Mercredi, Benjamin Netanyahu a félicité Donald Trump pour sa victoire électorale, témoignant d’un soutien fort d’Israël envers le président. Un sondage révèle que 65 % des Israéliens préfèrent Trump, notamment pour ses actions pro-israéliennes lors de son premier mandat. L’article examine les attentes d’Israël concernant un éventuel second mandat de Trump, notamment en matière de soutien face au Hezbollah et à Gaza, tout en soulignant la négligence des préoccupations palestiniennes et les tensions persistantes avec l’Iran.
Mercredi, lorsque la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle est devenue évidente, Benjamin Netanyahu a été parmi les premiers à lui adresser ses félicitations. Selon le bureau de Netanyahu, leur conversation téléphonique a été chaleureuse et amicale.
Peu de leaders mondiaux ont mis autant d’espoir dans la présidence républicaine de Trump que Netanyahu, et Israël est l’un des pays qui soutiennent le plus Trump. Qu’est-ce qui explique cette dynamique, et quelles pourraient être les répercussions d’un mandat Trump sur les conflits au Moyen-Orient ?
Un soutien massif pour Trump en Israël
À Tel Aviv, juste avant l’élection, des affiches de campagne pour Donald Trump étaient omniprésentes, tandis que celles pour Harris étaient absentes. Un sondage réalisé par l’Institut israélien de la démocratie a révélé qu’environ 65 % des Israéliens estiment que Trump est un meilleur président pour leur pays, avec un soutien dépassant même 70 % parmi les Israéliens juifs. Asaf Sharif, ancien consul général israélien à New York, note que la société israélienne devient de plus en plus conservatrice et s’identifie davantage aux valeurs républicaines.
Les réalisations de Trump pendant son premier mandat ont marqué les esprits en Israël : il a déplacé l’ambassade américaine à Jérusalem, reconnu les hauteurs du Golan comme faisant partie d’Israël, et négocié des accords de paix avec plusieurs pays arabes. Son « plan du siècle » pour le Moyen-Orient avait une orientation pro-israélienne, maintenant la souveraineté palestinienne sous un contrôle strict d’Israël, une proposition que l’Autorité palestinienne a rejetée.
Concernant un éventuel second mandat, l’issue reste incertaine, selon Sharif. Il souligne que Jared Kushner, le gendre de Trump, a joué un rôle clé dans les négociations israéliennes, mais il n’est pas certain qu’il ait la même influence dans le nouveau gouvernement. Cependant, Netanyahu peut s’appuyer sur les liens solides entre son conseiller Ron Dermer et l’entourage de Trump, Dermer ayant été ambassadeur d’Israël aux États-Unis.
Vers une résolution des conflits ?
Le gouvernement israélien dirigé par Netanyahu espère que Trump apportera un soutien accru dans la lutte contre le Hezbollah et dans les opérations à Gaza. Bien que Joe Biden ait également manifesté son soutien à Israël, il a continuellement exhorté le pays à atténuer les souffrances à Gaza et à mettre un terme rapidement à la guerre au Liban.
La situation humanitaire à Gaza semble intéresser Trump principalement sous l’angle des relations publiques. Fin mars, il a déclaré à « Israel Hayom » que la destruction à Gaza créait une image désastreuse dans le monde, appelant Israël à conclure rapidement la guerre. Lors d’un rassemblement au Michigan, Trump a promis une résolution rapide du conflit libanais, obtenant le soutien notable de maires musulmans qui ont aidé à sa victoire dans cet État clé.
Les déclarations de Trump laissent entendre une volonté de mettre fin rapidement aux hostilités à Gaza et au Liban, mais sans insister fortement sur le respect du droit international humanitaire. Il est envisageable qu’après son investiture en janvier, Trump exerce une pression sur Israël pour qu’il limite ses opérations militaires, se positionnant davantage comme un « faiseur de paix » que comme un instigateur de guerre.
Les préoccupations palestiniennes en arrière-plan
Contrairement à Biden, Trump ne semblera pas insister de manière pressante pour qu’Israël présente un avenir détaillé pour Gaza. Son précédent mandat, notamment avec son « plan du siècle », a démontré peu d’intérêt pour les préoccupations palestiniennes. Pour lui, la possibilité d’un régime d’occupation à Gaza, similaire à celui de la Cisjordanie, ne poserait pas de problème.
Si Trump envisageait de relancer des négociations pour le Moyen-Orient, il pourrait faire face à de réelles difficultés. Après plus d’un an de conflit, Israël est encore moins enclin à un compromis avec les Palestiniens. Gideon Rahat, politologue à l’Université hébraïque, rappelle que même le « plan du siècle » avait été largement rejeté par des segments de la droite israélienne.
Bien qu’un État palestinien résiduel ait été envisagé, il aurait toujours constitué un État. Une normalisation diplomatique avec l’Arabie saoudite semble également improbable sous Trump, car un accord nécessiterait des concessions pour les Palestiniens. La droite israélienne n’est pas disposée à faire des compromis, et il est probable qu’Israël poursuive l’expansion des colonies en Cisjordanie sans craindre de sanctions américaines.
Les tensions avec l’Iran en perspective
De nombreux Israéliens espèrent également que Trump leur offrira plus de latitude dans leur conflit avec l’Iran. En effet, Trump a adopté une politique de « pression maximale » contre Téhéran et a ordonné l’élimination de Qassem Soleimani, un commandant clé des Gardiens de la Révolution iranienne.
Cependant, il est incertain que Trump souhaite réellement un affrontement militaire avec l’Iran. Récemment, J. D. Vance, le vice-président désigné de Trump, a déclaré que les intérêts israéliens…