Mikhaïl Fridman et Piotr Awen ont cédé une part importante de leurs actifs, notamment la Banque Alfa et Alfa Strakhovanie, à Andrei Kosogow pour environ 2,5 milliards de dollars. Cette transaction, motivée par les sanctions occidentales suite à l’invasion de l’Ukraine, permet à Kosogow de devenir un acteur majeur du secteur financier russe, tandis que Fridman et Awen cherchent à se dissocier des restrictions. Un tribunal russe a récemment facilité la vente en exemptant les ex-propriétaires d’autorisations européennes.
Fridman et Awen se séparent de leurs actifs majeurs
Les entrepreneurs russes Mikhaïl Fridman et Piotr Awen ont récemment vendu une part significative de leurs anciens actifs, incluant la Banque Alfa et la compagnie d’assurance Alfa Strakhovanie, après de longues discussions. Selon des informations rapportées par le « Financial Times », Andrei Kosogow, un associé de longue date des milliardaires, a acquis les actions de Fridman et Awen dans le principal prêteur privé de Russie et sa société d’assurance pour une somme estimée à 2,5 milliards de dollars.
Les implications de cette transaction
Ce contrat, qui aurait été finalisé l’année dernière, reste sans commentaire de la part des trois parties concernées. Cependant, il semble plausible étant donné les discussions qui ont eu lieu depuis mars 2023, lorsque Kosogow avait déjà exprimé son intention d’achat au « FT ». En devenant actionnaire majoritaire, Kosogow a transformé son statut de partenaire relativement secondaire en un acteur clé du secteur financier russe, sans être soumis aux sanctions occidentales qui pèsent sur Fridman et Awen.
Les deux hommes d’affaires cherchent à se libérer des sanctions imposées après l’assaut militaire de la Russie contre l’Ukraine, qui ont été mises en place par le Royaume-Uni, l’Union européenne et les États-Unis. Bien que Fridman, qui a des racines ukrainiennes et possède la nationalité russo-israélienne, et Awen, citoyen lettone, aient tenté de contester leur inclusion sur la liste des sanctions, leur situation demeure inchangée.
La vente de leurs principaux actifs pourrait néanmoins ne pas entraîner un changement significatif pour eux, car peu d’individus ont réussi à s’extraire des lourdeurs des sanctions. En outre, la Banque Alfa pourrait voir un avantage dans cette transition vers une propriété purement russe, surtout dans un contexte où l’État utilise la notion de propriétés « hostiles » comme prétexte à l’expropriation.
Enfin, le retard dans la vente des actions à Kosogow a été attribué à l’attente d’une approbation des autorités chypriotes. Ce processus a été accéléré par une législation russe permettant à l’État de transférer de force des entreprises d’importance économique vers des juridictions russes, incluant la Banque Alfa et Alfa Strakhovanie. Un tribunal russe a récemment statué en faveur de Fridman et Awen, leur permettant de disposer de leurs parts sans avoir à se conformer aux autorisations de l’UE.