Intervention de l’armée ougandaise à Goma face à la milice M23

Intervention de l'armée ougandaise à Goma face à la milice M23

La République Démocratique du Congo reçoit le soutien de l’Ouganda dans sa lutte contre la milice M23, qui commet de graves violations des droits humains. L’armée ougandaise assure la sécurité à Bunia et collabore avec les forces congolaises pour contrer la violence des groupes armés. Pendant ce temps, le Burundi envisage de retirer ses troupes. L’ONU dénonce une escalade de la violence et appelle à un respect des droits humains, tandis que la M23 continue d’étendre son contrôle dans l’est du pays.

Dans le cadre du conflit avec la milice M23, la République Démocratique du Congo bénéficie de l’appui de l’Ouganda, son voisin. L’armée ougandaise, avec l’approbation des autorités locales, a pris en charge la sécurité de la ville de Bunia. Les Nations Unies accusent la M23 de commettre de graves violations des droits humains.

La situation en République Démocratique du Congo demeure explosive. L’Ouganda a déployé des troupes à Bunia, une ville située à l’est du pays, pour prêter main-forte aux forces locales dans leur lutte contre la « violence mortelle des groupes armés », a déclaré Felix Kulayigye, le porte-parole de l’armée ougandaise.

Actuellement, les rebelles de la M23 contrôlent deux villes dans l’est de la République Démocratique du Congo, totalisant environ deux millions d’habitants.

Collaboration entre forces ougandaises et congolaises

Lors d’une rencontre tenue lundi à Bunia, la capitale de la province d’Ituri, les troupes ougandaises et congolaises ont convenu d’une opération conjointe pour faire face aux crimes et meurtres perpétrés par des groupes armés, a annoncé Kulayigye. Les forces ougandaises gèrent désormais la sécurité de Bunia en partenariat avec les forces congolaises.

Depuis 2021, les soldats ougandais sont présents dans la région grâce à un accord établi avec le gouvernement congolais, Bunia se trouvant à seulement 40 kilomètres de la frontière avec l’Ouganda.

À l’opposé, le Burundi, également un allié du gouvernement congolais, envisage de retirer ses troupes. Des soldats burundais engagés dans la lutte contre les rebelles M23 ont exprimé leur désir de quitter le pays, comme l’ont confirmé un officier de l’armée burundaise et deux représentants de l’ONU.

Le groupe rebelle M23 est actif dans l’est du Congo depuis plus d’une décennie. Quelles en sont les raisons profondes ?

Accusations graves par l’ONU

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme signale une augmentation alarmante de la violence à l’encontre des civils dans la région. Il appelle la milice M23 et le Rwanda à mettre fin à leur recours à la violence et à respecter les droits humains ainsi que le droit humanitaire international.

Des rapports indiquent que la M23 a tué des enfants lors de son invasion de la ville de Bukavu la semaine dernière. Des vidéos corroborant ces faits ont été vérifiées par une porte-parole à Genève. On y voit trois garçons, âgés probablement de onze à quinze ans, qui ont été abattus après avoir été contraints de déposer les armes par les rebelles.

Par ailleurs, le Kenya a exprimé son souhait de jouer un rôle de médiateur dans ce conflit qui sévit à l’est du Congo.

Une escalade du conflit très préoccupante

Le Haut-Commissariat a également documenté des cas de mauvais traitements, de violences sexuelles, de recrutement d’enfants, ainsi que d’intimidations et de menaces de mort. « Le risque d’aggravation de la situation et de transformation en un conflit plus large est terriblement réel, avec des conséquences dévastatrices pour la population civile », a-t-il averti.

Des informations font état de détentions arbitraires, d’attaques contre des hôpitaux et des camps d’aide humanitaire, ainsi que de menaces pesant sur le système judiciaire.

Dans l’est de la République Démocratique du Congo, la montée des rebelles a mis des centaines de milliers de personnes en danger, entraînant un déplacement massif de la population.

L’avancée de la M23 se poursuit

La République Démocratique du Congo a exprimé son indignation face aux manquements graves des Nations Unies, le gouvernement déclarant être « choqué par l’incapacité du Conseil de sécurité à agir ». L’ambassadeur de la RDC à l’ONU, Zenon Mukongo Ngay, a accusé l’organe suprême de l’ONU d’aggraver la situation par son inaction et son attentisme.

Les unités de la M23, après plusieurs semaines de combats contre l’armée congolaise, contrôlent désormais de vastes territoires dans la province du Nord-Kivu et continuent leur progression vers le Sud-Kivu, selon les rapports de l’ONU. Les enjeux du conflit sont en grande partie liés au contrôle des ressources naturelles. Le Rwanda est accusé d’attiser la violence et de soutenir la M23.