Écoute classique à domicile : Paavo Järvi revient sur Bruckner 7 ; Je Giardini joue Caroline Shaw | Musique classique


Bruckner Symphony No 7 Tonhalle/Paavo Jarvi (classiques alpha)

Antoine Bruckner inspire une dévotion particulière (ou le contraire), donc si un chef d’orchestre choisit d’enregistrer un cycle de Bruckner, il est possible qu’il ait des idées à apporter. Inutile pour quiconque débute, étant donné les innombrables enregistrements disponibles, de l’apocalyptique effronté au spirituel frémissant : de Karajan, Abbado et Haitink à Daniel Barenboim, Christian Thielemann et Iván Fischer.

Paavo Järvile nouveau compte de Symphonie n° 7 (1884) (Alpha Classics) – il l’a enregistré en direct avec un autre orchestre il y a dix ans – montre la Tonhalle-Orchestre Zürich en parfait état. Les tempos ne traînent jamais. Le son orchestral est détaillé et expansif, les bois expressifs, les cuivres chauffés à blanc. Les couleurs sont riches, la tendresse contrebalance la majesté. Les grands climax, excitants mais maîtrisés, évitent cette tendance brucknérienne à sonner laborieux ; pas d’indulgence ici. Ce récit impressionnant fait partie d’un cycle symphonique qui s’achève l’année prochaine.

La roue I Giardini

Le lauréat du prix Pulitzer Caroline Shaw (né en 1982) a un don pour la musique sensuelle et délicate dans laquelle un solide sens de la forme, souvent basé sur la nature ou l’architecture, est toujours évident. Elle mélange rugueux et lisse d’une manière qui réussit à être stimulante mais séduisante. Je Giardiniun groupe flexible fondé il y a plus de dix ans par la violoncelliste Pauline Buet et le pianiste David Violi, joue des œuvres de chambre datant de 2012 sur leur nouvel album, Caroline Shaw : la roue (Classiques Alpha).

Une pièce pour piano solo, Gustave le Gray, prend comme point de départ la Mazurka en la mineur, op. Boris Kerner, pour violoncelle et pots de fleurs au son étrange, rend hommage au physicien allemand qui a inventé la théorie du trafic triphasé. Cette description ne rend guère justice à la musique obsédante créée ici. L’œuvre-titre, The Wheel, pour piano et violoncelle, a été commandée par I Giardini. Guidé par les contours musicaux du baroque, il s’oriente avec séduction vers la contemplation et demande une écoute attentive.

En direct du Royal Festival Hall : une chance rare d’entendre le concerto pour piano de Michael Tippett. Steven Osborne est soliste avec le Orchestre philharmonique de Londresconduit par Edouard Gardner. Également à l’affiche : Solemn Prelude de Samuel Coleridge-Taylor et Symphony No 1 d’Edward Elgar. Mercredi, 19 h 30, Radio 3/ BBC Sounds.



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