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La malnutrition occupe une place importante en Afrique. Plus d’un cinquième des 1,3 milliard d’habitants du continent ont été confrontés à la faim l’année dernière, soit plus du double du niveau de tout autre continent.
Avant même que la guerre en Ukraine ne compromette l’approvisionnement de nombreux pays africains en céréales et en engrais nécessaires pour nourrir leur population ou pour faire pousser des cultures, le Covid-19 avait perturbé la transformation des aliments et les chaînes d’approvisionnement, affectant les économies mondiales et provoquant une inflation agricole et alimentaire.
Bien que la menace immédiate d’épuisement des stocks se soit atténuée, le choc subi par les systèmes alimentaires a forcé un débat urgent sur les dangers à long terme de la malnutrition et sur la manière d’y faire face.
Surtout en Afrique, la faim et la malnutrition menacent la vie humaine, représentant entre 20% et 40% des décès maternels sur le continent. La malnutrition est l’une des principales causes de mortalité des enfants de moins de cinq ans en Afrique.
Elle affecte également le développement physique, mental, cognitif et physiologique des enfants africains et empêche les adolescents d’atteindre leur plein potentiel, enfermant des populations entières dans la vulnérabilité. Il s’agit donc d’une question de droits humains qui va bien au-delà de l’impact déjà instable sur la santé publique.
Il est temps d’examiner attentivement comment la faim et la malnutrition se sont installées à travers l’Afrique et doivent maintenant être combattues.
La crise climatique, l’instabilité politique généralisée et, plus récemment, la pandémie et la crise du coût de la vie menacent toutes d’augmenter les niveaux de malnutrition.
Trop de temps a déjà été perdu dans cette bataille ; une nouvelle approche est nécessaire.
En avril, 54 pays africains ont signé la déclaration de Malabo appelant à une meilleure nutrition. Cependant, malgré les meilleures intentions, beaucoup ont peu de chances d’atteindre les objectifs de la déclaration d’ici 2025. D’énormes efforts seront nécessaires pour atteindre ceux liés au développement durable d’ici 2030.
Nous, pays africains, devons coordonner nos efforts pour identifier, documenter, s’approprier et diffuser les causes profondes de la faim sous toutes ses formes.
Pour ce faire, les États africains doivent s’engager à créer et à maintenir un environnement institutionnel, politique, juridique et financier durable en termes de sécurité alimentaire et de nutrition, en coordonnant les efforts – aux niveaux national, régional et continental.
En effet, l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la nutrition nécessite un changement systémique pour des systèmes alimentaires sains, durables et respectueux de l’environnement, et des systèmes de santé universels solides et résilients.
Des systèmes inclusifs d’eau potable et d’assainissement doivent être fournis par le biais de systèmes d’éducation et de protection sociale efficaces, garantissant que personne ne soit laissé pour compte, y compris les plus pauvres et les plus vulnérables sur le plan nutritionnel.
C’était un pas en avant positif lorsque le sommet de février de l’Union africaine a nommé 2022 l’Année africaine de la nutrition sous le thème du renforcement de la résilience en matière de nutrition et de sécurité alimentaire.
C’est un thème que j’ai proposé pour impliquer tous les acteurs dans la recherche de solutions pour renforcer la résilience de la nutrition et de la sécurité alimentaire et accélérer le développement du capital humain, social et économique.
Réunissant plus d’une douzaine de délégations gouvernementales africaines, et d’organisations internationales et continentales, le sommet de l’Union africaine sur la malnutrition et la sécurité alimentaire, qui se tiendra à Abidjan le 8 décembre, doit nous permettre d’avancer plus loin sur la route de la sécurité alimentaire.
Cette approche holistique a été développée en mai lors de la convention Cop15 des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, organisée par la Côte d’Ivoire. Il a été largement reconnu que les pays africains utilisent des méthodes agricoles qui détruisent souvent les terres agricoles et utilisent des types de semences inadaptés au sol africain.
De nouvelles solutions sous forme d’innovations et de compétences ne peuvent voir le jour que lorsque les pays se réunissent dans un esprit de coopération.
Les pays africains qui travaillent ensemble sont plus susceptibles de comprendre les défis des autres et de partager leurs connaissances, ce qui conduit à des synergies en matière de nutrition et de sécurité alimentaire. Un effort combiné dans l’agriculture et la production alimentaire pourrait également déboucher sur des sources d’approvisionnement alimentaire nouvelles et plus diversifiées provenant de différents partenaires commerciaux.
L’engagement avec les agences internationales et les ONG qui ont poursuivi des stratégies inefficaces et n’ont pas réussi à éradiquer la malnutrition pourrait également s’améliorer avec une approche conjointe des pays africains.
Actuellement, il existe de nombreuses réunions régionales et forums internationaux qui traitent de la malnutrition, mais ils sont souvent dupliqués ou vont à l’encontre des objectifs les uns des autres.
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