La 44e critique de Bill – une fête de marionnettes tendre et arrosée | Théâtre


jeC’est l’anniversaire de Bill. Le bruant est levé, les crudités sont hachées et l’alcool – tant d’alcool – clapote dans le bol à punch. Mais alors qu’il se verse un autre verre et écoute la sonnette, il semble que Bill célébrera celui-ci seul. Un sentiment d’effroi beckettien envahit rapidement cette heure divertissante de marionnettes sans paroles soutenue par la Fondation Jim Henson. Vous pourriez l’appeler En attendant Gonzo.

Moustache touffue, les sourcils en chenille relevés d’étonnement ou de désespoir, notre animateur est contrôlé par les marionnettistes Dorothy James et Andy Manjuck, les co-créateurs du spectacle. Ils obtiennent une représentation tendre et maladroite, avec l’expression souvent perlante de Manjuck exprimant l’angoisse du Bill sans globe oculaire dont la tête en papier mâché évoque une version avunculaire de Jack Skellington de Tim Burton. Le duo contrôle chacun l’un des bras de Bill et, bien qu’il n’ait que le haut du torse, crée une démarche de caractère alors qu’il se promène.

Dorothy James, Andy Manjuck et Jon Riddleberger dans le 44e de Bill.
Des pas de danse désespérés… Dorothy James, Andy Manjuck et Jon Riddleberger dans Bill’s 44th. Photographie : Tristram Kenton/The Guardian

C’est une joyeuse amble tendue conçue pour tenir l’obscurité à distance et qui s’accorde bien avec les superbes compositions d’Eamon Fogarty qui entremêlent plusieurs types de jazz (lounge, cool, free). Les invités qu’il se crée ingénieusement à partir de ballons apportent beaucoup d’humour, bien que forcément peu de personnalité, ce qui met en évidence la gamme limitée du comportement de Bill. Son mode par défaut est la lamentation, interrompue par des mouvements de danse désespérés, et bien que le rythme laborieux soit en partie le but, il devient monotone. Les scènes les plus trippantes de la série, avec des murs qui fondent et un éclairage cramoisi de M Jordan Wiggins, pourraient être beaucoup plus sauvages.

Bien que les détails de la vie de Bill restent insaisissables, nous pouvons en dire beaucoup sur sa relation avec sa mère grâce à la façon dont il déballe son cadeau avec un soupir. Une configuration intelligente le montre en train de regarder des films à la maison qui explosent sur son téléviseur, avec une petite marionnette Bill célébrant ses anniversaires au fil des ans. Bien qu’il soit difficile de reconnaître le comportement de Bill plus âgé dans son jeune moi et d’entendre les bavardages de ses invités à la fête disparaître progressivement à mesure qu’il vieillit, il n’y a pas assez de contexte ici pour créer une plus grande connexion émotionnelle. La narration nous refuse un sens plus complet de son passé. Bill est une marionnette magnifique, habilement contrôlée, mais il est parti tout habillé avec nulle part où aller.



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