La Bundeswehr se retire du Mali d’ici mai 2024


La dernière grande mission étrangère de la Bundeswehr avec plus de 1 000 soldats touche à sa fin. Le gouvernement allemand veut supprimer progressivement la participation à la mission de stabilisation de l’ONU MINUSMA au Mali ouest-africain. Il devrait être proposé au Bundestag de prolonger le mandat, qui est valable jusqu’au 31 mai 2023, pour la dernière fois. La ministre de la Défense Christine Lambrecht (SPD) a déclaré dans la soirée : « Cette mission prendra fin en mai 2024. » Le retrait devrait être « très coordonné, avec un plan très clair » d’ici là. La décision est le résultat d’une discussion au plus haut niveau entre le chancelier Olaf Scholz (SPD), Lambrecht et la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock (Verts) mardi à la chancellerie à Berlin.

Berlin suit ainsi l’exemple d’autres nations européennes telles que la France, la Grande-Bretagne et la Suède, qui ont soit déjà retiré leurs troupes du pays, soit annoncé cette mesure en raison des tensions persistantes avec les dirigeants maliens. La Bundeswehr est actuellement toujours déployée au Mali avec jusqu’à 1 400 soldats. Il s’agit de la dernière grande mission étrangère après le retrait précipité d’Afghanistan en 2021, qui s’est soldé par une débâcle.

La mission au Mali était en suspens depuis des mois. En mai 2021, les militaires, soutenus par l’aide internationale, ont renversé le gouvernement intérimaire. C’était le deuxième coup d’État militaire en peu de temps. Le climat vis-à-vis des alliés occidentaux a changé. La junte militaire a amené des mercenaires russes dans le pays, qui mènent une lutte antiterroriste brutale sans égard pour la population civile. Les élections sont retardées.

Le drone de reconnaissance allemand a volé pour la dernière fois début octobre

La Bundeswehr se plaint d’être harcelée par le pouvoir au Mali. Les vols qui étaient utilisés pour échanger régulièrement du personnel ont été interdits à plusieurs reprises dans le passé. Selon les informations de Süddeutsche Zeitung l’Allemand pourrait-il Héron-Le drone de reconnaissance, qui contribue de manière significative à l’élaboration du tableau de situation de la mission de stabilisation de la Minusma, n’a pas été utilisé depuis un mois et demi. Dans un rapport confidentiel daté du 18 novembre, parvenu au Parlement et que le Süddeutsche Zeitung est disponible, il est dit : Le drone n’a toujours pas pu décoller « faute d’autorisations de vol maliennes ». Selon le rapport, le drone a été utilisé pour la dernière fois le 11 octobre.

Selon les experts militaires, un retrait ordonné devrait prendre au moins six à neuf mois. Les armes et les équipements sensibles doivent être renvoyés en Allemagne. La Bundeswehr maintient un grand camp à Gao. Le retrait de l’Afghanistan avait également montré que le travail n’avait pas été fait assez tôt pour envoyer également par avion le personnel local, les assistants locaux de la Bundeswehr. Des milliers d’entre eux sont restés dans le pays parce que l’Allemagne a été surprise par l’effondrement du pays en Afghanistan. Eva Högl, la commissaire du Bundestag pour les forces armées, a souligné très tôt que cela ne devait pas se reproduire au Mali.

La décision de retrait a été précédée d’une lutte acharnée entre le ministère des Affaires étrangères d’une part et le ministère de la Défense et la Chancellerie d’autre part. Après l’attaque contre l’Ukraine, le chancelier Scholz avait redéfini les priorités de la Bundeswehr et soutenu la ligne de Lambrecht. Désormais, tout le reste doit être subordonné à la défense nationale et de l’alliance, a-t-il déclaré. Les opérations militaires au Mali ne semblaient plus possibles.

Baerbock voulait s’en tenir à la mission

La ministre verte des Affaires étrangères Annalena Baerbock, quant à elle, voulait s’en tenir à la mission de stabilisation si possible. Elle a souligné la responsabilité internationale de l’Allemagne. Le chaos et la propagation du terrorisme au Sahel auraient un impact direct sur l’Europe, sur les migrations et sur les risques d’attentats. Les pays africains et les partenaires européens ont également demandé à Baerbock que l’Allemagne continue à s’impliquer en Afrique et à participer à la mission des Nations Unies. Cependant, elle avait toujours fait ce sujet à la condition que la sécurité des soldats allemands devait être garantie.

L’Allemagne participe également à un processus des Nations Unies visant à réviser le mandat du Conseil de sécurité de l’ONU. Le gouvernement fédéral a demandé à l’ONU d’exhorter le gouvernement de transition au Mali à ne pas entraver les opérations de l’opération Minusma. Baerbock a également tenté de faire en sorte que d’autres pays contribuent à protéger les troupes de l’ONU après le retrait de la France.

La situation sécuritaire au Mali se détériore depuis un certain temps. À l’été 2021, douze soldats allemands et un soldat belge ont été blessés, certains grièvement, dans un attentat à la bombe contre une patrouille. En juillet 2017, lorsqu’un tigre– hélicoptère d’attaque en raison de problèmes techniques, deux soldats allemands sont morts.



Source link -14