La dispute franco-allemande se renforce sur les sujets de l’automobile et du nucléaire

La querelle franco-allemande s’intensifie alors que les dirigeants européens se réunissent à Bruxelles

Les dirigeants européens vont se retrouver à Bruxelles cette semaine pour discuter de la compétitivité économique et de l’approvisionnement en munitions pour l’Ukraine. Cependant, la querelle entre la France et l’Allemagne au sujet des voitures à moteur à combustion et de l’énergie nucléaire pourrait obstruer les pourparlers. La dernière dispute entre les deux pays a été déclenchée par la décision de l’UE d’interdire la vente de voitures et de camionnettes polluantes d’ici 2035 pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre imputables à l’industrie des transports. L’Allemagne a demandé une exemption claire pour les carburants électriques, mais cette demande a déjà été rejetée deux fois au Parlement européen.

Le Blocage allemand sur les voitures vertes

Berlin a mis en place un blocus tardif des règles européennes sur les voitures vertes aux côtés d’un petit groupe d’alliés, dont l’Italie. Scholz, le chancelier allemand veut une exemption claire pour les carburants électriques, une alternative synthétique aux carburants fossiles, qui profiterait à son industrie automobile. La France critique vivement le barrage routier de l’Allemagne, tout en essayant de faire passer les exemptions de l’énergie nucléaire dans les règles vertes de l’UE – ce qui a irrité Berlin. Cela a provoqué une querelle entre la France et l’Allemagne au sujet des exemptions de l’énergie nucléaire qui risque d’être le point de discorde de cette réunion.

La France veut inclure une référence dans les conclusions du sommet de l’UE qui soulignerait l’importance de l’énergie nucléaire pour la décarbonation de l’industrie européenne, mais cela est interdit pour le gouvernement du chancelier allemand Olaf Scholz, qui comprend le parti des Verts, sceptique sur le nucléaire. Bien que le paragraphe contesté n’ait pas été inclus dans le projet de conclusions diffusé lundi soir par le président du Conseil européen Charles Michel, Paris continue de faire pression pour inclure l’énergie nucléaire dans la législation européenne sur les technologies propres.

Débat sur les carburants électroniques

Ces derniers jours, la France a non seulement fait pression pour inclure l’énergie nucléaire dans le Net Zero Industry Act de l’UE, mais elle redouble également d’efforts pour donner à l’hydrogène d’origine nucléaire un rôle plus important dans la réalisation des objectifs de l’UE en matière d’énergies renouvelables. Pendant ce temps, Berlin a poursuivi des négociations intensives avec la Commission européenne sur les voitures, concernant un accord potentiel pour autoriser les carburants synthétiques (ou e-carburants) dans la législation européenne.

Anna Lührmann, secrétaire d’État allemande aux affaires européennes a déclaré qu’elle espérait que le blocus de Berlin sur la législation sur les voitures n’inciterait pas d’autres pays à essayer de copier pour protéger leurs intérêts nationaux fondamentaux. Il est important que l’Allemagne soit perçue comme un partenaire de négociation fiable à Bruxelles et agisse tôt et de manière cohérente. Cela doit s’améliorer.

La crise franco-allemande sur les carburants électroniques risque de se retourner contre l’Allemagne. Le blocage allemand sur la législation automobile risque non seulement de miner la crédibilité de Berlin, mais d’affaiblir également sa capacité à repousser les projets nucléaires français. Berlin a donc intérêt à résoudre rapidement cet impasse avant le sommet de cette semaine.

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