Le secteur des médias et du divertissement évolue rapidement, avec une forte croissance du streaming et une baisse de la télévision traditionnelle. En 2024, des acquisitions majeures, comme celle de Paramount par Skydance, se dessinent. Les entreprises, face à la décroissance de la télévision payante, cherchent à se réorganiser pour mieux rivaliser. Des coentreprises entre services de streaming sont envisagées pour répondre à la fatigue des abonnements, tandis qu’un capital important reste à investir dans le secteur.
Les Évolutions du Secteur des Médias et du Divertissement
Le monde du streaming connaît une montée fulgurante pendant que la télévision traditionnelle subit une baisse significative. Cette dynamique a mené à deux des plus importantes transactions dans le secteur des médias et du divertissement en 2024 : Skydance Media s’apprête à acquérir Paramount Global, tandis que Comcast prévoit de scinder la majorité de ses chaînes câblées. Warner Bros. Discovery (WBD), de son côté, se prépare également à entrer dans la danse des fusions et acquisitions en 2025, annonçant une réorganisation en deux entités distinctes : une pour son activité de streaming, y compris HBO, et l’autre pour ses réseaux de télévision par câble.
Les Stratégies de Fusion et Acquisition dans un Marché en Mutation
L’effritement de la télévision payante a également été à l’origine d’une tentative d’acquisition qui n’a finalement pas abouti : DirecTV avait envisagé d’acheter Dish Network pour réaliser des économies d’échelle face aux défis du streaming. Cependant, ce projet a été abandonné après le refus des créanciers de Dish d’accepter une restructuration de la dette proposée par DirecTV.
Christopher Vollmer, directeur général de MediaLink, souligne que ces mouvements témoignent d’un changement de stratégie où les entreprises cherchent à passer de la défense à l’attaque. En d’autres termes, les géants d’Hollywood s’efforcent de renforcer leur position pour rivaliser dans l’univers du streaming. Avec une administration Trump 2.0 qui pourrait favoriser les grandes fusions, le climat semble propice à davantage d’opérations. Vollmer note que l’optimisme règne dans le secteur des fusions et acquisitions, avec des acteurs cherchant à initier des transactions dès le premier trimestre de 2025.
David Zaslav, le PDG de WBD, envisage également des mouvements stratégiques. La réorganisation, prévue pour la mi-2025, pourrait ouvrir la voie à des ventes ou à des scissions de chaînes telles que CNN, TBS, et TNT. Lors d’une récente conférence, Zaslav a évoqué l’opportunité de consolidation qui pourrait avoir un impact positif sur une industrie en pleine mutation.
Pour Skydance, dirigée par David Ellison, l’enjeu est d’accroître l’activité de streaming de Paramount tout en optimisant les coûts associés à la télévision linéaire. Les nouveaux dirigeants de Skydance-Paramount pourraient envisager de réduire leur portefeuille télévisuel.
John Harrison, spécialiste en médias chez EY Americas, souligne que, même si la télévision linéaire est en déclin, elle continue de générer des revenus intéressants. Comcast, avec sa stratégie de désengagement des réseaux câblés de NBCUniversal, espère se concentrer sur la croissance de Peacock et des parcs à thème Universal. Toutefois, il demeure incertain comment une société dont la base d’audience est en déclin pourra se développer de manière significative.
Un autre élément pouvant stimuler des transactions dans le secteur médiatique est le montant colossal de capital non investi, évalué à 2,62 trillions de dollars au 10 juillet, selon S&P Global Market Intelligence et Preqin. Les investisseurs cherchent des opportunités attrayantes pour allouer leurs fonds.
En l’absence d’acquisitions concrètes, un autre scénario envisageable pourrait être la formation d’une coentreprise entre services de streaming. Des discussions ont eu lieu entre WBD et Comcast pour une éventuelle collaboration entre Peacock et Max. Jeff Shell, l’ancien dirigeant de NBCU, a également mentionné que la nouvelle entité est ouverte à des partenariats visant à créer « le bundle ultime de streaming ». Cependant, Harrison met en garde sur la complexité de ces négociations, expliquant pourquoi une telle collaboration n’a pas encore vu le jour aux États-Unis.
Avec une moyenne de quatre services de streaming par consommateur, la fatigue des abonnements se fait ressentir. Jana Arbanas, de Deloitte, affirme qu’une coentreprise bien orchestrée pourrait réduire le taux de désabonnement tout en maximisant le retour sur investissement en contenu. Il existe un sentiment d’urgence dans l’industrie, les acteurs cherchant des résultats rapides dans ce marché en évolution rapide.