Gymnaste Berger dénonce les abus : « Mon quotidien était de manger, s’entraîner et vomir » – n-tv.de

Gymnaste Berger dénonce les abus : "Mon quotidien était de manger, s'entraîner et vomir" - n-tv.de

Janine Berger, proche de la médaille olympique en 2012, fait face à des défis personnels et professionnels, dont des accusations d’injustice et des luttes contre son poids. Les abus dans le milieu de la gymnastique l’affectent profondément. Malgré ses succès, la pression sur son poids a terni son expérience, contribuant à une lutte intérieure et à un sentiment de trahison. Elle dénonce un système défaillant, où le poids devient un baromètre de valeur personnelle, et appelle à des changements nécessaires.

Janine Berger, à un souffle de la médaille olympique, se retrouve aujourd’hui face à des défis personnels et professionnels. Accusée d’être désavantagée, elle entame une descente émotionnelle marquée par des luttes contre le poids, la douleur, et la perte de financements. Le scandale des abus dans le milieu de la gymnastique l’affecte également profondément.

En 2012, lors des Jeux Olympiques de Londres, Janine Berger était à l’apogée de sa carrière, mais son échec à décrocher une médaille la plonge dans une profonde tristesse. Avec un score de 15,016, elle échoue à seulement 0,034 points du podium, que la Russe Maria Paseka occupe avec 15,050. Berger dénonce un véritable scandale, affirmant que Paseka aurait dû être pénalisée pour avoir quitté la zone d’atterrissage lors de son premier saut. ‘Si la justice avait été respectée, j’aurais terminé troisième’, déclare-t-elle, soulevant des questions sur l’intégrité des juges.

Ulla Koch, l’entraîneuse nationale de l’époque, a également exprimé son indignation après la compétition, mais Berger se sent trahie par le manque de soutien qu’elle a reçu. ‘J’étais au plus bas émotionnellement, je me suis sentie comme une perdante’, confie-t-elle lors d’une interview avec RTL/ntv. Au lieu de réconfort, elle a été critiquée pour son poids, avec des commentaires la qualifiant de ‘trop grosse’. ‘Avec un pourcentage de graisse corporelle de seulement huit pour cent, je me demande comment cela est possible ?’ s’interroge-t-elle, rappelant que la norme pour les femmes adultes se situe entre 20 et 30 pour cent.

Une lutte intérieure face aux normes de poids

Janine a commencé la gymnastique dès son enfance, découvrant rapidement sa passion. Elle a été intégrée à l’équipe nationale junior en 2009 et a représenté l’Allemagne aux Jeux Olympiques à 2012. Cependant, son rêve s’est transformé en cauchemar, alimenté par les remarques dévalorisantes lors des entraînements sur son poids. ‘On m’interdisait même de boire de l’eau’, se souvient-elle. De plus, son soutien financier a été supprimé en raison de son poids, malgré une progression notable dans sa carrière. Elle se sent piégée par des contradictions déconcertantes dans les évaluations de ses performances.

Ce qui est particulièrement insidieux, c’est que Janine a fini par croire à ces critiques, se convainquant de devoir perdre plus de poids. Après chaque saut, elle se pesait, et si la balance affichait quelques centaines de grammes de plus, elle était convaincue que cela signifiait que ses entraîneurs avaient raison. ‘Ma vie était réduite à manger, m’entraîner et vomir’, admet-elle. Elle souligne que son expérience n’est pas unique mais plutôt représentative d’un système défaillant.

Le poids comme baromètre de valeur personnelle

Les accusations se concentrent actuellement sur le centre d’entraînement fédéral de Stuttgart, où des allégations de maltraitance ont émergé. En 2020, un autre scandale à Chemnitz a conduit au départ de l’entraîneuse Gabriele Frehse, qui a toujours nié les accusations. Berger est convaincue que ce problème est répandu et qu’il fait partie intégrante de cet environnement. Kim Bui a également partagé ses expériences, réalisant seulement récemment que le harcèlement constant n’était pas une norme acceptable.

Les révélations récentes d’autres gymnastes continuent de faire surface, illustrant un système problématique. Pauline Schäfer-Betz, championne du monde, a également dénoncé ces abus et a insisté sur le fait que leur histoire n’est pas un cas isolé. ‘La résistance au changement demeure, mais nous ne nous tairons pas’, a-t-elle affirmé. Janine Berger, à son tour, insiste sur le fait que personne dans son cercle ne peut dire qu’il n’a pas rencontré ce type de problème, révélant ainsi que ce n’est pas un manque de force de leur part, mais bien une question de système.

Deux ans après les Jeux Olympiques, Berger remporte la Coupe du Monde de saut à Cottbus en 2014, mais les menaces d’exclusion des camps d’entraînement si elle ne perd pas de poids pèsent sur elle. En regardant en arrière, elle réalise qu’elle avait pris deux kilos tout en perdant trois pour cent de sa composition corporelle, ce qui souligne à quel point la pression sur son poids était démesurée.