La Cour suprême iranienne accorde un nouveau procès à un manifestant condamné à mort


La plus haute juridiction iranienne a accepté l’appel d’un troisième manifestant contre la condamnation à mort et a renvoyé l’affaire pour examen, a annoncé samedi la justice.

Noor Mohammadzadeh, 25 ans, a été arrêtée le 4 octobre et condamnée à mort deux mois plus tard pour avoir prétendument tenté de briser un garde-corps d’autoroute à Téhéran et mis le feu à une poubelle lors de manifestations antigouvernementales.

Il a rejeté les accusations, affirmant qu’il avait été contraint d’avouer sa culpabilité, et a entamé une grève de la faim il y a deux semaines.

L’Iran a déjà exécuté deux personnes impliquées dans des manifestations de masse qui ont suivi la mort en détention le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurdo-iranienne de 22 ans, qui a été arrêtée à Téhéran pour avoir enfreint le code vestimentaire strict du pays pour les femmes.

« La Cour suprême a accepté l’appel de Sahand Noor Mohammadzadeh, l’un des accusés des récentes émeutes. Son cas a été envoyé à la même branche du tribunal révolutionnaire pour examen », a déclaré l’agence de presse Mizan sur Twitter.

L’avocat de M. Mohammadzadeh, Hamed Ahmadi, a déclaré à l’agence de presse ILNA le 21 décembre que son client avait été condamné à mort après avoir été reconnu coupable de « moharebeh », qui signifie « inimitié contre Dieu ».

Amnesty International a déclaré que les autorités iraniennes requéraient la peine de mort pour au moins 26 autres personnes dans le but d’intimider les manifestants.

Le groupe de défense des droits Hengaw a déclaré qu’il y avait eu plus de violence samedi, avec une personne tuée et huit blessées dans des affrontements entre les forces de sécurité et des manifestants à Javanrud, dans la province occidentale de Kermanshah, en Iran.

Hengaw, qui rend compte des régions kurdes d’Iran, a publié des vidéos de ce qu’il a qualifié d’affrontements entre les forces de sécurité et des manifestants qui s’étaient rassemblés dans un cimetière 40 jours après le meurtre de sept autres manifestants kurdes.

Vendredi, des centaines de personnes sont descendues dans les rues de Zahedan, qui a connu des manifestations hebdomadaires depuis que les forces de sécurité ont tué plus de 90 personnes dans la ville le 30 septembre, dans ce qui a été surnommé le « vendredi sanglant ».

Des images partagées par le moniteur de protestation 1500tasvir et vérifiées par l’AFP montrent la foule dans la capitale provinciale du Sistan-Baloutchistan scandant « mort au dictateur », faisant référence au chef suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei.

La province appauvrie, à la frontière de l’Iran avec l’Afghanistan et le Pakistan, avait été le théâtre de violences souvent meurtrières avant même que les protestations contre la mort de Mme Amini n’éclatent dans tout le pays.

Un autre groupe de défense des droits, l’agence de presse américaine Human Rights Activists News Agency, a déclaré que, vendredi, 508 manifestants avaient été tués pendant les troubles, dont 69 mineurs. Il a indiqué que 66 membres des forces de sécurité avaient également été tués.

Pas moins de 19 199 manifestants auraient été arrêtés, a-t-il ajouté.

Des responsables iraniens ont déclaré que jusqu’à 300 personnes, dont des membres des forces de sécurité, ont perdu la vie dans les manifestations.

Les autorités ont accusé les ennemis étrangers de l’Iran et leurs agents d’avoir orchestré les troubles.

L’Iran a pendu deux manifestants au début du mois : Mohsen Shekari, 23 ans, accusé d’avoir bloqué une route principale en septembre et d’avoir blessé un membre de la force paramilitaire Basij avec un couteau ; et Majid Reza Rahnavard, 23 ans, accusé d’avoir poignardé à mort deux membres du Basij.

M. Rahnavard a été publiquement pendu à une grue de chantier.

La semaine dernière, la Cour suprême a accepté l’appel de la condamnation à mort du rappeur Saman Seydi Yasin mais a confirmé la même peine contre le manifestant Mohammad Qobadloo.

Plus tôt ce mois-ci, il a suspendu la condamnation à mort du manifestant Mahan Sadrat, qui avait été accusé de diverses infractions présumées, notamment d’avoir poignardé un agent de sécurité et d’avoir mis le feu à une moto.

Avec les rapports des agences

Mis à jour: 31 décembre 2022, 12:42





Source link -38