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Statut : 20/03/2023 07h34
La Credit Suisse Bank en difficulté a été sauvée pour le moment – de toutes choses par son rival UBS. Cela évite un crash incontrôlé pour le moment. Mais la fusion comporte des risques, car la nouvelle banque géante est plus grande que « too big to fail ».
Le président suisse Alain Berset a évoqué une « solution très forte ». UBS reprend la banque de crise Credit Suisse (CS) pour trois milliards de francs suisses. Selon Berset, il s’agit d’une annonce lourde de conséquences. Pour les deux banques concernées – mais aussi pour la stabilité de la place financière suisse, pour les particuliers et les entreprises qui ont besoin d’accéder aux fonds du système bancaire.
Catherine Hondl
ARD studio Genève
Et pour la stabilité du système financier international. «Un effondrement incontrôlé du Credit Suisse aurait des conséquences incalculables pour le pays et le monde financier international», a souligné le président fédéral. « Nous devons tout faire pour éviter une crise financière de grande ampleur. »
Banque géante suisse: UBS sauve le Credit Suisse grâce à une fusion
Henning Winter, ARD Genève, JT 15h00, 20 mars 2023
Prêts de 100 milliards de francs suisses
La Banque nationale suisse (BNS) soutient l’accord entre les deux plus grandes banques suisses avec un soutien en liquidités et accorde aux banques un prêt d’un montant total de 100 milliards de francs.
En outre, le Conseil fédéral – c’est-à-dire le gouvernement suisse – a accordé à UBS une garantie de neuf milliards de francs. Le gouvernement regrette que le Credit Suisse n’ait pas été en mesure de surmonter seul les difficultés, a déclaré la ministre des Finances Karin Keller-Suter.
Rachat pour assurer la stabilité des marchés
Le rachat de CS par UBS n’est « pas une solution étatique », a-t-elle souligné. Cependant, toute autre solution aurait entraîné une crise financière. « La faillite d’une banque d’importance systémique mondiale aurait provoqué de graves perturbations économiques en Suisse, mais aussi dans le monde entier », a déclaré le ministre des Finances.
La Suisse doit assumer sa responsabilité au-delà de ses propres frontières nationales. « Le Conseil fédéral est convaincu que la reprise de CS par UBS créera la base d’une plus grande stabilité – tant en Suisse qu’à l’étranger », a expliqué Keller-Suter.
Éloges du FDP – critiques du SP
C’est une décision historique. Avec la reprise par UBS, les 167 ans d’histoire de la banque traditionnelle Credit Suisse prennent fin. Le « Neue Zürcher Zeitung » l’appelle « le plus grand tremblement de terre économique en Suisse depuis le sauvetage d’UBS en 2008 et l’échouement de Swissair en 2001 ».
Les premières réactions à l’accord dans la politique suisse ont donc été mitigées. Les éloges sont venus du FDP. La reprise était nécessaire pour éviter des dommages importants à la place financière et commerciale suisse.
Le coprésident du Parti social-démocrate suisse, Cédric Wermuth, a écrit avec indignation sur Twitter que rien n’avait changé depuis la crise financière de 2008. L’ensemble du système financier est « malade et absurde » et maintenant l’État doit intervenir pour sauver.
« Meilleure solution dans le désordre »
Bien sûr, vous pouvez maintenant vous plaindre et dire que vous auriez dû faire les choses différemment il y a tant d’années, déclare l’économiste Thorsten Hens, directeur adjoint de l’Institut des banques et des finances de l’Université de Zurich. Mais étant donné le désordre dans lequel vous vous trouvez actuellement, c’est la meilleure solution.
Mais il est également clair que le rachat de Credit Suisse par UBS créera une nouvelle banque géante en Suisse – plus grande que « too big to fail ». Et cela, selon Hens, signifie des risques complètement nouveaux pour la Suisse. « C’est maintenant devenu quelque chose comme la Corée du Sud », explique l’économiste. Il y a une grande entreprise appelée Samsung, qui détermine essentiellement la politique en fin de compte.
Il faut faire attention, car « quand on a une si grosse entreprise, qui veut sauver UBS au final ? » Ensuite, il ne pouvait y avoir que nationalisation, car il n’y avait pas d’autre banque capable d’affronter un si gros colosse au final.
UBS rachète le Credit Suisse
Kathrin Hondl, ARD Genève, le 20 mars 2023 06h40