équipe française va construire une réplique du navire de guerre de Guillaume le Conquérant | France

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Oe 27 septembre 1066, Guillaume, duc de Normandie, embarque à La Mora, navire amiral d’une immense flotte qui va envahir et conquérir l’Angleterre. Maintenant, une société historique sur la côte normande française va recréer le navire qui a lancé près de 1 000 ans d’inimitié transmanche.

La tapisserie de Bayeux, un récit brodé de 70 mètres de long (230 pieds) de la conquête normande, représente La Mora comme un drakkar de style viking avec une voile rayée rouge et or arborant la bannière papale sur sa tête de mât. À bord se trouvaient William, ses chevaliers les plus fiables, leur entourage et leurs chevaux, et 60 rameurs.

Le reste, comme on dit, appartient à l’histoire. Le roi Harold a été vaincu à la bataille de Hastings 17 jours plus tard et le duc normand est devenu Guillaume le Conquérant, roi d’Angleterre.

Le projet de 13 millions d’euros (11 millions de livres sterling) recréera La Mora, longue de 34 mètres et large de 5 mètres, qui transportait 70 membres d’équipage, y compris les rameurs, dans un ancien entrepôt industriel près du quai du port de Honfleur.

Olivier Pagezy, président du projet La Mora, affirme que les constructeurs n’ont pas grand-chose à faire. Aucun plan original et peu de détails du navire réel ne survivent à l’exception de ceux représentés sur la tapisserie, où il était représenté avec la statue dorée d’un enfant pointant vers l’Angleterre sur sa poupe et la tête d’un lion, symbole du pouvoir royal, avec son langue qui sort à sa proue.

William le Conquérant
William le Conquérant. Son navire était si rapide qu’il a dû s’arrêter pour prendre du vin et déjeuner dans la Manche en route vers l’Angleterre pour laisser le reste de son armée rattraper son retard. Photographie : Archivart/Alamy

« Nous avons la tapisserie de Bayeux et un plan du navire jumeau de La Mora, ainsi que des navires similaires qui sont représentés dans des musées au Danemark et en Norvège, où ce type d’embarcation a été construit à l’origine », a déclaré Pagezy. « Notre architecte est convaincu que nous pouvons reproduire le navire aussi authentiquement que possible. »

Le comité scientifique du projet est également en contact étroit avec le musée de Roskilde au Danemark, qui a créé des répliques d’un certain nombre de navires du XIe siècle en utilisant des techniques basées sur la découverte d’épaves anciennes en 1962.

L’architecte naval Marc Ronet, qui supervise le projet et a élaboré les plans initiaux de La Mora II, explique qu’il s’agissait d’un navire de guerre de type Viking, propulsé par une rame et une voile carrée de 150 mètres, et qu’il était étroit et peu profond, ce qui signifie qu’il était rapide. Si vite, nous disent les livres d’histoire, qu’après avoir appareillé du village de Barfleur le soir du 27 septembre 1066, le lendemain matin Guillaume dut patienter au milieu de la Manche et prendre son petit déjeuner avec du vin tandis que le reste de sa flotte , transportant plus de 7 000 hommes et 2 000 chevaux, rattrapés.

La flotte a atterri à Pevensey dans l’East Sussex plus tard dans la journée et a vaincu le roi Harold à Hastings le 14 octobre. « Contrairement à ce qui se fait aujourd’hui, la construction d’un esneque (navire de guerre nordique) est fabriqué avec les planches de la coque extérieure montées en premier, avant que le cadre ou le squelette ne soit monté. Cette méthode nécessite un savoir-faire très particulier et moins d’outils, mais elle est aussi le reflet des moyens disponibles au XIe siècle », a déclaré Ronet.

« Leur façon de couper le bois, de raboter les planches et d’assembler les pièces est liée aux outils du XIe siècle. Les menuisiers de l’époque utilisaient du bois vert, plus facile à cintrer. Après avoir abattu les chênes, ils les fendaient avec des coins et des masses, puis coupaient les planches pour faire les planches. L’intérêt de fendre le bois, c’est de le laisser suivre son cours : au final, les planches sont plus solides et plus fines, et les bateaux sont plus légers.

Image 3D de la Mora
Une image 3D de La Mora, le navire de guerre de Guillaume le Conquérant. Photo : Kadeg Boucher

Comme pour le projet de construction d’un château médiéval à Guédelon en Bourgogne selon les techniques du XIIIe siècle, qui s’avèrent également utiles dans la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, la reproduction de La Mora impliquera des savoir-faire oubliés depuis longtemps. « Les charpentiers de marine devront réapprendre ces techniques qui ne sont plus utilisées aujourd’hui », a déclaré Ronet.

Un autre défi consiste à faire certifier le navire en bon état de navigabilité. « Les normes européennes ne tiennent évidemment pas compte des navires du XIe siècle. Pourtant, la longueur de 34 mètres de La Mora en fait un grand bateau de plaisance ! Nous travaillons avec le [European Commission’s] Affaires Maritimes pour trouver des solutions techniques pour répondre aux normes de sécurité actuelles », a déclaré Ronet.

La première phase de 7 M€ du projet consistera à transformer le site en un centre touristique et d’exposition qui ouvrira à la fin de l’année prochaine, après quoi la deuxième phase de 5 M€, pour construire la réplique, débutera. Les visiteurs payants verront l’avancement des travaux.

Bien qu’Honfleur n’ait aucun lien historique avec la conquête normande, selon Pagezy, le site était le plus adapté, et l’espace d’exposition reflétera plus largement l’histoire maritime de la région, et pourrait attirer 200 000 touristes par an. On espère que le nouveau Mora sera prêt à naviguer sur la Manche en 2027 pour marquer le 1 000e anniversaire de la naissance de William. Cette fois, dit Pagezy, les Français viennent en paix. Il espère également que le projet suscitera l’intérêt et le parrainage au Royaume-Uni.

« Il y a des descendants de l’entreprise de William des deux côtés de la Manche, et l’objectif est de créer quelque chose qui soit franco-britannique. Le but n’est pas d’exagérer l’invasion française ou d’être en aucune façon triomphant. Nous voulons que ce soit un symbole de l’amitié franco-britannique, quelque chose qui, après le Brexit, puisse réunir nos deux pays.

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