Le secteur de la durabilité fait face à des défis croissants, notamment en matière d’infrastructures vieillissantes. Les pays industrialisés, comme la France, doivent moderniser leurs systèmes énergétiques pour répondre à une demande croissante. Malgré cela, l’intérêt des investisseurs pour les énergies renouvelables demeure fort, soutenu par des avancées technologiques et des considérations géopolitiques. L’électrification des transports et le besoin de centrales à gaz pour compenser les fluctuations de production ajoutent à la complexité du paysage énergétique actuel.
Un Avenir Incertain pour la Durabilité
Des temps difficiles semblent se profiler à l’horizon pour le secteur de la durabilité, en particulier en ce qui concerne les énergies renouvelables. Ce domaine est soumis à une pression croissante, exacerbée par divers facteurs politiques et économiques.
Un Besoin Crucial de Renouvellement des Infrastructures
Les pays occidentaux n’ont pas suffisamment investi dans leurs infrastructures au cours des vingt à trente dernières années. Bien que la demande d’électricité ait stagné dans les années 1990 et 2000, la situation actuelle est en train de changer. Marc Elliott, expert en investissements, souligne que les pays industrialisés doivent maintenant renouveler leurs vieux systèmes de production d’énergie et leurs réseaux électriques. Par exemple, en France, l’âge moyen des centrales nucléaires dépasse déjà quarante ans.
De plus, la demande augmente, alimentée par l’essor des véhicules électriques et l’expansion de technologies énergivores comme l’intelligence artificielle. Elliott met en garde contre la perception erronée que l’offre énergétique est adéquate, soulignant qu’il existe un besoin urgent à la fois de remplacement et d’expansion.
Malgré les défis actuels, le marché des énergies renouvelables continue de croître. Witold Marais, directeur des investissements chez Mirova, observe que de nombreux investisseurs, notamment des compagnies d’assurance et des caisses de retraite, restent très intéressés par ce secteur. Ils voient dans l’électricité un besoin fondamental et un investissement sûr, particulièrement en raison des implications économiques du changement climatique.
De plus, la transition vers des énergies renouvelables est également motivée par des considérations géopolitiques. Pour l’Europe, qui dispose de peu de ressources fossiles, les énergies renouvelables représentent une voie vers une plus grande indépendance énergétique.
Les avancées technologiques dans le domaine des batteries, qui permettent de stocker l’énergie et de compenser les fluctuations de production, sont également prometteuses. Les coûts de ces technologies ont chuté de 90 % au cours de la dernière décennie et pourraient encore diminuer de 50 % dans les cinq prochaines années. Cela fait des grandes batteries de stockage un enjeu crucial pour les investisseurs.
Parallèlement, l’électrification des transports se poursuit, avec un accent sur le développement des infrastructures de recharge. Même si le nombre d’immatriculations de voitures électriques a connu une baisse dans certains pays, cette tendance est irréversible, selon Marais.
Marc Elliott estime que nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère d’investissement dans l’infrastructure électrique, qui pourrait durer jusqu’à vingt ans. Pour atteindre les objectifs d’expansion, une variété de technologies sera nécessaire, y compris les énergies renouvelables, qui sont désormais économiquement compétitives dans de nombreuses régions.
Les entreprises fournissant des équipements aux fournisseurs d’électricité, comme des transformateurs et des éoliennes, représentent d’importantes opportunités d’investissement en raison des barrières à l’entrée élevées. Les fournisseurs d’électricité privilégient la fiabilité et la durabilité, ce qui les incite à choisir des produits de fournisseurs établis, même à un coût plus élevé.
En parallèle, l’Europe devra développer des centrales à gaz pour pallier les périodes de faible production des énergies renouvelables. Aujourd’hui, le secteur est dominé par seulement trois grands fabricants de turbines, ce qui engendre des délais de livraison pouvant atteindre quatre à cinq ans pour la construction de nouvelles centrales.
En conclusion, de nombreuses sociétés de fourniture d’électricité se révèlent également attrayantes pour les investisseurs. Malgré une augmentation de plus de 60 % de leurs bénéfices au cours des quatre dernières années, les cours de leurs actions n’ont pas suivi cette tendance. Cela pourrait représenter une opportunité intéressante pour les investisseurs à l’affût.