En janvier, le monde du cinéma a perdu David Lynch, une icône créative. Le musicien Flying Lotus évoque son influence dans son nouveau film, *Ash*, où l’astronaute Riya découvre son équipage massacré. Dans une interview, il partage ses réflexions sur l’exploration spatiale, les défis du tournage et l’impact de Lynch sur sa carrière. Le film explore la beauté et la solitude de quitter la Terre, tout en mettant en avant le rôle essentiel de la musique sur le plateau. *Ash* est actuellement en salles.
Un Hommage à David Lynch
En janvier, le monde a perdu un véritable pilier du cinéma avec le décès de David Lynch. Résumer la carrière d’une telle légende en quelques phrases est un défi. Pour le musicien primé Flying Lotus, Lynch représentait l’essence même de la créativité. « C’était l’artiste le plus marquant pour moi », a partagé Flying Lotus, évoquant sa collaboration avec Lynch sur le morceau Fire Is Coming. Aujourd’hui, il s’inspire de l’univers de Lynch pour son nouveau projet cinématographique, Ash.
Un Voyage Spatiale Sombre et Émotionnel
Dans un futur lointain, l’astronaute Riya (interprétée par Eiza González) se réveille pour découvrir que son équipage a été victime d’un massacre. À l’arrivée de Brion (Aaron Paul), qui répond à un appel de détresse, Riya doit faire face à une multitude de questions. Comment cela a-t-il pu se produire ? Est-elle impliquée dans ce carnage ? Peut-elle faire confiance à Brion ? Quelle que soit la vérité, elle doit agir rapidement pour éviter de croiser à nouveau la créature responsable de cette tragédie.
Dans un échange captivant, Flying Lotus discute de l’exploration spatiale, de son choix d’agir dans Ash, et se remémore l’impact durable de son héros artistique.
Cette interview a été abrégée pour des raisons de longueur et de clarté.
Oh, ils sont si adorables. J’en suis également fan. Leur talent est indéniable.
C’est fascinant. Je comprends. Ce film n’a pas été une mince affaire pour elle. Cela se ressentait — elle devait plonger dans des profondeurs psychologiques et physiques. Au fil du temps, cela l’a vraiment touchée. Mais c’est l’essence même du cinéma, n’est-ce pas ? Quand tu t’engages dans un projet, tu sais que tu vas en sortir transformée. [Rires] Ce ne sera pas simplement une promenade joyeuse. Mais c’est un processus difficile, en effet.
Il y a quelque chose de profondément inspirant dans l’idée d’explorer une nouvelle planète. C’est un concept fascinant, mais peu de gens en saisissent vraiment la gravité. C’est une solitude écrasante. C’est abandonner tout ce que tu connais. C’est un sacrifice immense. Même si tu fuis un monde chaotique, tu laisses derrière toi ta réalité, ce qui rend la transition encore plus complexe.
Quel type de personne serait prêt à faire ce choix ? Réfléchis-y. Cet endroit doit avoir une valeur suffisamment élevée pour justifier de quitter la Terre. Bien que ce soit un film d’horreur avec une ambiance pesante, il devait aussi y avoir une beauté qui incite à vouloir partir.
Je ne voudrais pas être dans cette situation non plus. J’ai réalisé cela en travaillant sur ce film. Je me suis dit : « Je ne pourrais pas faire ça. » [Rires] Ce n’est pas pour moi.
Quand j’étais enfant, l’idée de voyager dans l’espace me paraissait fascinante, mais aujourd’hui, je ne désire plus cela.
Ce qui est encore plus compliqué ? C’était le tout premier jour de tournage, ce qui a rendu les choses plus délicates. Si cela avait été une semaine après, cela aurait été plus simple, mais j’ai dû tourner mes premières scènes avec Eiza et les autres acteurs. Ces personnes que j’admire, je devais partager l’écran avec elles. J’étais un peu nerveux, mais c’était aussi très amusant. Cela a brisé la glace et a permis de tisser des liens créatifs.
Je ne recommande pas aux réalisateurs de jouer un rôle non plus. [Rires] Mais je conseille aux réalisateurs d’essayer le jeu, même lors d’un atelier, car cela aide vraiment à comprendre les défis que rencontrent les acteurs durant leurs performances. Cela te permet de mieux appréhender leur état d’esprit, la confusion et la frustration qu’ils peuvent vivre.
C’est quelque chose que j’ai toujours fait chaque fois que j’ai eu l’occasion d’être sur un plateau. Cela vient probablement de ma carrière dans les clips musicaux. J’ai réalisé tant de vidéos où la musique jouait un rôle central. Entre les prises, on finissait souvent par écouter de la musique, et cela a perduré. J’ai remarqué que plusieurs membres de l’équipe étaient des fans de ma musique, ce qui les a motivés à participer à ce projet exigeant pour un salaire modeste.
La musique a servi de soutien moral dans les moments difficiles. C’était également un moyen d’établir une ambiance et un ton propices pour les acteurs. Cela a vraiment été efficace sur le plateau. Plus de réalisateurs devraient envisager d’intégrer la musique dans leur processus créatif. Bien sûr, jouer de la techno berlinoise pendant un drame victorien pourrait ne pas être l’idée du siècle, mais qui sait ?
Oui ! Je suis sûr que les gens se déplacent plus rapidement lorsque j’augmente le tempo.
Je suis ravi que tu aies soulevé ce sujet, car j’ai eu l’impression de ne pas avoir suffisamment parlé de David Lynch jusqu’à présent, comme s’il était toujours parmi nous. Pour moi, c’était l’artiste le plus influent. J’avais pressenti cela depuis un moment. En anticipant son départ, j’ai revisité son œuvre l’année dernière. J’avais cette intuition, comme si je l’avais entendu dans une interview, et je me suis dit : « Oui, cela arrive bientôt. » J’ai ressenti cela profondément.
Concernant son influence, j’ai toujours eu une connexion particulière avec sa démarche artistique. L’artiste se consacre pleinement à son travail, sachant que sa mission est d’être créatif. Peut-être que tu ne vivras pas cette existence conventionnelle que la plupart des gens mènent, mais tu obtiens en retour une vie riche et pleine de possibilités. Il y aura des sacrifices, mais c’est le chemin que nous empruntons, et c’est ce qui nous définit. Cette pensée m’accompagne depuis toujours.
Ash est actuellement à l’affiche dans les salles de cinéma.