France : les applications de mobilité et les chauffeurs de taxi s’accordent sur un salaire minimum

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EURACTIV France a obtenu les versions finales de deux accords que les chauffeurs de taxi et les plateformes numériques, comme Uber, ont signé mercredi, fixant une indemnité de trajet minimum de 7,65 € et fixant l’agenda des futures négociations.

Lire l’article original en français ici.

Les accords multipartites, officiellement signés mercredi 18 janvier, établissent un paiement minimum pour chaque trajet, indépendamment de la distance parcourue ou du temps passé.

« A chaque sortie, quelle que soit sa durée ou la distance parcourue, la plateforme s’engage à verser, sous forme de salaire, au moins 7,65 € », précise l’un des textes de l’accord. Elle s’appliquera à toutes les plateformes et à tous les trajets pour éviter une concurrence déloyale.

Le deuxième accord touche à la gouvernance des négociations et aplanit les questions qui peuvent être soulevées dans les négociations à l’avenir.

Dialogue social

L’accord résulte de négociations collectives lancées en octobre 2022 entre des plateformes numériques, dont Uber et Caocao, représentées par l’Association des plateformes pour indépendants (API), et des représentants syndicaux élus par les chauffeurs.

La stratégie du gouvernement français a mis l’accent sur le « dialogue social » comme clé d’une meilleure protection des indépendants. Cela a été au cœur d’un paquet législatif entre 2019 et 2021, qui consacre le dialogue social comme l’outil essentiel pour déterminer les questions relatives à la protection des travailleurs.

Le préambule du premier accord sur le salaire minimum au trajet précise que « la mise en place d’un cadre réglementaire de droit français a déjà permis d’améliorer les conditions d’exercice des chauffeurs ».

La signature de l’accord sur le salaire minimum au trajet, une première du genre pour les travailleurs des plateformes, marque le début d’une « contribution à un environnement favorable au développement d’un nouveau modèle d’emploi à la fois sécurisé et attentif aux préoccupations des conducteurs, », lit-on dans le texte.

Le deuxième projet d’accord, qui aborde « la méthode et les moyens de négociation », précise que « les signataires entendent jeter les bases d’un dialogue social constructif et productif, dans un esprit de loyauté et de confiance mutuelle, au profit des chauffeurs et des plateformes ».

Les règles de gouvernance et les détails des questions clés à discuter dans le cadre du dialogue social sont définis dans l’accord.

« Le dialogue social est un mécanisme puissant qui répond à deux des besoins fondamentaux des conducteurs : avoir la liberté, la flexibilité et le contrôle pour être leur propre patron tout en garantissant plus de droits et de protections », a déclaré Laureline Serieys, directrice générale d’Uber France, dans un communiqué. .

Selon Uber, un salaire minimum devrait réduire le temps d’attente d’une minute en moyenne pour les trajets les plus courts (moins de 3 km) et réduire de 5 à 10 % le nombre de demandes de trajet refusées par les chauffeurs. Ainsi, le tarif minimum pour un aller simple augmentera de 27 % à 10,20 € à partir du 1er février.

Défis

Cependant, tout le monde n’est pas aussi enthousiaste à propos de l’accord. Bien que la plupart des représentants des chauffeurs aient soutenu l’initiative, certains syndicats ont affirmé qu’elle était « insuffisante ».

« Ce salaire minimum n’est pertinent que si nous définissons ce qui constitue un trajet », a déclaré Khalid Oughzif, l’un des négociateurs qui a voté contre, à EURACTIV France. « Imaginez un trajet d’un kilomètre qui prend beaucoup de temps à cause des embouteillages – serons-nous toujours payés 7,65 € ? » Il a demandé.

Selon lui, les questions les plus pertinentes tournent autour du fonctionnement des algorithmes et de la déconnexion des comptes sans préavis. Rym Saker, responsable de la communication chez Uber France, a confirmé à EURACTIV France que ce dossier serait au cœur des négociations en 2023.

Le syndicaliste Brahim Ben Ali, qui n’a pas participé aux négociations, a qualifié l’accord d’outil pour maintenir les chauffeurs dans la précarité.

Ben Ali a également accusé le président de l’ARPE, Bruno Mettling, d’avoir un conflit d’intérêts. Dans Mai, le journal français L’Humanité a rapporté que Mettling avait donné des conseils d’expert à Uber dans le cadre d’une mission parlementaire visant à réglementer les plateformes. Mettling a nié avoir reçu un quelconque salaire de la société américaine.

Uber Files donne un nouvel élan aux discussions sur la directive sur les travailleurs des plateformes

Les négociations en cours autour de la future directive sur les travailleurs des plateformes, qui pourraient à terme requalifier nombre d’entre eux en salariés, pourraient bien prendre de l’ampleur après les révélations des dossiers Uber mettant en lumière l’affinité entre Emmanuel Macron et l’entreprise américaine, et alors que la France traîne en longueur. transmettre le dossier au Conseil.

Dimension UE

Oughzif a déclaré à EURACTIV France qu’il espère que bon nombre de ces problèmes seront résolus en adoptant la directive européenne sur les plateformes de travail.

La directive, qui concerne les travailleurs des plateformes d’économie à la demande, progresse actuellement dans la procédure législative de l’UE, les députés européens devant voter sur la directive le 1er ou 2 février à Bruxelles et les États membres finalisant encore leur position..

Si elle est adoptée, la directive pourrait déboucher sur une présomption légale de statut salarié pour les travailleurs indépendants et établir de nouvelles règles sur la gestion algorithmique.

Le gouvernement français critique la portée de la directive. Dans une série de notes et de lettres rapportées par EURACTIV en septembre 2022, des responsables français ont insisté sur le fait que le texte législatif de l’UE risquait de saper « le dialogue social, [which] est un élément clé pour l’harmonisation de ces nouvelles activités économiques avec de meilleurs droits sociaux et conditions de travail pour les travailleurs utilisant [these] plates-formes ».

Les responsables ont ajouté : « La législation française permet actuellement aux plateformes et aux travailleurs qui les utilisent de rester libres de choisir leur modèle commercial et leurs conditions contractuelles ».

[Edited by Nathalie Weatherald/Luca Bertuzzi]



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