le vote, plusieurs législateurs démocrates ont fait part de leurs inquiétudes quant à l’absence de mécanismes d’application dans le projet de loi, ce qui pourrait ouvrir la voie à des examens génitaux. En revanche, les républicains ont affirmé que la loi n’exigerait que la vérification du certificat de naissance d’un élève.
Les démocrates ont également mis en avant le risque que ce projet de loi aggrave la santé mentale des adolescents transgenres, déjà vulnérables. Les républicains, quant à eux, soutiennent que la législation est nécessaire pour garantir la sécurité et l’équité dans le sport, en invoquant des préoccupations concernant les avantages biologiques des femmes transgenres.
Cette loi a déjà été adoptée par la Chambre des représentants l’année précédente sans le soutien des démocrates, mais n’a pas été votée par le Sénat, qui est désormais sous contrôle républicain.
Réactions et perspectives d’avenir
Le représentant Tim Walberg, républicain du Michigan, a déclaré : ‘La loi sur la protection des femmes et des filles dans le sport promet de renforcer les protections du Titre IX pour les femmes et d’assurer un terrain de jeu équitable pour les athlètes féminines.’
La représentante Suzanne Bonamici, démocrate de l’Oregon, a réagi : ‘Cette loi est dommageable et discriminatoire envers les étudiants transgenres, qui, comme tous les étudiants, méritent de participer aux sports scolaires.’
Le National Women’s Law Center a ajouté : ‘Ces projets de loi ne s’attaquent pas aux véritables inégalités et préjudices auxquels les femmes et les athlètes féminines font face. Ils discriminent ouvertement les étudiants trans, non binaires et intersexes.’
Le projet de loi doit maintenant être soumis au Sénat, où il devra surmonter le filibuster de 60 voix pour devenir loi. Il reste à savoir si des sénateurs démocrates envisageront de voter en sa faveur.
Si elle est adoptée par le Sénat, la loi sera envoyée au président pour approbation. Actuellement, le président Joe Biden occupe le bureau ovale, mais le président élu Donald Trump, qui a exprimé son soutien à ces interdictions, prendra ses fonctions le 20 janvier.