En raison de la réorganisation des coûts liés à l’extension du réseau électrique, de nombreux consommateurs allemands peuvent s’attendre à des tarifs énergétiques plus bas en 2025. Toutefois, Eon prévoit que les impôts et prélèvements continuent d’augmenter, atteignant environ 56 % du prix de l’électricité. Tandis que certaines régions bénéficieront de réductions de tarifs, d’autres connaîtront des hausses, notamment en gaz naturel, amplifiées par des conditions météorologiques rigoureuses.
En raison de la redistribution des coûts liés à l’expansion du réseau électrique, de nombreux consommateurs pourraient bénéficier de tarifs d’énergie plus avantageux d’ici 2025. Cependant, Eon prévoit que les taxes et les contributions publiques continueront d’augmenter à long terme en raison des investissements nécessaires.
Filip Thon, Directeur d’Eon Energie Deutschland, anticipe une augmentation des prix de l’énergie pour les consommateurs. Selon lui, les frais de réseau approchent désormais 30 % du coût de l’électricité, tandis que les taxes et autres contributions imposées par l’État représentent environ 56 % de ce coût. Répondant à la question de l’éventuelle hausse de cette part, Thon a déclaré : ‘Oui, je m’attends à une augmentation’. Il a justifié cette prévision en soulignant le besoin d’accroître les investissements dans l’infrastructure du réseau pour intégrer davantage d’énergies renouvelables dans le système électrique.
Concernant le gaz naturel, Thon prévoit également une augmentation des tarifs. ‘Les exploitants de réseaux de gaz recent pourraient amortir ces infrastructures plus rapidement, car l’Allemagne prévoit d’abandonner le gaz naturel d’ici 2045. Cela pourrait entraîner une hausse des tarifs pour les consommateurs’, a-t-il ajouté. Les conditions climatiques pourraient également influencer les prix : ‘Un hiver plus froid pourrait faire grimper les prix très rapidement.’.
Cependant, les consommateurs de plusieurs régions d’Allemagne peuvent envisager une baisse des prix de l’énergie grâce à cette nouvelle répartition des coûts. En 2025, environ dix millions de foyers dans diverses zones rurales devraient bénéficier de réductions tarifaires, tandis que les prix pourraient légèrement augmenter dans d’autres regions. Cette réduction des coûts de réseau, qui représentent environ un quart du prix de l’électricité, impactera particulièrement le nord, l’est et la Bavière, en ciblant plus les zones rurales plutôt que les grandes villes.
Eon a indiqué que ses filiales de distribution appliquaient parfois des baisses significatives sur les frais de réseau. Ces entreprises gèrent près de 700 000 kilomètres de lignes électriques, soit environ un tiers du réseau de distribution total en Allemagne. Les fournisseurs d’électricité et de gaz s’acquittent de ces coûts de réseau par le biais de taxes appliquées aux gestionnaires de infrastructure, répercutées sur les consommateurs. Les coûts d’extension des réseaux électriques sont également intégrés dans ces tarifs.
Baisse significative des tarifs dans le nord
Dans le Schleswig-Holstein, les tarifs de réseau seront réduits de 27 % l’année prochaine, couvrant une grande partie de cette région au nord de l’Allemagne, à l’exception de grandes villes comme Kiel et Lübeck. E.DIS Netz GmbH, active dans le Brandebourg, appliquera une réduction de 20 %. Mitnetz mbH, qui opère dans l’est du pays, verra ses tarifs baisser de 10 %.
En Bavière, Bayernwerk Netz GmbH affichera une baisse de 11 %, tandis que Lechwerke diminuera ses tarifs de 27 %. D’autres opérateurs comme Wemag, dans le Mecklembourg-Poméranie occidentale, prévoient également des baisses à deux chiffres, soulignant la diversité des ajustements parmi les près de 800 gestionnaires de réseau électrique en Allemagne.
A contrario, certaines entreprises, comme Syna en Hesse et Westnetz en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, ont annoncé une augmentation de leurs tarifs, respectivement de 5 % et 1 %. Les clients d’Eon dans ces zones devront donc se préparer à une légère augmentation des coûts de leur énergie.
Ces modifications tarifaires sont le résultat d’une nouvelle directive de l’Agence fédérale des réseaux, visant à redistribuer la charge financière liée à la transformation des réseaux énergétiques, qui nécessite des milliards d’euros d’investissements. L’accent est particulièrement mis sur le développement des réseaux dans les zones à forte production d’électricité verte, comme c’est le cas pour les éoliennes dans le nord, bien que seule une fraction de cette production soit consommée localement, une grande partie étant acheminée vers le sud pour alimenter les villes et centres industriels.