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EÀ l’aube et au crépuscule, avec des cris profonds et sonores, des écheveaux d’oies en formation en V passent entre les estuaires encerclés par les pics de Dwyryd et de Glaslyn, Yr Wyddfa proéminent au-dessus. Les oies glissent de leurs trajectoires de vol élevées pour se poser sur Traeth Bach, ou sur les pâturages voisins récupérés de l’immense désert de marée de Traeth Mawr par la digue « The Cob » entre Porthmadog et Boston Lodge. Je les vois paître en grands troupeaux sur Glastraeth alors que je marche le long du mur au sud d’Afon Dwyryd.
Ce sont principalement des bernaches du Canada. Il y a trente ans, il y aurait eu des cendrés, des balanes et des pieds roses du Groenland parmi eux. Pas maintenant. Les bernaches du Canada sont grandes, belles et pleines de caractère. L’une de mes rencontres les plus mémorables avec la faune s’est produite il y a 30 ans dans la vallée de Lamar, dans le Wyoming.
Au crépuscule tranquille, l’un des loups alors nouvellement réintroduits a pris une bernache du Canada sous mes yeux alors que je regardais un petit groupe blotti près d’une bûche que les inondations hivernales avaient abattue. Soudain, la bûche avait poussé des oreilles. Une forme sombre bondit, saisit un oiseau, sauta par-dessus la bûche et disparut dans une brume scintillante à travers les saules.
Bien que je reste passionné par les bernaches du Canada, ce n’est pas le cas de tout le monde. Ce sont des espèces non indigènes qui se reproduisent rapidement, une espèce envahissante. Le paysagiste Capability Brown en a installé des troupeaux décoratifs sur les lacs et les parcs du domaine dans toute l’Angleterre au 18ème siècle. Leur propagation et leur prolifération d’après-guerre ont été étonnantes. Il y a soixante-dix ans, quand mon grand-père m’emmenait quotidiennement au lac Platt Fields de Manchester pour nourrir les canards avec du pain rassis, il n’y en avait pas. Maintenant, il y en a des centaines.
Ils sont trop importuns, disent les gens, trop agressifs dans les interactions humaines. Lorsque vous vous promenez parmi les troupeaux sur le marais salé bordé de ruisseaux de Glastraeth où ils paissent, les gros jars viennent vers vous en sifflant, le cou tendu. Tout est spectacle. Quand j’étais au centre d’étude Quaker à Selly Oak dans les années 1960, j’ai fait un animal de compagnie de l’un du lac du jardin. Finalement, j’ai dû le dissuader de me suivre dans les réunions. Même la tolérance Quaker a ses limites.
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