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La Commission européenne a dévoilé sa communication sur les engrais décrivant un certain nombre de mesures conçues pour garantir la disponibilité et l’abordabilité de l’intrant clé dans le contexte des perturbations causées par la guerre en Ukraine.
Le très attendu la communicationprésenté par l’exécutif européen mercredi 9 novembre, fait suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a provoqué une onde de choc dans le secteur agroalimentaire de l’UE et fait monter en flèche le prix des engrais.
Bien que la communication ne propose aucune proposition législative, elle présente un vaste programme de mesures à court et à long terme conçues pour renforcer l’industrie européenne des engrais, tout en explorant simultanément les moyens de rendre les agriculteurs européens moins dépendants des engrais.
Soulignant l’impact de la « militarisation » du gaz par la Russie, le vice-président Frans Timmermans a souligné la nécessité d’agir rapidement pour protéger le secteur.
« Plus nous serons efficaces et plus nous passerons rapidement à des alternatives aux engrais minéraux, moins nous dépendrons des énergies fossiles et plus notre système alimentaire sera résilient », a-t-il déclaré au dos de la présentation de la communication.
Entre-temps, le commissaire européen à l’agriculture, Janusz Wojciechowski, a souligné l’importance de cette communication pour les agriculteurs, qui ont été durement touchés par la flambée des prix des engrais.
« Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face à cette situation », a-t-il souligné, ajoutant qu’une production viable d’engrais dans l’UE est une « condition essentielle pour notre autonomie stratégique et notre contribution continue à la sécurité alimentaire mondiale ».
Quoi de neuf?
Concrètement, la communication annonce le lancement de deux nouvelles initiatives ; un nouvel observatoire du marché conçu pour améliorer la transparence du marché et un nouveau défi du Conseil européen de l’innovation sur l’agriculture résiliente.
Ce conseil de l’innovation offrira 65 millions d’euros pour soutenir les start-up AgTech pour le développement rapide « d’innovations deep-tech pour maintenir et améliorer le rendement des cultures avec des technologies respectueuses de l’environnement », notamment dans le domaine de la fertilisation.
Les deux initiatives devraient être lancées en 2023.
Montre moi l’argent
En plus d’encourager les États membres à donner la priorité aux producteurs d’engrais en cas de rationnement du gaz, la communication présente une série d’options pour soutenir financièrement les parties concernées.
Cela comprend le soutien financier généré par des mesures telles que les prélèvements exceptionnels et de solidarité.
Entre-temps, la communication s’appuie également fortement sur les aides d’État pour offrir un soutien spécifique aux agriculteurs et aux producteurs d’engrais.
« Il n’y a pas d’autre option que d’approuver l’aide d’État dans cette situation très difficile », a expliqué le commissaire Wojciechowski lors d’une conférence de presse après la présentation de la communication, soulignant que cela était nécessaire pour soutenir à la fois les agriculteurs et les producteurs d’engrais.
Les agriculteurs pourront bénéficier de la récente décision de la Commission de porter le plafond de l’aide maximale dans le cadre temporaire de crise à un record de 250 000 €.
Parallèlement, du côté de la production, les producteurs d’engrais bénéficieront d’intensités d’aide plus élevées et de montants d’aide pouvant atteindre 150 millions d’euros, à condition qu’ils remplissent les critères d’éligibilité.
Pour les entreprises bénéficiant d’aides plus importantes, la communication précise que ces aides seront liées à des engagements à « tracer la voie vers la réduction de l’empreinte carbone de la consommation d’énergie et la mise en œuvre de mesures d’efficacité énergétique ».
Les pouvoirs publics pourront également acheter des engrais et les proposer à moindre prix aux agriculteurs, Le commissaire Wojciechowski s’est présenté comme un gagnant-gagnant pour toutes les parties concernées.
« Les producteurs auront la garantie qu’ils pourront le vendre et les agriculteurs recevront des engrais moins chers », a-t-il dit, ajoutant que cela pourrait être « très efficace ».
À plus long terme, la communication met l’accent sur le rôle du programme de subventions agricoles de l’UE, la politique agricole commune (PAC).
Via les plans stratégiques nationaux de la PAC (voir ci-dessous pour plus de détails), les États membres devraient introduire des amendements pour aider les agriculteurs à utiliser les engrais de manière plus efficace et durable, notamment en facilitant l’accès aux engrais organiques et aux nutriments provenant des flux de déchets recyclés.
Impact international
Dans le domaine international, la communication énonce également des engagements à coopérer avec certains pays partenaires de l’UE, notamment en offrant un soutien aux promouvoir « des alternatives aux engrais minéraux basées sur une gestion durable de la fertilité des sols.
Cela inclut un engagement à rejoindre le Global Fertilizers Challenge. Lancé lors du Forum des grandes économies en juin 2022, ce défi vise à atténuer les pénuries d’approvisionnement en engrais grâce à une meilleure gestion des nutriments, une efficacité accrue de l’utilisation des engrais, des pratiques agricoles alternatives et des alternatives aux engrais minéraux.
La Commission entamera également des discussions sur l’amélioration de la transparence, y compris l’évitement des restrictions à l’exportation sur le commerce des engrais au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en vue d’obtenir des résultats lors de la prochaine conférence ministérielle.
[Edited by Nathalie Weatherald]
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