Les tensions économiques entre la Chine et un éventuel deuxième mandat de Donald Trump pourraient intensifier, avec des tarifs douaniers atteignant 60 %. L’économie chinoise, déjà fragile à cause d’une crise immobilière et d’un endettement municipal croissant, subit aussi une faible consommation intérieure et des pressions déflationnistes. En outre, la dévaluation du yuan pourrait nécessiter une chute significative pour compenser les nouvelles taxes, incitant les autorités à stabiliser sa valeur.
Les défis économiques de la Chine face à un éventuel deuxième mandat de Trump
Il est clair que Donald Trump n’a jamais été un allié de la Chine, comme il l’a démontré durant son premier mandat en tant que président des États-Unis. Avec une possible réélection, Pékin pourrait faire face à de nouveaux tarifs douaniers, ce qui serait particulièrement problématique alors que l’économie chinoise se trouve dans une position délicate par rapport à celle d’il y a huit ans.
La Chine se prépare à affronter des temps difficiles sous un futur président Trump. Ce dernier envisage d’imposer des tarifs douaniers pouvant atteindre 60 % sur les importations en provenance de la République populaire. Mao Ningbetne, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a réagi avec prudence à cette éventualité, soulignant l’importance de maintenir des relations basées sur le respect mutuel et la coopération.
Une économie fragile : aperçu des secteurs clés
Les tarifs envisagés par Trump seraient nettement plus élevés que ceux de 7,5 à 25 % appliqués durant son premier mandat. De plus, l’économie chinoise est actuellement plus vulnérable. Voici un aperçu des secteurs clés affectés :
Marché immobilier
En 2018, le marché immobilier chinois était florissant, représentant environ un quart de l’activité économique. Les provinces pouvaient vendre des terrains pour des projets de construction, ce qui aidait à compenser les chocs tarifaires. Cependant, depuis 2021, le marché immobilier est en crise, entraînant un effondrement des revenus des administrations locales et une offre excédentaire de logements, rendant ce secteur moins susceptible de dynamiser l’économie à court terme.
Endettement des municipalités
La chute du marché immobilier a conduit de nombreuses municipalités à accumuler des dettes insoutenables. Bien que le gouvernement de Pékin cherche à les aider avec des mesures fiscales, ce lourd fardeau restreint la capacité de la Chine à faire face à de futures crises économiques. Selon le FMI, la dette publique totale pourrait atteindre 147 trillions de yuans (environ 19,1 trillions d’euros) d’ici la fin de l’année 2023, tandis que la dette globale, y compris celle des ménages et des entreprises, dépasserait 350 trillions de yuans (45,6 trillions d’euros).
Faible consommation intérieure
Le faible niveau des salaires et des retraites, un taux de chômage des jeunes élevé et une protection sociale limitée contribuent à une faible consommation intérieure. Les dépenses des ménages représentent moins de 40 % du PIB, bien en dessous de la moyenne mondiale. Le gouvernement mise sur la modernisation de l’industrie d’exportation, avec des succès notables dans certains secteurs, mais cela pourrait entraîner des tarifs supplémentaires à l’étranger.
Pression déflationniste
La crise immobilière et la consommation atone renforcent la pression déflationniste. La réorientation des ressources vers l’industrie a créé des surcapacités, entraînant une baisse des prix de production. En juillet 2018, l’inflation des prix à la production était de 4,6 %, tandis qu’elle a chuté à -2,8 % en septembre dernier, nuisant à la croissance et aux entreprises.
Conséquences de la dévaluation du yuan
Le yuan a connu une dévaluation significative depuis 2019. Les analystes estiment qu’une chute de 18 % serait nécessaire pour compenser les nouveaux tarifs de 60 % annoncés par Trump, ce qui placerait le taux à 8,5 par dollar. Les autorités chinoises, craignant des sorties de capitaux, s’efforcent de maintenir la valeur du yuan au-dessus de la barre des 7,3.