La Bulgarie retrouve 18 migrants morts asphyxiés dans un camion


Les autorités bulgares ont retrouvé vendredi 17 février les corps de 18 personnes asphyxiées dans un camion qui les faisait passer clandestinement à travers le pays.

L’incident le plus meurtrier de ce type en Bulgarie survient alors que la nation des Balkans est aux prises avec une augmentation des passages frontaliers illicites.

Le camion transportait 52 migrants « cachés sous du bois », ont indiqué des responsables.

Les habitants ont alerté la police, qui a trouvé le camion près du village de Lokorsko, à 20 kilomètres (12 miles) au nord-est de la capitale Sofia.

Les enquêteurs ont découvert une scène horrible avec des corps éparpillés sur l’herbe autour du véhicule.

« Selon les premières informations, ils sont morts d’asphyxie, trop de monde dans un endroit trop petit », a déclaré à l’AFP le procureur général adjoint Borislav Sarafov.

« Compte tenu du nombre de victimes, il s’agit de l’incident le plus meurtrier avec des migrants en Bulgarie », a-t-il ajouté.

Sarafov a déclaré que les victimes étaient décédées 10 à 12 heures avant que leurs corps ne soient retrouvés, les passeurs s’enfuyant une fois qu’ils ont remarqué les décès.

Quatre Bulgares ont été arrêtés en tant que suspects dans cette affaire.

Trente-quatre personnes retrouvées vivantes ont été transportées à l’hôpital.

« Ils avaient froid et étaient trempés, et ils n’avaient certainement pas mangé depuis quelques jours », a déclaré plus tôt le ministre de la Santé Asen Medjidiev aux journalistes.

Le ministère de la Santé a déclaré que parmi les morts figurait un enfant qui aurait six ou sept ans, mais Sarafov a déclaré que la plus jeune victime était un adolescent.

Selon les premières informations, ceux qui se trouvaient sur le camion provenaient d’Afghanistan, a-t-il ajouté.

Venant de Turquie, le groupe « est entré en Bulgarie il y a quelques jours », en traversant la barrière frontalière dans la région sud-est de Yambol, a ajouté Sarafov.

Chiffres en hausse

La Bulgarie, membre de l’UE, qui sert de porte d’entrée au bloc, a tenté de renforcer la sécurité pour empêcher un nombre croissant de personnes cherchant à traverser la frontière.

Le pays a renforcé les contrôles le long de la clôture de barbelés de 234 kilomètres (145 milles) couvrant presque toute la frontière avec la Turquie.

La police des frontières a déjoué 164 000 tentatives de « passage irrégulier » en 2022, contre 55 000 en 2021, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

L’Autriche et les Pays-Bas ont bloqué en décembre la candidature de Sofia pour rejoindre la zone sans frontières Schengen.

La Bulgarie fait face à des accusations croissantes selon lesquelles elle maltraite les personnes qui tentent de traverser depuis la Turquie, les demandeurs d’asile affirmant qu’ils ont été repoussés, enfermés, déshabillés et battus.

Les autorités bulgares ont nié à plusieurs reprises ces accusations.

L’année dernière, trois policiers sont morts lorsque des véhicules de trafic de personnes ont percuté leurs voitures.

Sofia a demandé à l’UE deux milliards d’euros (2,1 milliards de dollars) pour renforcer la barrière frontalière et améliorer la surveillance, mais Bruxelles a jusqu’à présent refusé.

La découverte macabre de vendredi a établi des comparaisons avec des cas précédents.

En août 2015, au plus fort de la crise migratoire en Europe, les corps de 71 migrants, dont une petite fille, ont été retrouvés entassés à l’arrière d’un camion frigorifique à volaille laissé en Autriche.

Un tribunal hongrois a emprisonné un ressortissant afghan et trois Bulgares à perpétuité pour cette affaire.

En 2019, 39 migrants vietnamiens ont été retrouvés morts dans un camion frigorifique en Grande-Bretagne peu après avoir traversé la Manche depuis l’Europe continentale.

Plusieurs incidents similaires mais moins meurtriers ont été enregistrés ces dernières années, notamment en Croatie, en Irlande, en Italie et aux Pays-Bas.





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