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Le gestionnaire du réseau électrique français, RTE, a annoncé jeudi 16 février qu’après plus de quatre décennies d’exportation d’énergie, la France devenait un pays importateur d’électricité en 2022, un changement qui a des conséquences majeures sur la facture énergétique du pays.
En 2022, comme tous les pays européens, la France a été confrontée aux conséquences de la guerre en Ukraine sur les prix de l’énergie, causées par la baisse des approvisionnements en gaz de la Russie.
La situation en France a été encore aggravée par deux facteurs supplémentaires : l’indisponibilité du parc nucléaire du pays pendant près de la moitié de l’année et les restrictions de la production hydraulique causées par une sécheresse estivale.
En conséquence, la France a dû importer massivement de ses voisins européens pour compenser sa baisse de production. Cela a suffi à inverser l’équilibre import-export de la France, a déclaré Thomas Veyrenc, responsable de la stratégie chez RTE, lors d’une conférence de presse jeudi 16 février.
La situation est quasi inédite, c’est la première fois que cela se produit depuis 1980.
Bilan électrique négatif
En 2022, la production totale d’électricité de la France était de 445,2 térawattheures (TWh), soit une baisse de 15 % par rapport à la moyenne 2014-2021 et la production la plus faible depuis 1992, selon RTE.
En effet, plusieurs problèmes ont affecté l’approvisionnement électrique de la France.
Tout d’abord, le parc nucléaire français, qui représente normalement 50 à 70 % de son mix électrique, n’a pas bien fonctionné l’an dernier.
La pandémie a retardé le calendrier de maintenance de ses réacteurs, et certains réacteurs, dont les plus puissants, ont souffert de problèmes de contraintes de corrosion, les rendant moins disponibles que les années précédentes.
Le taux d’indisponibilité a ainsi dépassé 46% en moyenne sur l’année, battant tous les records.
Aujourd’hui, le parc a de nouveau atteint un rythme de production significatif, bien supérieur à 2022, avec 43 réacteurs sur 56 en fonctionnement à la mi-février.
« La trajectoire de remise en service des réacteurs est exactement conforme à nos prévisions », a déclaré Thomas Veyrenc.
En 2023, cependant, la production restera inférieure à la moyenne 2015-2021.
Parallèlement, la production hydroélectrique a atteint un plus bas historique de 49,6 TWh, du jamais vu depuis 1976, en raison d’une des années les plus chaudes jamais enregistrées, qui a entraîné une sécheresse estivale exceptionnelle.
La production d’énergie éolienne et solaire a quelque peu compensé cela, mais les importations ont principalement influencé le solde.
Voisins et soutien du marché
Pour stabiliser son réseau et éviter les pénuries, la France s’est appuyée sur le soutien de ses voisins européens. Les importations se sont ainsi élevées à 16,5 TWh, inversant le solde import-export, habituellement positif pour la France.
En comparaison, la France avait exporté plus de 43 TWh en 2021, rappelle RTE.
L’essentiel des importations – représentant 60 % du solde négatif – s’est concentré en juillet, août et septembre, au plus fort des difficultés du parc nucléaire et alors que les efforts d’économie d’énergie n’avaient pas encore commencé à porter leurs fruits.
Depuis, RTE a constaté que la consommation d’électricité sur l’année était inférieure de 4,2 % à la moyenne 2014-2019, atteignant un niveau proche de celui des années COVID – principalement 2020.
Par ailleurs, Veyrenc a souligné l’importance du marché européen de l’électricité en cette période de turbulences sur son rôle dû à la flambée des prix de l’électricité.
« Le système d’interconnexion adossé au marché européen de l’électricité à court terme a conduit à une inversion instantanée des flux maintenant les performances du système », a-t-il déclaré.
Cependant, il a souligné que, comme de nombreux acteurs tels que les États membres et la Commission européenne elle-même, RTE est favorable à une refonte de son fonctionnement pour « stabiliser les prix de l’électricité ».
En raison de ces turbulences, la facture énergétique de la France devrait encore grimper à 115 milliards d’euros, tirée par un prix spot moyen à court terme de 276 € par mégawattheure (€/MWh) en 2022, contre 109 €/MWh en 2021.
Entre 2010 et 2019, la facture n’a jamais dépassé 80 milliards d’euros.
Une facture aussi élevée est principalement tirée par les importations de combustibles fossiles, notamment de gaz naturel liquéfié (GNL), et non par les importations d’électricité, nettement plus élevées que les années précédentes, mais qui ne représentent toujours que 7 milliards d’euros.
[Edited by Alice Taylor and Frédéric Simon]
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