Klima-Labor et le marché de l’emploi : la rareté des recrutements basés sur les compétences en Allemagne

Le secteur des énergies renouvelables connaît une forte demande d’emploi, avec un besoin urgent de professionnels qualifiés, notamment dans des métiers techniques. Malgré les pertes d’emplois dans d’autres secteurs, la transition énergétique continue de croître, soutenue par des objectifs ambitieux et des investissements gouvernementaux. D’ici 2030, des centaines de milliers de postes supplémentaires seront nécessaires, rendant essentielle la reconversion des travailleurs d’industries traditionnelles pour renforcer le marché du travail.

Les opportunités d’emploi dans le secteur des énergies renouvelables

Actuellement, des milliers de travailleurs dans le secteur privé se retrouvent sans emploi. Cependant, un domaine se démarque par sa résistance à cette tendance : les entreprises d’énergies renouvelables. Elles sont en quête de couvreurs, d’installateurs, d’électriciens, de chefs de projet et bien d’autres. Selon Jana Fingerhut de la Fondation Bertelsmann, le nombre d’offres d’emploi a plus que doublé depuis 2019, avec un besoin urgent de centaines de milliers de professionnels qualifiés. Les métiers techniques sont tout aussi recherchés que ceux nécessitant des diplômes supérieurs. Les perspectives sont encourageantes pour les personnes en reconversion, même si les professionnels étrangers continuent de faire face à de nombreux refus, un défi persistant en Allemagne.

La résilience du secteur des énergies renouvelables

Il est vrai que le secteur des énergies renouvelables ne peut pas compenser intégralement les pertes d’emplois dans des industries traditionnelles comme l’automobile. Néanmoins, il continue de croître même en période de crise. Par exemple, lors de la pandémie de COVID-19 en 2020, alors que de nombreux secteurs ont souffert, le domaine de la transition énergétique a vu le nombre d’annonces d’emploi augmenter. Aujourd’hui, cette dynamique est maintenue et les offres d’emploi dans ce secteur ne diminuent qu’à un rythme beaucoup plus faible que dans d’autres domaines.

Les efforts en faveur des énergies renouvelables ont été significatifs ces dernières années, avec des objectifs ambitieux : d’ici 2030, 80 % de l’électricité en Allemagne devra être d’origine verte, et le pays vise la neutralité climatique d’ici 2045. Récemment, le Bundestag a approuvé un fonds spécial de 100 milliards d’euros pour soutenir la transition énergétique et d’autres initiatives durables, promettant ainsi un avenir favorable pour le secteur.

En ce qui concerne le nombre d’emplois potentiels à venir, une task force sur les compétences a estimé qu’il faudra entre 300 000 et 500 000 professionnels supplémentaires d’ici 2030. Ces postes devraient perdurer même après la transition énergétique, car l’infrastructure mise en place nécessitera un entretien constant.

Il est essentiel de noter que le paysage politique peut influencer le marché du travail. Des décisions antérieures, comme celles touchant à la loi sur les énergies renouvelables, ont eu un impact négatif sur l’expansion des secteurs comme l’énergie solaire et éolienne. Cependant, des réformes récentes ont permis de réduire la bureaucratie, ce qui est perçu positivement par les entreprises.

Enfin, il est crucial que les entreprises du secteur traditionnel, comme l’automobile, facilitent la transition de leurs employés vers les énergies renouvelables. Cela nécessite souvent des reconversions et des qualifications supplémentaires, car les compétences ne sont pas toujours transférables. Il est également important d’augmenter l’attractivité des postes dans les énergies renouvelables pour attirer les talents, surtout lorsque l’on considère que près de 2,9 millions de jeunes en Allemagne n’ont pas de formation professionnelle ou de diplôme universitaire. Il est impératif d’exploiter le potentiel de ces individus pour renforcer le marché du travail.