La corruption au Parlement européen ? Le vice-président arrêté


Bruxelles (dpa) – Le Parlement européen fait l’objet d’enquêtes approfondies sur la corruption menées par la justice belge. La vice-présidente du Parlement grec Eva Kaili et quatre autres suspects ont été arrêtés. Le contexte est constitué d’enquêtes sur des soupçons de pots-de-vin et de corruption, de blanchiment d’argent et de tentatives d’influencer les décisions politiques de l’émirat du Qatar, hôte de l’actuelle Coupe du monde. Le Parlement, qui aime se considérer comme un pionnier dans la lutte contre la corruption, est menacé d’une énorme atteinte à son image.

Selon le parquet compétent, les enquêteurs belges soupçonnent depuis des mois un Etat du Golfe de vouloir influencer les décisions politiques et économiques de l’Union européenne. Selon les informations de l’agence de presse allemande et d’autres médias, il s’agit du Qatar. Il est question d’importantes sommes d’argent et de cadeaux en nature à des personnes qui occupent un poste politique ou stratégique au sein du parlement qui compte plus de 700 députés.

Vendredi, le parquet a alors frappé : dans un premier temps, il y a eu 16 perquisitions et quatre interpellations. Kaili, l’un des 14 vice-présidents du parlement, a également été arrêté ce soir-là. L’ancien présentateur de télévision est désormais devenu le visage du scandale. L’homme de 44 ans a été élu au parlement pour le parti Pasok, qui, avec le SPD, appartient au groupe social-démocrate.

Grosse somme d’argent confisquée

Selon les informations de dpa, son compagnon, qui travaille comme conseiller politique au Parlement, fait également partie des personnes interpellées. Selon le procureur, un ancien député européen a également été arrêté, ainsi que sa femme et sa fille, selon l’agence de presse italienne Ansa. A l’exception de Kaili, tous les suspects ont la nationalité italienne Lors de perquisitions en Belgique, 600.000 euros en espèces et des téléphones portables ont été saisis.

Le Qatar et la corruption – y avait-il quelque chose ? L’organisateur de l’actuelle Coupe du monde de football est critiqué depuis des années en raison de la situation des droits de l’homme et des conditions des travailleurs étrangers. De nombreux membres de l’ancien Comité exécutif de la FIFA, qui a attribué la Coupe du monde au Qatar en 2010, ont maintenant été reconnus coupables de corruption. Cependant, le Qatar lui-même a toujours nié les allégations de corruption.

Le Parlement européen a également critiqué le prix de la Coupe du monde à l’État du désert il y a à peine deux semaines et a évoqué « des allégations crédibles de pots-de-vin et de corruption ». Le vice-parlementaire Kaili s’exprimait différemment à l’époque. Devant le Parlement, elle a décrit le Qatar comme un pionnier en matière de droits du travail. La Coupe du monde est la preuve que « la diplomatie sportive peut apporter un changement historique dans un pays dont les réformes ont inspiré le monde arabe ».

Faction exclut Kaili pour le moment

Après son arrestation, la Grecque subit une pression massive pour qu’elle renonce à son poste de vice-présidente. « Bien sûr, elle ne peut plus représenter le Parlement », a déclaré l’eurodéputé SPD Jens Geier du dpa. La vice-présidente du Parlement allemand, Nicola Beer, a également exprimé l’espoir que Kaili quitterait son poste. Si les soupçons se confirment, elle devrait également renoncer à son siège au parlement.

Le groupe socialiste au Parlement européen a suspendu l’adhésion de Kaili. Son parti grec Pasok l’a exclue. Démission ou pas – les dommages causés au Parlement européen sont déjà là. Le député de la CDU, Dennis Radtke, a constaté que la cupidité des individus portait atteinte à la réputation du Parlement. Beer a déclaré au dpa que Kaili avait ébranlé la confiance dans le Parlement européen.

Retour en bus de Hongrie

La méchanceté des enquêtes dévoilées par le journal « Le Soir » et le magazine « Knack » ne s’est pas fait attendre. Le porte-parole du gouvernement hongrois, Zoltan Kovacs, a écrit sur Twitter qu’il attendait avec impatience les tweets des eurodéputés, qui adoptent régulièrement une position claire contre la corruption. « Mais ils n’avaient rien à dire sur la grande enquête de corruption dans laquelle des eurodéputés sont impliqués (…). Zéro. » Le Parlement européen demande à plusieurs reprises une action cohérente contre la Hongrie en raison d’allégations de corruption.

En fait, un certain nombre de députés européens ont pris la parole. La politicienne du SPD Katarina Barley a écrit que « les nouvelles sur l’affaire du Qatar et Eva Kaili » l’ont mise en colère. La corruption est une atteinte grave à la démocratie. La présidente du Parlement, Roberta Metsola, a précisé la position de la Chambre : « Notre Parlement est résolument opposé à la corruption ». Dans le même temps, elle a promis aux enquêteurs un soutien illimité.

Reste à savoir si les allégations seront fondées. Ce dimanche, la justice belge veut décider si les cinq restent en prison.

© dpa-infocom, dpa:221209-99-842411/11



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