Explication-COP27 : Qu’est-ce que l’indemnisation des « pertes et dommages » et qui doit payer ?

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© Reuters. PHOTO DE FICHIER: Une victime des inondations pousse sa charrette à âne sur une autoroute inondée, à la suite des pluies et des inondations pendant la saison de la mousson à Sehwan, au Pakistan, le 16 septembre 2022. REUTERS / Akhtar Soomro / File Photo

Par Kate Abnett

(Reuters) – Près de 200 pays réunis pour la conférence des Nations Unies sur le climat en Égypte devraient s’entendre sur la question de savoir si les pays riches devraient verser une indemnisation aux États vulnérables touchés par des catastrophes provoquées par le climat.

Le sommet de la COP27 fait suite à une année de telles catastrophes, des inondations qui ont tué plus de 1 700 personnes au Pakistan à la sécheresse qui a fait flétrir les récoltes en Chine, en Afrique et dans l’ouest des États-Unis. Cela a intensifié les demandes des pays en développement pour un fonds spécial « pertes et dommages ». Mais avec les pays riches qui résistent à de tels appels, la question est au point mort depuis des années.

Voici où en sont les choses avant la COP27.

QU’EST-CE QUE « PERTE ET DOMMAGE » ?

Dans les pourparlers sur le climat de l’ONU, l’expression « pertes et dommages » fait référence aux coûts déjà encourus en raison d’événements ou d’impacts météorologiques extrêmes alimentés par le climat, comme l’élévation du niveau de la mer.

Jusqu’à présent, le financement climatique s’est concentré sur la réduction des émissions de dioxyde de carbone dans le but de freiner le changement climatique, tandis qu’environ un tiers de celui-ci a été consacré à des projets visant à aider les communautés à s’adapter aux impacts futurs.

Le financement des pertes et dommages serait différent, en compensant les coûts que les pays ne peuvent pas éviter ou « s’adapter ».

Mais il n’y a pas encore d’accord sur ce qui devrait être considéré comme des « pertes et dommages » dans les catastrophes climatiques – qui peuvent inclure des infrastructures et des biens endommagés, ainsi que des écosystèmes naturels ou des biens culturels plus difficiles à valoriser comme les cimetières.

Un rapport publié en juin par 55 pays vulnérables a estimé que leurs pertes combinées liées au climat au cours des deux dernières décennies s’élevaient à environ 525 milliards de dollars, soit environ 20 % de leur PIB collectif. Certaines recherches suggèrent que d’ici 2030, ces pertes pourraient atteindre 580 milliards de dollars par an.

QUI PAYE? QUI EST PAYÉ ?

Ces questions sont extrêmement controversées.

Les pays vulnérables et les militants ont fait valoir que les pays riches qui ont causé l’essentiel du changement climatique avec leurs émissions historiques devraient maintenant payer. Les États-Unis et l’Union européenne ont résisté à l’argument, craignant une spirale des passifs.

Si les pays acceptent de lancer un fonds, ils devront définir des détails tels que la provenance de l’argent, le montant que les pays riches devraient payer et les pays ou les catastrophes éligibles à une indemnisation.

L’UE et les États-Unis ont bloqué une proposition lors des pourparlers sur le climat de l’ONU l’année dernière visant à créer un fonds, acceptant à la place un « dialogue » sans objectif final clair. Au cours du mois dernier, ils ont signalé une plus grande ouverture à discuter de la compensation lors de la COP27, mais restent prudents quant à la création d’un fonds.

Seuls quelques gouvernements ont pris de petits engagements de financement symboliques pour les pertes et dommages : le Danemark et l’Écosse, ainsi que la région belge de Wallonie.

Certains financements existants des Nations Unies et des banques de développement aident les États confrontés à des pertes et des dommages, bien qu’ils ne soient pas officiellement affectés à cet objectif.

QUE SE PASSE-T-IL A LA COP27 ?

Les pays en développement ont proposé d’inscrire les pertes et préjudices à l’ordre du jour du sommet, qui doit être adopté à l’unanimité avant le début des pourparlers.

Frustrées par les difficultés et les retards dans la sécurisation des financements climatiques, les économies en développement et émergentes sont désormais unies pour exiger la création d’un fonds pour les pertes et dommages lors de la COP27.

Parmi eux figurent des États insulaires comme les Maldives et la Jamaïque, et la Chine, elle-même le plus grand émetteur de CO2 au monde, qui a irrité certains responsables européens qui disent que la Chine devrait fournir un financement climatique, et non l’exiger.

Les pays ont fait différentes propositions sur ce à quoi le fonds devrait ressembler. Même si la COP27 aboutit à un accord pour former un fonds, cela pourrait encore prendre quelques années avant qu’il ne soit prêt à distribuer de l’argent.

Certains diplomates ont suggéré d’organiser une « mosaïque » de sources de financement plutôt qu’un fonds central.

Une autre proposition de l’Alliance des petits États insulaires suggère que la COP27 accepte de créer un « fonds de réponse » hébergé par l’ONU pour collecter des fonds auprès de diverses sources pour les pays frappés par des catastrophes.

L’UE a suggéré d’exploiter les fonds internationaux existants pour lutter contre les pertes et dommages, plutôt que d’en lancer un nouveau, mais certains experts affirment que des problèmes tels que les longs retards rendent ces fonds inadaptés pour faire face aux pertes et dommages.

ET SI LA COP27 NE FAIT PAS AVANCER LE PROBLÈME ?

Déjà méfiants après que les pays riches n’aient pas réussi à fournir 100 milliards de dollars de financement climatique par an d’ici 2020, certains pays explorent d’autres voies.

Le groupe « V20 » de 58 pays vulnérables et le Groupe des sept nations riches prévoient de lancer un effort appelé « Global Shield » lors de la COP27, visant à renforcer le financement des assurances et de la protection contre les catastrophes.

Pendant ce temps, les pays vulnérables au climat recherchent des contributions pour un mécanisme pilote de financement des pertes et dommages. D’autres idées incluent l’appel du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à un impôt sur les bénéfices exceptionnels des entreprises de combustibles fossiles pour lever des fonds.

Le Vanuatu, pays insulaire du Pacifique, a quant à lui demandé à la plus haute juridiction du monde – la Cour internationale de justice – d’émettre un avis sur le droit d’être protégé contre les effets néfastes du climat. Un avis de la CIJ pourrait avoir une autorité morale et un poids juridique, renforçant les appels à l’indemnisation des nations pauvres.

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