Elections en Géorgie : l’UE adopte une position prudente face aux allégations de malversations

Elections en Géorgie : l'UE adopte une position prudente face aux allégations de malversations

Après les élections législatives en Géorgie, la présidente évoque des fraudes et sollicite l’aide de l’UE, qui demeure prudente en attendant les rapports des observateurs. Des irrégularités telles que manipulation de votes et intimidation ont été signalées. Bien que l’opposition rejette le résultat, l’UE a suspendu les négociations d’adhésion à cause d’une loi controversée. Les dirigeants européens discuteront des futures relations et du soutien financier lors d’un sommet prochain à Budapest.

Suite aux récentes élections législatives, la présidente de la Géorgie soulève des allégations de fraude électorale et sollicite l’aide de l’Union européenne. Cependant, l’UE semble adopter une position d’attente, privilégiant le rapport des observateurs avant d’agir. Quel sera l’impact sur le chemin de la Géorgie vers l’adhésion à l’UE ?

La réaction de l’Union européenne à la situation en Géorgie peut être résumée par l’idée d’attendre pour mieux décider. Nabila Massrali, porte-parole de la Commission, a déclaré à Bruxelles : « Nous attendons avec impatience les rapports définitifs des observateurs électoraux de l’OSCE et leurs recommandations. »

Cependant, il est probable que le rapport final ne diffère pas de manière significative du rapport préliminaire, qui a déjà relevé des irrégularités notables lors des élections du week-end dernier. Les observateurs internationaux ont rapporté des cas de « manipulation de bulletins, intimidation et pots-de-vin versés aux électeurs ».

L’UE a également fait état d’une désinformation sans précédent avant le scrutin ainsi que de messages anti-européens virulents, largement attribués à la propagande russe. Toutefois, les responsables de l’UE ne sont pas allés jusqu’à qualifier ces événements de fraude électorale, contrairement à la présidente Salomé Zourabichvili.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réfuté toute ingérence, tandis que l’opposition géorgienne exige des explications.

Des critiques sur la réaction de l’UE

Zourabichvili est souvent accueillie à Bruxelles, ayant rencontré récemment Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et Charles Michel, président du Conseil, qui avaient tous deux qualifié ces élections de moment crucial pour les relations entre la Géorgie et l’UE.

Cependant, certains analystes en politique étrangère jugent la réaction de l’UE insuffisante. Michael Roth, porte-parole du SPD pour les affaires étrangères, a qualifié la position de l’UE de décevante lors d’une intervention sur Deutschlandfunk, soulignant que le parti au pouvoir avait orchestré la manipulation des élections. Il a rappelé que la Géorgie, déjà candidate à l’adhésion, est perçue comme un axe de stabilité dans la région.

En conséquence, l’opposition géorgienne refuse de reconnaître les résultats des élections et appelle à la mobilisation.

Quelles perspectives pour l’adhésion de la Géorgie à l’UE ?

Malgré la priorité affichée par le Premier ministre géorgien, Mamouka Bakhtadzé, pour l’intégration européenne après les élections, la Géorgie semble s’éloigner de Bruxelles. En juin, l’UE a suspendu les négociations d’adhésion, après avoir accordé pendant six mois le statut de candidat.

Cette suspension a été provoquée par une loi controversée visant à renforcer le contrôle sur les ONG et les médias, qui a conduit à des inquiétudes quant à la conformité de la Géorgie avec les critères d’adhésion.

Les discussions sur l’avenir avec l’UE

Au-delà des négociations d’adhésion, l’UE continue d’apporter un soutien financier substantiel à la Géorgie, avec 340 millions d’euros alloués récemment pour des projets touchant à l’économie, à la justice et à l’environnement.

Lors de leur prochain sommet à Budapest, les chefs d’État et de gouvernement devront discuter de la poursuite de ce soutien financier et de l’évolution des relations avec la Géorgie. Ce sommet se tiendra sous la présidence de Viktor Orban, le chef du gouvernement hongrois, qui a récemment visité la Géorgie pour la féliciter, bien qu’il n’ait pas agi au nom de l’UE.

Cette question a été évoquée par BR24 le 28 octobre 2024 à 16h51.